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vendredi 31 janvier 2025

14.80 - MON AVIS SUR L.E FILM QUAND VIENT L'AUTOMNE DE FRANCOIS OZON (2024)

 


Vu le film Quand Vient l’Automne de François Ozon (2024) avec Hélène Vincent Josianne Balasko Pierre Lottin Ludivine Sagnier Sophie Guillemin Garlan Erlos Malik Zidi Paul Baurepaire Sidiki Badaka Vincent Colombe

Michelle, retraitée vivant dans un village de Bourgogne, partage son quotidien avec son amie de longue date Marie-Claude et la culture de son potager. La visite rapide de sa fille Valérie, venue déposer son fils Lucas pour qu'il passe les vacances scolaires chez sa grand-mère, tourne au drame quand Valérie s'intoxique avec une poêlée de champignons que Michelle a cuisinée. Les relations entre la mère et sa fille, déjà tendues, éclatent et Valérie repart aussitôt pour Paris avec son fils.

François Ozon quitte son terrain de jeu habituel pour s’aventurer dans une campagne où l’air pur cache un parfum de menace (même si la sexualité de Lucas à la fin y revient). Un village, une maison isolée, une forêt où les champignons peuvent être mortels… Ici, tout est sujet à suspicion, et personne n’est totalement innocent. Avec un récit qui oscille entre drame familial et faux polar, Ozon nous balade, s’amuse, et surtout, nous manipule.

Dès les premières minutes, le spectateur sent que quelque chose cloche. Deux familles se côtoient, mais ce voisinage a des allures de guerre froide larvée. Chacun est à la fois attachant et inquiétant, oscillant entre effroi et tendresse, comme si un sourire pouvait cacher un coup de couteau. On pense à un Cluedo grandeur nature, où chaque élément du décor devient un danger : ce balcon trop près du vide, ces champignons aux allures douteuses, cette forêt où tout semble possible.

Ozon prend un malin plaisir à nous perdre. Qui manipule qui ? Malchance ou crimes déguisés ? Même après le générique, le doute persiste. C’est là toute la force du film : ne jamais offrir de réponses nettes, laisser flotter une ambiguïté qui hante bien après la séance.

Côté casting, c’est du grand art. Hélène Vincent, impériale, campe une Tatie Danielle en devenir, à la fois mordante et inquiétante. Josiane Balasko, elle, prouve encore une fois qu’elle est bien plus qu’une comédienne populaire : elle sait être glaçante, nuancée, redoutable. Et puis il y a Pierre Lottin, loin des Tuche, qui prouve qu’il a bien plus à offrir qu’un simple rôle de comédie avec une carrière qui démarre en Fanfare.

Au final, Quand vient l’Automne est un film d’atmosphère, un jeu d’ombres et de faux-semblants où Ozon s’amuse à nous faire douter de tout. Un cinéma espiègle, pernicieux, où l’on sort en se demandant si la méfiance n’est pas, finalement, la meilleure des défenses.

NOTE : 14.80

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : François Ozon
  • Scénario : François Ozon, avec la collaboration de Philippe Piazzo
  • Musique : Evgueni et Sacha Galperine
  • Décors : Christelle Maisonneuve
  • Costumes : Pascaline Chavanne
  • Photographie : Jérôme Alméras3
  • Son : Brigitte Taillandier
  • Montage : Anita Roth
  • Production : François Ozon
  • Société de production : FOZ, en association avec 3 SOFICA
  • Société de distribution : Diaphana Distribution

DISTRIBUTION

4.40 - MON AVIS SUR LE FILM CRIMINAL SQUAD PANTHERA DE CHRISTIAN GUDEGAST (2025)

 


Vu le film Criminal Squad Panthera de Christian Gudegast (2025) avec Gérard Butler Evin Ahmad Ciryl Gane Meadow William Salvatore Esposito Rico Verhoeven Orli Shuka

Big Nick se déplace vers l'Europe à la poursuite de Donnie, qui se retrouve désormais impliqué dans le dangereux monde du vol de diamants en compagnie de la puissante organisation Pantera. Ensemble, ils tentent de dérober le plus grand marché mondial de diamants.

