La nouvelle du choix de Roman Polanski pour succéder à Claude Lelouch pour présider les César, annoncée le 18 janvier, avait créé aussitôt une grande polémique, le réalisateur de "Rosemary's Baby" étant poursuivi depuis 40 ans par la justice américaine pour le viol présumé d'une mineure en 1977.
Les associations féministes ont lancé une pétition pour sa destitution avec plus de 61.000 signatures recueillies à ce jour et un appel au boycott de la cérémonie. La tension était montée d'un cran lundi 23 janvier avec un appel à manifester devant le restaurant Le Fouquet's où doivent être annoncées le 25 les nominations. Cette polémique a "profondément attristé Roman Polanski et atteint sa famille" et le réalisateur "a décidé de ne pas donner suite à l'invitation" des organisateurs, ajoute le communiqué de son avocat.
La polémique est "alimentée par des informations tout à fait erronées", souligne l'avocat. "Rappelons que Samantha Geimer (l'adolescente, ndlr) a elle-même depuis très longtemps soutenu les démarches judiciaires entreprises par Roman Polanski pour régulariser sa situation vis-à-vis des Etats-Unis, et réclamé à ses côtés l'abandon définitif des poursuites", précise-t-il. "La justice suisse puis la justice polonaise ont refusé de faire droit aux demandes d'extradition des Etats-Unis. Ces décisions ont établi qu'il avait bien exécuté la peine qui avait fait l'objet d'un accord entre toutes les parties à l'époque, procureur et avocat de Samantha Geimer inclus. C'est donc d'une manière totalement injustifiée que cette polémique a surgi", ajoute-t-il.
e 20 janvier, la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a jugé "surprenant et choquant que l'histoire d'un viol dans la vie d'un homme ne pèse pas", sur France Culture. "C'est un choix qui témoigne, de la part de ceux qui ont décidé de le nommer président des César, d'une indifférence à l'égard des faits qui lui sont reprochés", a-t-elle estimé.
Contrairement à sa collègue, la ministre de la Culture Audrey Azoulay, s'est abstenue de critiquer le choix de Roman Polanski. "L'académie des César est parfaitement indépendante du ministère et son choix lui appartient. Les faits en cause sont particulièrement graves. Mais ils sont aussi très anciens", a-t-elle déclaré. "La victime elle-même a demandé à ce que l'affaire ne soit plus l'objet de débat public et que la procédure, dont la justice avait été saisie, soit close. Cette affaire poursuivra Roman Polanski toute sa vie. Il demeure néanmoins un cinéaste de très grand talent qui a depuis été honoré de multiples César : c'est cela qui est en jeu dans le choix fait par l'académie", a-t-elle dit également..
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