VVoici un film troublant et passionnant sur le deuil pas partagé, ainsi que la difficulté d'être soi-même dans un pays catholique de surcroît et dans notre monde actuel en général, même s'il y a des progrès mais pas partout, le regard des uns a du mal à croiser celui des autres.
Ce film a obtenu à la surprise général l'Oscar du Meilleur
Film en Langue Etrangère 2018, et battant dès les sélections notre représentant
120 Battements par Minute, films LGBT tous les deux mais pas amené de la même
façon et dont le travail de cadrage et de lumière (cher aux Oscars) plus
travailler sur celui-ci.
Marina jeune femme transgenre et Orlando son viel amant
s'aiment loin des regards de la famille et des ont dits. Mais en pleine nuit
Orlando va faire une attaque et malgré la rapidité de Marina pour l'amener à
l'hôpital, il est décédé pour donner suite à un AVC rapide.
A partir du moment même de l’hôpital, les services de
l'hôpital vont regarder Marina comme une prostituée et non pas comme la
compagne de Orlando, et vont tout faire pour que celle-ci ne puisse s'approcher
du corps de son amant. Après l'hôpital elle devra affronter la police dans une
scène digne de la gestapo, la déshabillant au propre comme au figuré, la
considérant comme la responsable de la mort d'Orlando, elle ne pouvait être
avec lui que pour des raisons troubles.
Mais c'est avec la famille du défunt que les choses
deviennent compliqués, refusant sa présence à son enterrement, par des propos
et actes homophobes, et transphobes, montrant que notre monde citadin est fait
d'une bande de débiles mentales, qui ne savent faire aucune différence, et les
religions toutes les religions y mettent du leur.
Mais Marina est une femme forte, fantastique qui ne va pas
s'arrêter de vivre, d'aimer et de chanter pour une bande d'abrutis, qui ne
mérite pas son respect. Elle s'est battue pour devenir femme, elle va se battre
pour rester femme.
Une Femme Fantastique c'est aussi un film politique, pas
militant mais politique, qui veut montrer que dans un pays le Chili quelques
années après la fin de la dictature, être une femme transgenre est un problème
de la société moderne et capitalistique, ou celle-ci ne pourra pas procréer et
donner un avenir au pays.
Cette fable moderne de l'incompréhension montre qu'il y a
tellement de chemin à faire, et je trouve comme il y a aucune scène choc, qu'on
pourrait le montrer dans des classes d'élèves de lycée pour leur montrer
qu'ils/elles sont comme tout le monde des êtres humains en déplaisent aux
censeurs.
Le film tient aussi à la grande performance de simplicité et
de talent de l'actrice transgenre Daniela Vega qui donne à son personnage toute
la grâce de celui-ci, on l'avait déjà vu en 2016 dans le film La Visita.
En fin de compte, après maintes difficultés Marina pourra
assouvir sa passion pour le chant, mais loin du cœur de son Orlando.
Très belle scène dans une boite de nuit pleine de lumière et
de strass.
A la production on retrouve Maren Ade la réalisatrice de
Toni Erdman et le réalisateur chilien Pablo Larrain qui avait réalisé l'année
dernière "Jackie".
Ce sera ma semaine Lelio avant de voir
"Désobéissance" mardi.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Sebastian Lelio
Scénario : Sebastian Lelio et Gonzalo Maza
Musique : Matthew Herbert
Production : Juan de Dios Larrain, Pablo Larrain, Sebastian Lelio et Maren Ade et Gonzalo Maza
Photographie ; Benjamin Echazarreta
Montage : Soledad Salfate
Décors : Estefania Larrain
Costumes ; Muriel Parra
DISTRIBUTION
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