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jeudi 8 octobre 2015

DECES DE LA REALISATRICE BELGE CHANTAL ACKERMAN


La cinéaste belge est décédée le 5 octobre à l'âge de 65 ans. Elle laisse derrière elle des œuvres audacieuses, de son premier court métrage au dernier long métrage, présenté en août au festival de Locarno.
Chantal Akerman n'est plus. La réalisatrice belge est morte le 5 octobre à Paris, à l'âge de 65 ans. Cinéaste complète (elle a également été actrice, productrice, directrice de la photographie et monteuse), elle avait inventé un cinéma audacieux, profond, dans lequel elle interrogeait son rapport à l'intimité et à l'histoire. Retour sur sa carrière prolifique avec cinq films marquants.
● Saute ma ville (1968)
Pour son premier court métrage, Chantal Akerman a fait preuve de malice en composant un véritable hymne tragi-comique à la liberté, dont le finale fait pourtant froid dans le dos aujourd'hui, maintenant qu'elle a disparu. Chantal Akerman a réalisé 
Saute ma ville à l'âge de 18 ans. Elle se met en scène dans une cuisine, qu'elle ferme à clé et calfeutre avant d'y mettre un bazar sans nom. Elle mange d'abord d'un appétit féroce puis fait tout voler en éclat... Une véritable casse-cou qui finit la tête sur la gazinière.
● Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1976)
Jeanne Dielman est son œuvre phare, celle qui lui permet de se faire connaître beaucoup plus largement. Un film fort dans lequel elle étire la forme (il dure 3h15) pour décrire des scènes au plus proches du naturalisme. Chantal Akerman décortique le quotidien d'une femme au foyer bruxelloise (Delphine Seyrig), mère d'un garçon de seize ans, dont les journées sont réglées méthodiquement, entre cuisine, prostitution et ennui. Une vie sans plaisir qu'un élément finit par perturber.
 Un Divan à New York (1996)
Pour Divan à New York, Chantal Akerman constitue un beau casting en réunissant Juliette Binocheet William Hurt. L'une interprète Béatrice, danseuse parisienne, exubérante et frivole, qui désire vivement un souffle de changement dans sa vie. L'autre incarne Henry, un psychanalyste de renom vivant dans les beaux quartiers new-yorkais, mais qui a de plus en plus de mal à supporter ses clients. Via une petite annonce, les deux échangent leur appartement pour six semaines. Une foule de quiproquos les amènent à se côtoyer.
● La Captive (2000)
Sylvie Testud est l'une des autres figures féminines phares de la réalisatrice. Dans son film marquant La Captive, inspiré de La Prisonnière, de Marcel Proust, l'actrice française incarne Ariane, une femme libre qui vit chez Simon dans son grand appartement parisien. Éperdu d'elle, il la suit, veut tout savoir d'elle, la fait accompagner lors de ses sorties... Mais Ariane a un faible pour les femmes, ce qui augmente autant la douleur que le désir de Simon. Chantal Akerman retrouvera Sylvie Testud quatre ans plus tard dans Demain, on déménage.
● No Home Movie (2015)

Chantal Akerman est partie trop tôt pour connaître l'impact de son dernier film, No Home Movie. Présenté en avant-première au festival de Locarno en août dernier, il se penche sur les relations entre la réalisatrice et sa mère, rescapée de la Shoah, que la cinéaste se plaisait à filmer et à convoquer dans son univers. No Home Movie fut l'occasion pour Chantal Akerman de suivre les derniers instants de cette mère dont elle était proche, malgré les kilomètres qui pouvaient parfois les séparer. «Je veux faire un travail pour montrer qu'il n'y a plus de distance dans le monde», racontait-elle d'ailleurs à sa mère lors d'une conversation vidéo présente dans le film. «C'est magnifique. Tu as toujours de ces idées», lui répond sa mère. Elle n'aurait pu mieux dire.
FILMOG


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