Si vous cherchez un film où le scénario se fait la malle plus vite qu’un braqueur en cavale, Criminal Squad 2: Panthera est fait pour vous. Il ne s'agit pas tant d'une suite que d'un prétexte à enchaîner des fusillades, des explosions et des regards virils sous testostérone. C'est du cinéma fast-food, sans le plaisir coupable du gras qui croustille.

Dès les premières minutes, on comprend que le scénariste a pris un congé sabbatique prolongé. L’histoire ? Un casse, des flics, des truands, des coups de feu. Point final. Le développement des personnages est aussi dense qu’un post Instagram d’un influenceur en quête de likes. Et pourtant, le film s’acharne à donner une illusion de profondeur, entre plans serrés sur des mâchoires crispées et dialogues qui oscillent entre le minimalisme et le néant.

Et que dire de Gérard Butler ? Fidèle à lui-même, c’est-à-dire fidèle à un jeu d’acteur qui oscille entre la lassitude et l’envie pressante de rentrer chez lui. On pourrait croire qu'il fait de son mieux, mais son "mieux" ressemble surtout à un acteur coincé dans un mauvais direct-to-video. À ce stade, il ne tutoie plus les sommets, il creuse en contrebas.

Bien sûr, Criminal Squad 2 ne manque pas d’action. Ça tire, ça explose, ça cogne. Mais l’action sans tension dramatique, c’est comme un plat sans assaisonnement : fade et répétitif. On regarde ces scènes comme on scrolle sur son téléphone, sans réel investissement émotionnel.

En sortant de la salle, une seule envie : qu’un agent de Men in Black nous efface la mémoire. Dommage, la technologie n’existe pas encore.

NOTE : 4.40

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation et scénario : Christian Gudegast
  • Décors : Sébastien Inizan
  • Costumes : Cristina Sopeña
  • Photographie : Terry Stacey
  • Montage : Roberth Nordh
  • Musique : Kevin Matley
  • Producteurs : 50 CentGerard Butler, Mark Canton, Alan Siegel et Tucker Tooley
    • Producteurs délégués : Glenn D. Feig, Grégoire Gensollen, Jonathan Kier, Christian Parent, Swen Temmel, Philip Waley et Meadow Williams
  • Sociétés de production : Atmosphere Entertainment MM, Diamond Film Productions, eOneG-BASE Film ProductionG-Unit Film & Television, Palma Pictures, Shaken Not Stirred, et Tucker Tooley Entertainment
  • Sociétés de distribution : Lionsgate (États-Unis), Metropolitan Filmexport (France)

DISTRIBUTION

MON TOP 30 DES FILMS AVEC JEAN PIERRE MARIELLE (1932-2019

 


Voici mon TOP30 des Films avec Jean Pierre Marielle (Ordre) 1932-2019


1 Tous les Matins du Monde 

2 Les Galettes de Pont Aven

3 Weeek-end à Zuydcotte

4 Que la  Fête Commencxem

5 Calmos

6 Max et Jérémie

7 Uranus

8 Les Grands Ducs

9 La Petite Lili

10 Quelques Jours avec Loi

11 Les Mois d'Avrils sont Meurtriers

12 Signes Extérieurs de Richesses

13 Tenue de Soirée

14 Le Pistonné

15 La Valise

16 Da Vinci Code

17 Les Acteurs

18 Le Sourire

19 Les Milles

20 Dupont Lajoie

21 Hold- Up

22 Sexshop

23 Charlie et ses deux Nénettes

24 La Traque

25 1 2 3 Soleil

26 Cause Toujours tu m'Intéresses

27 Comme la Lune

28 Un Moment d'Egarement

29 L'Entourloupe

30 On Aura Tout Vu

     Asphalte



jeudi 30 janvier 2025

11.30 - MON AVIS SUR LE FILM TOUT LE BLEU DU CIEL DE MAURICE BARTHELEMY (2025)


