Il y a des films qui de temps en temps (Le Fils de Saul, The Mommy) vous remue les neurones, vous fait battre votre coeur, vous scotch au mur pour ne plus vous en détachez et 120 BPM en fait partie et avec 120 raisons en plus.
120 Battements par minute c'est un film sur la vie, les combats, l'amour, la mort, l'homosexualité, les molécules mais surtout l'envie de vivre.
ATTENTION SPOILERS : SPOILERS POUR VOUS FAIRE ENVIE D'ALLER VOIR LE FILM
120 Battements le titre du film est essentiellement le tempo
de la musique House (en réalité 124 mais on triche un peu) qu'adore le
réalisateur Robin Campillo et qui berce le film au moment les plus émotionnels
pour en faire descendre la pression, notamment pour ces scènes en boîte nuit
comme le titre de Bronski Beat (Smalltown Boy), même si comme le dit le
réalisateur ils ne passaient pas leurs temps en boîte de nuit, mais Campillo a
aimé donné une entorse à la réalité. Mais 120 Battements c'est aussi celui des cœurs
ceux de nos héros (le cœur bat normalement entre 60 et 100, et au-delà comme à
120 cela s'appelle de la Tachycardie) que soient lors de leurs RH, de leurs
passions personnelles amoureuses, ou du spectateur ou l'émotion monte
crescendo.
Pas si innocent que cela de trouver un morceau de Bronski Beat dans ce film, car son leader le charismatique Jimmy Sommerville était très proche des fondateurs d'Act-Up Paris et de Robin Campillo jusqu'à prêté son appartement parisien à ses amis, Campillo a failli réussi à intégrer un concert recréé pour l'occasion de Sommerville dans le film, cela a pas pu se faire, quel dommage !!!
Pas si innocent que cela de trouver un morceau de Bronski Beat dans ce film, car son leader le charismatique Jimmy Sommerville était très proche des fondateurs d'Act-Up Paris et de Robin Campillo jusqu'à prêté son appartement parisien à ses amis, Campillo a failli réussi à intégrer un concert recréé pour l'occasion de Sommerville dans le film, cela a pas pu se faire, quel dommage !!!
Mais cela est peut-être aussi un hasard même si je ne me
hasarderais pas là-dessus, mais dans le début des années Sida, il y avait dans
le même quartier une boite qui s'appelait "120 Nuits" plus spécialisé
Punk et qui faisait à une autre référence"120" à celui de Sodome et Gomorrhe
de Pasolini.
Le film a été reçu avec enthousiasme par la presse française
et étrangère lors du Festival de Cannes à l'exception de trois journaux , qui comme par hasard sont des journaux très marqués
à droite, il n’est donc pas impossible que lors de la fouille à l'entrée de la
projection, ils aient laissé leurs cœurs et leurs émotions aux vestiaires, mais
cela nous surprend -t-il.
120 Battements de Cœur par Minute à obtenu le Grand Prix du
Jury au Festival de Cannes 2017 et déjà plusieurs Prix donc le Prix du Public de Cabourg.
120 Battements se veut un film hommage, car il est pas sur
aujourd'hui que les survivants d'Act-Up Paris aiment les éloges qui peuvent
pleuvoir sur leur mouvement, ce qui n'a jamais été le cas au moment de
l'histoire et même après coup , il faut donc prendre ce film comme un hommage aux
morts et au vivants de cette grande aventure que connaissait bien Robin
Campillo étant lui-même adhérent du mouvement dans ces années-là comme son coscénariste
Philippe Mangeot ancien Président d'Act-Up Paris, mais surtout fils du PDG de
Glaxo-Wellcome France qui a produit l'AZT le premier médicament homologué
contre le Sida, c'est dire s'ils connaissaient bien le sujet et le mieux pour
en parler. Mais surtout probablement pour Campillo une sorte d'exorcisme.
