Le film est multirécompensé
dans les différentes récompenses de ce début d'année, notamment pour Frances
McDormand et Sam Rockwell qui ont obtenus comme pour le film un Golden Globes
2018.
Synopsis : Après des mois sans que l'enquête sur la mort de
sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un
message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands
panneaux à l'entrée de leur ville.
Three Billboards est autant une charge contre la politique Trumpienne
qu'un film sur les axes très américains encore aujourd'hui, notamment sur
l'effet biblique avec la notion du Dent pour Dent, cher à l'esprit américain,
mais également pour un pays très religieux avec ici la rédemption.
Il est indéniable qu'il règne l'esprit des frères Coen au-dessus
de ce film par sa noirceur et son humour noir, et pas par la seule présence de
Frances McDormand.
Mildred Hayes a un jour l'idée en passant près de trois
panneaux en friche sur le chemin de sa propriété, de mettre des messages contre
la police locale et notamment son shérif, sur l'enquête de la mort de sa fille
restée inexpliquée et pour elle mal gérée.
A partir du là, pour une petite discorde, la petite ville va
éclater en mille morceaux ou comme dans les vieux westerns, les clans vont se
regrouper d'un côté avec Mildred et de l'autre du côté du shérif et ses sbires
avec en adjoint Jason Dixon, un acolyte un peu trop encombrant par ses méthodes
notamment envers les gens de couleurs, étant plus de la milice que du maintien
de l'ordre.
Même si le réalisateur ne montre pas ses violences envers
les gens de couleurs probablement pour ne pas interférer sur l'histoire de
Mildred cela reste en pointillé pour ne pas qu'on oublie, Dixon est non
seulement violent mais également vulgaire et sans concession dans ses propos,
ce qui en fait un personnage en marge, et ce qui est bizarre dans ce genre de
personnage, est le fait que le réalisateur nous donne de l'empathie pour lui,
entre le respect de l'ordre d'un côté versus la personnalité obscure de Dixon.
Il est vrai aussi que la personnalité de Dixon (Sam Rockwell
grossi pour l'occasion) met en marge le personnage du shérif Willoughby (Woody
Harrelson) pourtant concerné par ces 3 panneaux un peu en de ça plus concerné
par son cancer, que par cette enquête et les propos de Mildred, jusqu'au
suicide que certains pourrait considérer comme lié aux panneaux, mais c'est là
l'humour noir.
Revenons à notre Mildred pas impressionné par tous ses mâles
qui veulent lui faire comprendre qui commande dans la ville, ou ces femmes
soumises aux hommes, à l'époque actuelle, ce personnage féminin montre que les
femmes ne se laisseront plus impressionnés par ces minables hommes pour elle,
rien que cette façon de voir de Mildred, est plus que jouissif, n'hésitant pas
entrer dans le lard de ces gros porcs qui pensent qu'à leur libido.
Bien sur la fin du film va déboussoler certains spectateurs
refusant le détour d'un des personnages vers la rédemption, mais cela trouve
excellente, car au lieu d'avoir une fin guimauve on sort on se posant les
questions qu'il faut.
C’est bien filmé, par ce réalisateur de 7 psychopathes et
Bon Baisers de Bruges, laissant l'action et les propose passés en première
ligne avant la forme, et cela me dérange pas du tout, bien au contraire.
Outre la scène finale, on retiendra la scène ou Jason Dixon
va piquer une crise entre le passage par la fenêtre et à tabac et cette scène
surréaliste dans le commissariat en feu.
Tous les acteurs sont formidables, et comme d'habitude
Frances McDormand est absolument formidable dans l'esprit des films de son mari
Joel Coen, qui l'a poussé à faire le film en lui disant "Tais-toi, et fait
le film", car on la voit bien râler dans la vie comme dans le film. Sam
Rockwell aussi est formidable dans ce rôle violent et ambigu qui reste imprégné
dans notre mémoire en sortant de la salle.
J'adore aussi la bande Originale et la musique de Carter
Burwell déjà appréciée l'année dernière dans Le Musée des Merveilles.
Courrez voir le film, un des meilleurs de ce début d'année
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Martin McDonagh
Scénario : Martin McDonagh
Musique : Carter Burwell
Production : Graham Broadbent, Peter Czernon et Martin McDonag et Ben Knight VIII
Coiffure : Cydney Cornell
Cascades ; Doug Coleman
Costumes : Melissa Toth
Maquillage : Leo Corey Castellano
Casting ; Sarah Finn
Décors : Melissa Lombardo et Inbal Weinberg
Directeur Artistique ; Jesse Rosenthal
Montage : Jon Gregory II
Photographie ; Ben Davis
DISTRIBUTION
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