 Vu le film Tout le Bleu du Ciel de Maurice Barthelemy (2025) avec Hugo Becker Camille Lou Marie Denardaud Mélissa Da Costa Jeannine Vissac Karine Monneau Nelly Lawson Marie Barraud

D’après le roman de Mélissa Da Costa

Alors qu'Émile vient d'apprendre qu'il est atteint d'un Alzheimer précoce, il ne veut pas finir sa vie à l'hôpital. Il décide de tout quitter, pour partir dans un vieux camping-car. Lorsqu'il poste une annonce, expliquant son histoire, pour trouver quelqu'un avec qui faire ce voyage, une fille peu loquace et mystérieuse lui répond et le rejoint : Joanne. Ensemble, ils prennent la route jusqu'aux Pyrénées

 Tout le Bleu du Ciel de Maurice Barthélémy s’inscrit dans la lignée des drames calibrés pour faire pleurer dans les chaumières. Adapté du best-seller de Mélissa Da Costa, le film nous embarque dans un road-trip au cœur des Pyrénées, où les paysages sublimes servent d’écrin aux émotions exacerbées des personnages. Emile (Hugo Becker), condamné par une maladie dégénérative, choisit de fuir les regards compatissants et part en quête d’une fin digne. À ses côtés, Joanne (Camille Lou), jeune femme énigmatique et tourmentée, qui trouve dans ce voyage une échappatoire à ses propres blessures.

D’un point de vue esthétique, difficile de reprocher quoi que ce soit : la photographie est soignée, la nature majestueuse devient un personnage à part entière. Mais sur le fond, Tout le Bleu du Ciel coche toutes les cases du mélo attendu : dialogues philosophiques préfabriqués, silences chargés de sens et musique envahissante. Maurice Barthélémy, loin de ses comédies potaches (Les Robins des Bois), livre un film propre et appliqué, mais dont la charge émotionnelle appuyée rappelle qu’on est en prime time sur TF1.

Si certains y verront une belle histoire de résilience et d’amitié, d’autres y décèleront une mécanique lacrymale un peu trop évidente. Reste un duo d’acteurs sincère, porté par l’évidence d’un voyage initiatique où la mort côtoie la beauté du monde. À voir si l’on accepte d’être pris par la main jusqu’à l’inévitable torrent de larmes.

NOTE : 11.30

FICHE TECHNIQUE

  • Production : Caroline Solanillas et Laurent Ceccaldi (En Voiture Simone), Arnaud de Battice et Caroline de Borchgrave (AT-Production) et Priscilla Denis (RTBF)
  • Sociétés de production : En Voiture Simone, TF1, AT-Production et la RTBF
  • Sociétés de diffusion : RTBF, TF1 et Netflix
  • Réalisation : Maurice Barthélemy
  • Scénario : Claire Lemaréchal
  • Musique : Émilie Gassin et Ben Violet
  • Décors : Marc Thiébault
  • Costumes : Anne Schotte
  • Photographie : Laurent Machuel
  • Son : Olivier Peria
  • Montage : Kako Kelber
  • Maquillage : Karine Fra
  • Coiffure : Emmanuel Colleau

DISTRIBUTION

  • Camille Lou : Joanne
  • Hugo Becker : Émile
  • Marie Denarnaud : Isabelle
  • Mélissa Da Costa : gendarme (au cimetière)
  • Jeannine Vissac : Myrtille
  • Karine Monneau : Anne
  • Nelly Lawson : Chloé
  • Marie Barraud : Marjorie
  • Kévin Garnichat : Sébastian
  • Greg Nardella : Marc
  • Ludivine Bluche : Sophie
  • Mickaël Coinsin : Baptiste
  • César Allaigre : Paul
  • Eva Recoquillon : Maëlle
  • Philippe Dusseau : le maire d'Eus

mercredi 29 janvier 2025

17.20 - MON AVIS SUR LE FILM WATERLOO DE SERGUEI BONDARTCHOUK (1970)