En quelques mots qu'est-ce Act-Up Paris, Act-Up est une
association militante de lutte contre le Sida, issue de la communauté
homosexuelle, créée en Juin 1989, suivant le modèle américain, bénéficiant
d'une totale autonomie (côté financier, l'état, la région, les laboratoires,
Pierre Bergé ou Agnès B. aidèrent au fonctionnement) et qui se focalisait par
un certain nombre de techniques activistes relatives tant à la visibilité de la
lutte engagée qu'au mode de fonctionnement par des prises de décision au
consensus.
Leurs objectifs, alerter les médias sur l'épidémie de Sida,
et faire pression sur les politiques pour améliorer l'image et la prise en
charge des malades, de leur genre, de leur sexualité ou de leur inclusion
(prostitués, prisonniers, situation irrégulières, toxicomanes etc..) allant
plus défendre les majorités exclus pour en faire profiter les minorités.
Dans une grande partie du film, c'est cette et son histoire
que Robin Campillo nous raconte et surtout nous donne l'occasion de rappeler
que certains mouvements n'ont pas l'image aussi noir que le public pouvait
croire à cause des médias et des politiques qui se sont échinés à donner
pendant des années, ce qui à donner une image négative du mouvement.
La base du mouvement c'était la désobéissance civile, très
d'actualité ces derniers mois, entre La France Insoumise, Nuit Debout ou les
Zadistes de Notre Dame des Landes, Act-Up Paris n'a jamais pratiqué la violence
physique il faisait des actions provocatrices soient, mais les moyens en
valaient la raison.
Personnellement je connaissais l'action d'Act-Up, ayant
participé a beaucoup de Gay-Pride et le char d'Act-Up était souvent suivi avec
intérêt car leur action même pendant cette marche valait toujours leurs pesants
d'or comme leurs façons de se coucher par terre sans bouger, pour montrer le nombre
de morts à chaque instant, ou le triangle rose sur fond noir qui rappelait les
heures sombres de la dernière guerre, et bien sur la capote géante sur
l'Obélisque place de la Concorde, que j'avais vu parce que je trouvais cela
marrant.
Oui je vais pas être hypocrite , à cet époque mes amis
tombaient autour de moi comme une feuille fanée sans qu'on puisse y faire grand-chose
et je n'ai pas compris ou me suis pas intéressé au combat d'Act-Up ou de Aides
dans un autre genre, par ignorance, par lâcheté peut-être , comme beaucoup
d'autres on regardait cela de loin , pas d'animosité de ma part c'est pas mon
genre, mais j'avais d'autres chats à fouetter et j'avais plus l'illusion que me
donnait la Presse de combat d'arrière-garde, et c'est pourquoi que 120 BPM est
important car il nous montre la raison pourquoi ces hommes et ces femmes se
battaient contre des moulins, contre la cupidité des Laboratoires, le
conservatisme des partis politiques à la limite de l'homophobie qui ont encore
aujourd'hui leur descendant dans certaines Manif pour Tous (avantage
aujourd'hui on peut s'actualiser le cerveau grâce à internet) et l'indifférence
du bon peuple français qui ne s'intéressait pas à ces jeunes gens qui se
battaient pas pour eux, non pour nous (y compris eux), pour rester vivant, et
d'emmener le plus loin possible dans leur vie leurs amis, leurs amours, leurs
amants.
Oui comme disent les fondateurs de ce groupe ce ne sont pas
des héros, mais ce ne sont pas des zéros non plus, car pour moi tant pis si je
choque, les héros pour moi sont les infirmières, les aides-soignantes, les
internes et les médecins qui voyaient au quotidien la grande détresse des malades,
de leurs familles ou de leurs amis.