Vu le film Waterloo de Sergueï Bondartchouk (1970) avec Rod Steiger Christopher Plummer Orson Welles Jack Hawkins Virginia McKenna Michael Wilding Ian Ogilvy Charles Borromel Philippe Forquet Sergi Zakariadze

Le film commence par l'abdication de l'empereur Napoléon Ier en 1814, après avoir été vaincu par les coalisés lors de la campagne de France.

Le roi Louis XVIII monte sur le trône et la monarchie française est restaurée. L'empereur déchu est, quant à lui, exilé sur l'île d'Elbe.

Le film décrit ensuite son retour en France, la période des Cent-Jours puis la bataille de Waterloo en Belgique le 18 juin 1815, durant laquelle s'affrontent les deux commandants en chef, le duc de Wellington et l'empereur Napoléon Ier

 

Serge Bondartchouk signe avec Waterloo (1970) un chef-d’œuvre magistral du cinéma historique, à la croisée de l’épopée guerrière et de la fresque picturale. Pour un passionné de l’époque napoléonienne comme vous, ce film est une véritable immersion dans les dernières heures du mythe impérial, offrant une reconstitution d’une précision rare et une puissance visuelle impressionnante.

Rod Steiger incarne un Napoléon tout en complexité, capturant avec brio l’arrogance et la mélancolie du stratège vieillissant. Face à lui, Christopher Plummer campe un Wellington élégant, flegmatique et implacable. Ce duel d’acteurs renforce l’intensité dramatique du film, car leurs regards et joutes verbales ne sont jamais éclipsés par le chaos des combats. Leur affrontement incarne à merveille le choc des personnalités et des idéologies, reflétant le caractère décisif de cette bataille pour l’avenir de l’Europe.

Mais le véritable protagoniste de Waterloo, c’est sans conteste la bataille elle-même. Bondartchouk, déjà maître en la matière avec Guerre et Paix, déploie une mise en scène titanesque. Avec des milliers de figurants, des cavaliers en formation serrée et des mouvements de troupes chorégraphiés comme dans un ballet militaire, il parvient à capturer toute l’ampleur, la confusion et la brutalité de cette journée fatidique. Les plans larges rappellent les toiles des peintres militaires, sublimant la violence et le chaos par une esthétique quasi-romantique. Le spectateur a l’impression de traverser un tableau de Meissonier ou de Gros.

Ce qui frappe également, c’est la manière dont Bondartchouk expose l’absurdité de la guerre. L’orgueil des généraux, leurs hésitations et leur mépris pour la vie humaine sont montrés sans fard. Sous les drapeaux et les tambours, la bataille de Waterloo devient le théâtre d’une tragédie où les destinées individuelles sont broyées par l’Histoire.

Certes, ce genre de film gagne à être vu sur grand écran pour apprécier pleinement l’immersion et la richesse des détails. Mais même en format réduit, la puissance cinématographique reste intacte, grâce à la virtuosité de la réalisation et au soin apporté à chaque plan. Waterloo est un véritable kif, une œuvre où le spectaculaire ne sacrifie jamais l’intelligence. Pour les amateurs d’histoire et de cinéma, c’est un incontournable, un rappel poignant des grandeurs et des misères d’un moment clé de l’Histoire.

NOTE : 17.20

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

16.30 - MON AVIS SUR LE FILM LA CHATTE SUR UN TOIT BRULANT DE RICHARD BROOKS (1958)


 Vu le film La Chatte sur un Toit Brulant de Richard Brooks (1958) avec Paul Newman Elizabeth Taylor Burl Ives Madeleine Sherwood Jack Carson Judith Anderson Vaughn Taylor Larry Gates Vince Townsend Jr Kevin Corcoran

Dans une villa du sud des États-Unis, la famille se réunit pour fêter l'anniversaire du patriarche malade, Big Daddy.