Mais justement 120 BPM doit faire comprendre aux gens, que
si des lanceurs d’alertes, nous indique les dangers pour notre santé, renseignons-nous
sur le message et faisons ce qui faut pour ce qu'il arrive depuis des siècles
entre le pouvoir de l'argent, le conservatisme religieux, les politiques qui
ont mis à mort nous petite chose sans pouvoir, et si on le prenait ou qu'on
nous écoute. Et un jour peut-être sérieusement sans le concours des adeptes du
complot, on saura d'où vient cette maladie et qu'elle est son origine.
J'ai lu dans certains journaux qui se disent spécialisés
dans le cinéma que Robin Campillo était un inconnu, non messieurs relisés vos
notes, Robin Campillo est méconnu pas inconnu, la faute aussi aux médias qui ne
s'intéressent qu'aux vocalises de Louane ou de la remise de la mèche de Ryanne Bensetti,
au lieu de s'intéresser à ce qui fait le cinéma, oui Campillo messieurs est
depuis longtemps dans le cinéma, en tant que scénariste, monteur et réalisateur
et ne sort pas de sa boite de préservatif comme un génie de sa lampe. Robin
Campillo a quand même indirectement une Palme d'Or grâce à Entre les Murs de
Laurent Cantet et un César pour l'adaptation de ce même film, et combien
d'acteurs ou de réalisateurs en une de vos journaux n'ont pas le quart de la
moitié de son palmarès, alors révisé vos notes. Outre ses talents de réalisateurs pour Les Revenants (120 BPM on parle aussi de morts et de vivants) ou il a été le dindon de la farce, quand le film a été décliné en série en France et aux States, mais aussi de l'excellent Eastern Boys passé inaperçu en Salles (frilosité des distributeurs qui vont courir ici pour l'avoir, parce qu'on en parle), il a été le monteur et scénariste de beaucoup de films de Laurent Cantet, ou Rebeccas Slotowski.
120 Battements de Claquement de Doigts : Et c'est derrière
un rideau d'une énième réunion pharmaceutique que nos jeunes activistes du
film, attendent leurs moments pour agir à coup de sifflets et de slogans criés
devant un parterre incrédule, c'est rapide , furtif on est dans l'urgence des
intervenants, et c'est là la première grande idée du film , au lieu de
continuer à assister au brouhaha de l'action, on retrouve les intervenants dans
un amphithéâtre (sans fenêtre , comme un cercueil ?) ou a lieu chaque semaine devant un plus de 100 personnes
bénévoles, une R.H (Réunion Hebdomadaire) dirigé par Thibault (Antoine
Reinartz) qui semble le patron de ce groupe (personnage qui fait penser à
Didier Lestrade co-fondateur de Act-Up, explique à 4 nouveaux qu'il est heureux
de voir avec eux, leur explique comment fonctionne ses R.H, avec ses codes (ses
claquements de doigts au lieu des applaudissements, cela vous fait des
vibrations dans le corps, simple mais efficace) , de laisser la liberté de
parole, si les gens veulent s'engueuler qu'ils le fassent en dehors de la salle
(on y reviendra) et va pendant plusieurs dizaines de minutes à travers ces
moments comment fonctionne Act-Up Paris pour les nouveaux et aussi pour les
spectateurs novices dans ce cas de figure, cette façon de filmer me fait
évidemment penser à Entre les Murs avec le même principe, penser qu'on est dans
un documentaire, alors que tout est écrit et scénarisé. C'est vivant , jouissif et addictif.
C'est là qu' Eva (Aloïse Sauvage) et Luc (Simon Bourgade)
s'assure que les règles de l'association s'applique et que la liberté de parole
de chacun puisse s'appliquer, et c'est justement ce moment ou va revenir sur la
première scène du film, ou on s'aperçoit qu'un jeune du groupe a fait une faute
importante dans les règles de l'association "la violence physique"
qui est banni de la conception du groupe, oh il a pas fait grand-chose (il a
menotté l'intervenant de la réunion qu'ils ont perturbés) et cela ne plait pas
du tout à Thibault, Eva et Luc.