Maggie et Brick forment un couple en pleine crise : Brick est déprimé par le suicide de son meilleur ami et se réfugie dans l'alcool. Maggie est frustrée car son époux ne veut plus accomplir son devoir conjugal. Brick la considère comme responsable de la mort de son ami, Skipper. Big Mama reproche à Maggie de ne pas avoir d'enfant. Maggie, comme Gooper, le frère de Brick, et son épouse (Mae) sont en fait venus pour tenter de s'approprier la majeure partie de l'héritage du père dont ils savent la fin prochaine.

Richard Brooks offre avec La Chatte sur un Toit Brûlant (1958) une adaptation marquante, bien que prudente, de la célèbre pièce de Tennessee Williams. Malgré les compromis imposés par la censure de l’époque, le film réussit à conserver une bonne part de la complexité psychologique et émotionnelle qui caractérise l’œuvre originale, tout en amplifiant les conflits familiaux pour en faire une expérience cinématographique d’une intensité remarquable.

Le rôle de Brick, interprété par un Paul Newman magnétique, aurait été un terrain de jeu idéal pour James Dean, tant le personnage semble hanté par un mal-être qui aurait trouvé écho dans sa propre vulnérabilité. Cependant, Newman insuffle à Brick une profondeur troublante, incarnant à la perfection un homme brisé, rongé par l’alcool, par un sentiment de culpabilité inexprimé et par une colère sourde envers son entourage. Sa fragilité contraste puissamment avec le caractère flamboyant de Maggie, incarnée par une Elizabeth Taylor au sommet de son art. Sensuelle, déterminée et désespérément amoureuse, elle illumine l’écran et donne au film une intensité charnelle qui transcende le cadre rigide des conventions hollywoodiennes de l’époque.

Le film se distingue également par la place accordée au personnage du père, Big Daddy, interprété avec une force brute par Burl Ives. Sa relation conflictuelle avec Brick est l’un des pivots émotionnels de l’histoire, exacerbant les tensions familiales et les non-dits. Bien que la pièce suggère plus explicitement l’homosexualité refoulée de Brick et son lien avec le suicide de son ami Skipper, le film reste plus ambigu, mais cette omission apparente n’amoindrit pas la charge émotionnelle des confrontations père-fils. Big Daddy, avec son mélange d’autorité tyrannique et de vulnérabilité face à sa propre mortalité, offre des scènes d’une puissance rare, notamment lorsque les vérités enfouies commencent à émerger.

La réalisation de Brooks, bien qu’épurée, capte parfaitement le huis clos oppressant de cette plantation du Sud, où chaque pièce semble contenir des tensions prêtes à exploser. La caméra s’attarde sur les regards, les silences et les mouvements nerveux des personnages, traduisant des émotions que les dialogues ne peuvent parfois qu’esquisser. La photographie élégante en Technicolor ajoute une chaleur presque étouffante, renforçant l’impression d’un monde au bord de l’implosion.

Si on peut regretter les libertés prises avec la pièce originale, il est indéniable que La Chatte sur un Toit Brûlant réussit à transmettre une grande partie de sa charge émotionnelle et de ses thèmes majeurs : la frustration sexuelle, les liens toxiques de la famille, et l’impossibilité de réconcilier les attentes sociales avec la vérité intérieure des personnages. La performance du trio Newman-Taylor-Ives est tout simplement magistrale, chacun apportant une nuance particulière à son rôle, et contribuant à la densité dramatique de l’ensemble.

Ce drame fiévreux, où l’amour, la haine et le désir s’entremêlent dans une lutte constante, reste une œuvre incontournable, à la fois miroir des contraintes de son époque et témoignage intemporel de la profondeur du génie de Tennessee Williams.