Ce jeune intervenant qui a biaisé les règles c'est Sean,
jeune homme séropositif, complètement en colère et voulant qu'on aille plus
loin avec plus de puissance dans les actes et dans les faits, il était avec son
copain Max (Félix Maritaud) qui l'aide du regard et de la voix. Ce Sean même si
le film n'est pas une autobiographie fait penser à Cleews Vellay personnage
central d'Act-Up mais tout aussi incontrôlable.
Cette séquence qui peut sembler longue est pour moi indispensable
de comprendre le fonctionnement de Act-Up Paris (à travers d'autres actions) et
c'est véritablement de l'art de comment expliquer les choses sans être trop
didactique et perdre en route le spectateur.
Mais dans cette période du film, on s'aperçoit de la grande
maîtrise de réalisation et du montage de Robin Campillo (qui fait lui-même ses
montages) car cette scène a été filmé par trois caméras en même temps, et va
permettre au montage de prendre les bons et les mauvais moments des scènes
jouées par les acteurs et donné un rythme incroyable de puissance au film, qui
fait qu'on est nous sans voix.
Et c'est aussi la magie du cinéma, car pour parler des
acteurs ne sont pas des personnes concernées par le sujet (au contraire des
figurants si on reprend la fiche de casting qui avait été faite fin 2015) ou
cela donne l'impression que tous ces jeunes présents sont des vrais habitués de
ce type de réunion (que ce soit act-up, syndicat, France insoumise, zadistes ou
Nuit debout) et bien non sans arguer de leurs idées politiques tous ces jeunes
(des gamins pour moi) ont été castés par Leila Fournier, Sarah Teper et Robin
Campillo, qui ont fait un travail extraordinaire pendant les mois d'essai dans
les castings , à part Adèle Haenel, personne n'avait son rôle assuré cela a été un travail suivant le réalisateur de
trouver les bons boutons entre les acteurs pour que cela marche, qu'ils
puissent avoir le même type de langage (comme dirais gentiment Campillo un parler
PD), que chacun puisse se rendre les mots l'un à l'autre dans une grande
fluidité, rien que ce travail vaut au moins 3 Césars.
Avant de revenir à nos héros (même si je pense qu'ils
doivent refuser ce terme), revenons à ces acteurs qui font partis de ces RH,
tout d'abord la jolie et explosive dans son jeu Aloïse Sauvage (Eva) qui
fait la police dans ce melting-pot de jeunes enragés ou calmes, elle arrive par
son jeu à donner l'impression qu'elle a fait ça toute sa vie, c'est déjà
impressionnant , elle qui est artiste de cirque à la base montre tout son talent comme dans Mal de Pierres de Nicole Garcia ou Django de Etienne Comar et on la
vue dans la série Trepalium sur Arte et en ce moment en tournage pour le nouveau film de Pawel Pawlikowski la réalisatrice de Ida. Aussi ses complices sur scène Simon Bourgade,
Félix Maritaud, Mehdi Touré, Simon Guélat, Samuel Churin, Rahim Silvioli-Mehdi
et Julien (Henry Fonda) et tous les autres formidables.
Cette partie démontre en tous points, l'extraordinaire
fluidité que donne Robin Campillo aux scènes qu'il a filmé, et ceux qui ont vus
Entre les Murs de Laurent Cantet, retrouveront le travail du scénario et des
dialogues (ou tous sont écrit) et par son montage l'excellence de son art.
Robin Campillo était l'adaptateur au scénario du livre de François Bégaudeau
que Cantet a amené à la Palme d'Or, pour ce film Campillo a reçu en outre un
César de la Meilleur adaptation.
120 Battements de conviction : Autour de Thibault, Sean et
Nathan on retrouve des jeunes gens comme Sophie (Adèle Haenel) qui mène son
combat avec conviction, un jeune hémophile avec sa mère qui se sent coupable,
car il est l'une des victimes des transfusés (scandale célèbre ou furent
impliqués le gouvernement de Laurent Fabius) ce jeune qui va fabriquer dans sa
baignoire les poches de faux sang qui seront claqués sur les vitres de société Pharmaceutique (véridique).