NOTE ; 16.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

11.30 - MON AVIS SUR LE FILM FARIO DE LUCIE PROST (2024)


 Avis sur le film Fario de Lucie Prost (2024) avec Finnegan Oldfield Megan Northam Florence Loiret Caille Andranic Manet Olivia Côte Camille Rutherford Léna Laurent Marie Victoria Dragus Maxence Tual et Idir Chender

Léo, jeune ingénieur brillant et fêtard qui vit à Berlin, doit rentrer dans son village du Doubs pour vendre les terrains agricoles de son père à une entreprise de forage de métaux rares. Il retrouve sa mère, sa petite sœur, ses copains et son cousin, en désaccord avec le projet de mine.

Avec Fario, Lucie Prost livre une œuvre qui semble vouloir explorer de multiples thématiques mais s’égare dans ses intentions. Le film suit Léo, interprété par Finnegan Oldfield, un biologiste revenu dans son village natal pour enquêter sur la pollution d’une rivière où les truites, les fameuses « farios », meurent mystérieusement. Si cette intrigue de surface avait le potentiel de tisser un récit écologique et intimiste, le résultat final apparaît confus, avec des personnages et des arcs narratifs qui peinent à trouver leur profondeur.

Léo, figure centrale du film, est un homme en proie à des contradictions personnelles. Finnegan Oldfield, toujours impeccable, parvient à donner de la nuance à ce personnage pourtant mal écrit. On sent chez Léo une tension intérieure liée à son retour au bercail, où ses relations familiales et sociales le confrontent à des blessures non refermées. Cependant, la caractérisation du personnage reste floue : est-il là pour se racheter auprès de sa communauté ou pour fuir quelque chose d’autre ? La réponse, jamais vraiment abordée, contribue à l’impression d’incomplétude du film.

Les relations familiales de Léo, notamment avec son cousin Augustin (très bon Andranic Manet), forment un des fils rouges du récit. Augustin, jeune homme sensible et complexe, est un des rares points d’ancrage émotionnels du film, porté par une prestation juste et délicate de Manet. Cependant, l’exploration de son homosexualité, et surtout de l’homophobie latente de Léo, est traitée de manière trop superficielle. On frôle des thématiques intéressantes, mais elles ne sont jamais pleinement développées. Cette dynamique fraternelle, pourtant riche en potentiel, aurait mérité d’être approfondie pour donner au film un véritable cœur émotionnel.

Sur le plan écologique, le sujet de la pollution de la rivière est un autre élément clé, mais il est abordé de manière presque anecdotique. Ce qui aurait pu être une réflexion captivante sur l’impact environnemental et les tensions entre modernité et traditions rurales se réduit à une toile de fond à peine exploitée. La rivière, qui devrait être un symbole fort, reste un décor accessoire, sans réelle portée narrative ou métaphorique.

Le mélange de tout cela – homosexualité, pollution, sorties nocturne et retours énigmatiques de Léo, et son manque de conviction dans son rôle de biologiste – donne une œuvre où les intentions s’entremêlent sans jamais converger. La mise en scène elle-même semble hésiter entre réalisme naturaliste et envolées presque fantasmagoriques, notamment lors des sorties nocturnes de Léo. Ces scènes intrigantes, bien que visuellement intéressantes, manquent d’un ancrage narratif qui leur donnerait du sens.

Malgré tout, le film n’est pas dénué de qualités. Le casting est solide : Finnegan Oldfield, même dans un rôle mal exploité, insuffle une certaine gravité à son personnage. Quant à Andranic Manet, il brille par une subtilité qui rappelle ses performances dans Les Gens bien ordinaires. Visuellement, Lucie Prost démontre une sensibilité pour les paysages et les atmosphères rurales, avec des plans qui capturent la beauté et l’austérité des lieux. Mais ces atouts formels ne suffisent pas à rattraper un scénario qui s’éparpille.