Ces jeunes femmes et hommes vont mener des actions qui ont
marquer leurs histoires et dont certains journaux ont donné un résumé biaisé
sur la vérité dans leur façon d'agir, le film en tous cas nous permet de
rétablir certains faits. On parlera ces incursions dans les laboratoires
pharmaceutiques (les plus coupables de la façon où ils ont gérés la mise à
disposition des molécules pour une question d'argent) ces incursions dans les
lycées pour qu'on parle du problème du Sida, et que pour les adolescents se
protège, l'obélisque de la Concorde habillé d'un préservatif géant(même si on
le voit pas dans le film, action qui a été financé par Benneton, qui voulait se
faire pardonner sa campagne publicitaires ou ses mannequins avaient tatoués
"HIV") leurs entrés pas religieuse du tout dans l'église de Notre
Dame pour montrer l'attitude irresponsable de l'église catholique (encore le
cas aujourd'hui), et ces fameux ZAP qui consistait à se coucher devant divers
organismes de santé ou politique, montrant le nombre de morts dans le monde.
Mais cela n'empêche d'avoir un peu le sourire avec ses
militants bloqués dans une porte tournante, on peut tout prévoir dans la vie,
mais on est pas à l'abri d'une porte récalcitrante, on y verra également Sean
et ses amis en pom-pom girls pendant la Gay-Pride.
Donc parmi ces jeunes il y a Adèle Haenel (Sophie) actrice
de plus en plus connue du grand public qu'on avait découvert avec Les Ogres,
mais aussi Naissance d'une pieuvre ou Les Combattants, montre sa solidarité
avec ce mouvement et sa complicité avec les autres comédiens, et montre une nouvelle fois que sont talent n'était pas vain.
120 Battements d'émotion et de sensualité : Parmi les
nouveaux adhérents du mouvement on trouve Jérémie (Ariel Borenstein) jeune
homosexuel timide et réservé, qui ne dit pas à ces nouveaux amis son statut
sérologique et son niveau de T4, mais pourtant va allez au combat jusqu'au bout
de ces forces. Un jour il va tomber comme une feuille au désarroi de ces amis,
et c'est cette scène qui va me faire basculer dans l'émotion, ou les larmes
vont couler et ne plus quitter mon visage jusqu'à la fin. Par une simple photo sur un photo on comprendra son sort malheureux.
Intéressant ce jeune Ariel Borenstein, artiste musical de la
scène punk parisienne (ma boîte 120 Nuits lui irait bien) avec son label
Lëster, qui a eu le loisir de monter les marches de Cannes en Smoking !!!! Un
rôle émouvant tout en finesse, court mais essentiel pour faire comprendre que
ces jeunes gens mettaient plus en force leur combat que leur propre santé,
prenant des risques de sur leur santé, par désespoir peut-être comme un dernier
combat avant de rejoindre l'autre rive.
Parmi les autres nouveaux venus il y a un des deux héros du
film , Nathan (Arnaud Valois) jeune homosexuel séronégatif (la preuve que le
combat n'était pas uniquement réservé au porteur du VIH) qui va regarder avec
ses yeux de novices , toute cette organisation aussi simple que compliquée, et
dans ce groupe il va être subjugué et par la beauté sauvage de Sean (Nahuel
Perez Biscayart), mais aussi par sa liberté de parole, et après un baiser
furtif lors l'un de leurs déplacements de combat par provocation de Sean vers
Nathan, les deux garçons vont se rapprocher et intellectuellement et à travers
leurs corps brûlants de désirs.
Campillo va filmer les deux garçons dans leur plus profonde
intimité avec une grâce des mains de Nathan (sic) sur le corps de Sean. Campilo
fait simple pour ne pas choquer la concierge des immeubles du 16ème, et pour
montrer aussi qu'à l'époque malgré la maladie, ces jeunes gens vivaient encore (peut-être par désespoir) alors que les corps tombaient autour d'eux. Surtout que Sean dont aussi ces T4
baissent inexorablement commence à avoir besoin de soins, et voir Nathan
déployé le pack des soins médical sur le corps abîmés de Sean est bouleversant
à un haut point, simple mais d'une efficacité rare.
Et Nathan va accompagner le corps et l'âme de Sean jusqu'au
dernier moment, tout en lui donnant un dernier plaisir sous les draps à
l'hôpital, comme un clin d'œil à la mort. Cela détend un peu l'atmosphère mais
l'inéluctable arrive et nos yeux finissent de déverser leurs larmes, mais les
armes du groupe n'est pas closes.
Qui sont ces deux jeunes acteurs véritables révélations
admirable du film, qui joue chacun à leurs façons leurs personnages, et en leur
donnant le reflet de leur personnalité. Des acteurs méconnus et non inconnus,
et qui ne vont pas rester longtemps méconnus, si les producteurs français ne
les classent pas trop vite dans une case.
D'un côté Nahuel Perez Biscayart est un jeune acteur
argentin de 31 ans qui a fait ses débuts dans son pays à 17 ans avant d'être
découvert par Benoît Jacquot en France en 2010 dans le film Au fond des Bois,
puis par Rebecca Slotowski dans Grand Central au côté de Tahar Rahim et Johan
Libereau, La réalisatrice le conseillant à Campillo quand il cherchait son casting.
On l'a vu aussi dans Je suis à toi de David Lambert. Cet acteur baroque,
ensoleillé comme son pays d'origine avec autant de facettes que le sol et la
faune de ses terres d'origine se dévoilent, il donne corps et esprit au film, car c'est lui qui par sa
force dans la lutte, ses combats, ses amours, son amour, ses corps qui
s'entrelacent et sa mort va rythmer le film étant le point commun de tous les
intervenants. Et la scène ou Nathan va prendre le courage d'injecter une dose
de curare (avec l'accord implicite e Sean) pour éviter la souffrance de son
ami, et l'une des plus fortes qu'on ait vu au cinéma dans ce type de film.
On retrouvera Nahuel dans le prochain film de Albert
Dupontel "Au revoir là-haut" et le prochain film de Gaël Garcia
Bernal " Si tu voyais son cœur". Il me fait penser un peu à Denis
Lavant jeune, j'espère pour lui la même carrière.
De l'autre côté, Arnaud Valois, plus sensuel est un jeune
acteur français de 33 ans né à Lyon, qui ne fait pas des débuts dans le début
de Campillo, mais pourrais peut-être ouvrir un nouveau chapitre dans sa
carrière. Arnaud amène une force dans le jeu de Nathan avec son regard poser
sur celui de Sean, de ses mains poser sur le corps de Sean (sic), c'est un jeu électrisant,
sensuel, plein de charme et de conviction, même en tant que candide parmi les
autres, il amène une force de conviction.
Arnaud Valois n'est pas un novice devant la caméra , car
pour les plus assidus , il fait ses premier pas en 2004 à l'âge de 20 ans ou il
emmène sa grande carcasse dans les rues du Marais, dans un rôle très furtif
dans le court-métrage des frères Christophe et Stéphane Botti "Plutôt
d'accord", avant de respirer 2 ans et de venir sous la caméra de Nicole
Garcia pour Selon Charlie en 2006 pour son rôle le plus important avant le film
de Campillo, puis il jouera dans Cliente de Josianne Balasko et La Fille du RER
d'André Téchiné.