Fario est un film ambitieux dans ses thèmes mais qui souffre d’un manque de direction claire. À force de vouloir dire trop de choses, Lucie Prost ne parvient pas à approfondir ses sujets, laissant une impression de superficialité. Dommage, car avec un tel casting et un décor si évocateur, le film avait tout pour plonger dans des eaux plus profondes. Un rendez-vous manqué, mais pas sans quelques éclats de talent.

NOTE : 11.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

12.50 - MON AVIS SUR LE. FILM AU DELA DES VAGUES DE MATTYH BROWN (2025)

 


Vu le film (sur Netflix)  Au-delà des Vagues de Matty Brown (2025) avec Nadine Labaki Zlad Bakri Riman Al Rafeea Zain Al Rafeea

Alors que les quatre membres d'une famille coincée sur une île déserte cherchent à survivre, leur passé les rattrape et les propulse dans une spirale d'événements douloureux.

Matty Brown, connue pour ses courts-métrages empreints d’émotions visuelles et poétiques, fait un pas de géant avec Au-delà des Vagues, son premier long-métrage. En réunissant Nadine Labaki et Zain Al Raffea, célèbres pour leurs performances poignantes dans Capharnaüm, elle propose une réflexion saisissante sur la condition des enfants abandonnés et des familles marginalisées, tout en mêlant poésie, réalisme et intensité dramatique.

L’histoire suit une famille isolée sur une île perdue au milieu d’un océan capricieux. Ce lieu, à la fois refuge et piège, devient une métaphore vibrante de leur lutte pour la survie face aux éléments naturels et humains. Brown capte avec une rare justesse les paradoxes de cet environnement : des paysages sublimes d’une beauté presque irréelle côtoient une violence sourde, tantôt celle de la mer déchaînée, tantôt celle de la faim ou du désespoir. La réalisatrice joue habilement sur ce contraste pour explorer le passage du rêve au cauchemar, et, plus profondément, le fragile équilibre entre espoir et résignation.

Le choix du casting amplifie la portée émotionnelle de l’œuvre. Nadine Labaki, dans un rôle de mère résiliente et protectrice, livre une performance d’une intensité déchirante. Quant à Zain Al Raffea, il illumine chaque scène par sa spontanéité et son regard empreint d’une gravité précoce. Leur complicité à l’écran donne au film un cœur battant et rend palpable la tension entre l’amour familial et les tragédies qu’impose leur condition.

Matty Brown s’appuie sur une esthétique visuelle unique. Les plans serrés sur les visages traduisent une intimité bouleversante, tandis que les images aériennes révèlent l’isolement implacable de l’île, comme une goutte de vie perdue dans l’immensité d’un monde indifférent. La caméra semble flotter entre réalisme brut et une forme de lyrisme, rappelant parfois le travail de Terrence Malick dans sa capacité à transcender l’ordinaire pour en révéler la poésie.

Le scénario, bien que linéaire, s’enrichit d’une réflexion sociale profonde. À travers cette famille en lutte, Brown interroge les spectateurs sur les injustices systémiques qui abandonnent des millions de vies à leur sort. Sans jamais sombrer dans le misérabilisme, le film trouve un équilibre rare entre dénonciation et espoir. Les dialogues, peu nombreux, laissent place à un langage universel fait de regards, de gestes et de silences, rendant l’œuvre accessible et percutante.

La musique, composée par un orchestre mêlant instruments traditionnels et sonorités modernes, renforce l’atmosphère. Tantôt apaisante comme une accalmie après la tempête, tantôt oppressante comme une montée de l’angoisse, elle accompagne parfaitement l’évolution narrative et émotionnelle.

Au-delà des Vagues est une véritable claque cinématographique. Matty Brown parvient à sublimer une thématique sociale complexe à travers une approche artistique d’une grande sensibilité. Ce film marquera sans aucun doute par sa capacité à émouvoir et à faire réfléchir, prouvant que, dans les mains d’une cinéaste talentueuse, le cinéma peut être à la fois un miroir des injustices et un souffle d’humanité.

NOTE : 12.50