Trouvant pas les rôles qui lui correspond et pensant qu'il
tourne en rond, il va se tourner dans "le bien être" après un voyage
en Asie, où il va en faire sa profession. Maintenant une pépite comme cela,
peut-il rester en dehors du cinéma, ce serait du gâchis, mais pas sûr que sa
vie actuelle loin des tapis rouges lui fasse changer d'avis par un retour au
cinéma, ce qui serait dommage.
120 Battements de grâce : Après l'exploration de la vie des
adhérents d'Act-Up , la rencontre et les premiers émois entre Nathan et Sean,
la perte de Jérémie, celle de Sean va faire basculer le film dans un univers
connu de tous l'accompagnement après la mort, et là Robin Campillo avec des
images simples va nous bouleverser , de Nathan qui a compris qu'il fallait pas
que Sean souffre, de cette mère (exceptionnelle Saadia Bentaieb ) qui va dans
ce petit appartement des deux tourtereaux prendre soins du corps de son fils,
recevoir les uns après les autres les amis d'act-Up alors qu'elle ne les
connait pas.
Et Campillo ne veut pas rester sur une note émotionnelle,
car la vie devant continuer pour les vivants ou plutôt les survivants, Nathan
va explorer un autre corps après le départ de Sean pour montrer que la vie doit
continuer. A noter aussi c'est rivière de sang rouge qui est devenu la Seine dans l'imaginaire qui donne le frisson , mais qui avait été un des projets d'Act-Up non réalisé.
120 Battements de vie de mouvement : Outre la qualité du jeu
de tous les acteurs du film qui forme un tout indissociable, la grande qualité
du film est la façon que Robin Campillo à construit son œuvre, car on retrouve
à toutes les étapes du film, la grâce, la force d'une réalisation parfaite, qui
n'existe que rarement au cinéma, de la conception à l'accouchement de l'œuvre
jusqu'à la tournée pour montrer les photos du bébé.
Pour moi le film est le film essentiel cette année, et par
son contenu et par la beauté du propos, par la grâce que met Campillo dans son
travail de réalisateur, de scénariste, de monteur, car avec ses équipes à
trouver une dimension humaine difficile à faire transpirer sur les écrans, comme
aussi tous ses comédiens du plus grand rôle, au plus petit petit qui amène une
âme supplémentaire au film.
C'est indiscutablement pour moi le film de l'année, que je
vais suivre dans ces voyages de récompenses jusqu'en Février. Car pour toutes les raisons que j'ai évoqué, le sujet, la qualité de la réalisation et de sa technique, la force de ses comédiens principaux et le professionnalisme des figurants impossible et inconcevable que ce film puisse continuer de ne pas avoir des prix avant la fin des cessions début Mars.
Deux problèmes vont se poser dans mon esprit si par bonheur le film va jusqu'au César, Meilleur Film ou Meilleur Réalisateur (car oui dans la nouvelle règle c'est plus possible d'avoir les deux) , on va dire Meilleur Film car cela récompenserait le travail de toute une équipe et pour des producteurs qui savent prendre des risques. Arnaud Valois ou Nahuel Perez Biscayart dans la catégorie Meilleur Espoir, comme coeur est en bouilli, allez osez messieurs les votants Nahuel meilleur acteur et Arnaud Meilleur Espoir.
Deux problèmes vont se poser dans mon esprit si par bonheur le film va jusqu'au César, Meilleur Film ou Meilleur Réalisateur (car oui dans la nouvelle règle c'est plus possible d'avoir les deux) , on va dire Meilleur Film car cela récompenserait le travail de toute une équipe et pour des producteurs qui savent prendre des risques. Arnaud Valois ou Nahuel Perez Biscayart dans la catégorie Meilleur Espoir, comme coeur est en bouilli, allez osez messieurs les votants Nahuel meilleur acteur et Arnaud Meilleur Espoir.
Un film que les adolescents doivent allez voir pour
comprendre et savoir, et aux autres de ne pas juger sur les apparences.
120 BPM va rester comme une référence sur le sujet lié au SIDA, alors qu'au States on fait surtout des films juridiques sur le sujet (Normal Heart, Philadelphia) , alors qu'en France l'excellent Les Témoins de André Téchiné avec le merveilleux Johan Libereau, ou N'oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois plus suggérés. Par contre je déteste Les Nuits Fauves par le justificatif du comportement de son héros qui ne se protège pas comme si c'était le panard (Cf L'Ange noir de Françoise Giroud).
Ah si comme le premier film de Robin Campillo en tant que réalisateur les morts pouvaient revenir parmi les vivants (enfin sont qu'on a aimés).
Pour finir cette longue chronique, oui malheureusement le combat des associations contre les conséquences du SIDA sur les populations qui n'ont pas les moyens car les laboratoires ne veulent pas donner accès au générique, et aussi parce que les jeunes d'aujourd'hui pensent à tort, que c'est gagner et que c'est qu'une maladie chronique. Non PROTÉGEZ VOUS la seule façon d'éradiquer cette saloperie.
120 Battements par minute est un Très Grand Film essentiel.
120 BPM va rester comme une référence sur le sujet lié au SIDA, alors qu'au States on fait surtout des films juridiques sur le sujet (Normal Heart, Philadelphia) , alors qu'en France l'excellent Les Témoins de André Téchiné avec le merveilleux Johan Libereau, ou N'oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois plus suggérés. Par contre je déteste Les Nuits Fauves par le justificatif du comportement de son héros qui ne se protège pas comme si c'était le panard (Cf L'Ange noir de Françoise Giroud).
Ah si comme le premier film de Robin Campillo en tant que réalisateur les morts pouvaient revenir parmi les vivants (enfin sont qu'on a aimés).
Pour finir cette longue chronique, oui malheureusement le combat des associations contre les conséquences du SIDA sur les populations qui n'ont pas les moyens car les laboratoires ne veulent pas donner accès au générique, et aussi parce que les jeunes d'aujourd'hui pensent à tort, que c'est gagner et que c'est qu'une maladie chronique. Non PROTÉGEZ VOUS la seule façon d'éradiquer cette saloperie.
120 Battements par minute est un Très Grand Film essentiel.
NOTE : 19.00
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Robin Campillo
Scénario : Robin Campillo et Philippe Mangeot
Décors ; Emmanuelle Duplay
Costumes ; Isabelle Pannetier
Photographe : Jeanne Lapoirie
Son : Julien Sicart
Montage : Robin Campillo, Stéphanie Leger et Anita Roth
Musique ; Arnad Rebotini
Production : Hughes Charbonneau et Marie-Ange Luciani
Casting : Leila Fournier, Sarah Teper et Robin Campillo
Maquillage : Virginie Duranteau, Alexis Kinebanyan et Cécile Pellerin
Son : Valérie Deloof, Julien Sicard
Effets Spéciaux : Guy Monbillard
Effets Spéciaux : Guy Monbillard
Effets Visuels : Frédéric Geffroy, Julien Pierret, et William Untereiner
DISTRIBUTION
Catherine Vinatier : Hélène
Ariel Borestein : Jérémie
Saadja Bentaib : La mère de Sean
Coralie Russier ; Muriel
Emmanuel Ménard : Le Proviseur
Yves Heck : Le Prof de Français
Naelle Darya : Léa
Samuel Churin : Gilberti
Henry Fonda
Rahim Silvioli Mehdi : Mehdi
DISTRIBUTION
Catherine Vinatier : Hélène
Ariel Borestein : Jérémie
Saadja Bentaib : La mère de Sean
Coralie Russier ; Muriel
Emmanuel Ménard : Le Proviseur
Yves Heck : Le Prof de Français
Naelle Darya : Léa
Samuel Churin : Gilberti
Henry Fonda
Rahim Silvioli Mehdi : Mehdi
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