Blue Mtv, le studio chinois ayant produit le film incriminé - intitulé "Autobots" -, ainsi que le diffuseur de l'oeuvre, se voient enjoindre par la justice de "cesser tout infractions aux droits" détenus par Disney, a indiqué sur son compte de microblogs la Haute Cour de Shanghai.
Le tribunal, plus haute juridiction de la municipalité, leur a par ailleurs ordonné de verser environ 1,35 million de yuans (186.000 euros) à Disney à titre de dommages et intérêts, et de frais de justice. C'est une maigre somme pour le géant californien du divertissement, qui vient d'ouvrir à Shanghai un parc d'attractions Disneyland représentant un investissement de 5,5 milliards de dollars.
Produit par Pixar Animation Studios et distribué par Disney en 2006, le film "Cars" avait remporté le Golden Globe du meilleur film d'animation, et l'adhésion d'une grande partie de la critique.
Le tribunal shanghaïen a admis que "les Autobots", sortis sur les écrans chinois en 2015, présentaient des ressemblances plus que troublantes avec le long-métrage américain. On y retrouve, reproduits quasiment tel quels, des personnages de la franchise "Cars", comme la rouge voiture de course Flash McQueen ou le bolide italien de formule 1 Francesco Bernoulli. Pour le tribunal, le copyright de Disney et Pixar a bel et bien été enfreint. Et de pointer des indices qui avaient déjà fait se gausser les internautes chinois: les affiches se ressemblent comme deux gouttes d'eau et le nom même des "Autobots" en chinois sonne exactement comme la traduction en mandarin du titre de "Cars" - ce qui constitue "une concurrence illégale", insiste la déclaration de la cour.
Les contrefaçons et imitations restent courantes en Chine et les partenaires commerciaux de Pékin déplorent régulièrement le laxisme supposé de la justice chinoise dans les conflits de propriété intellectuelle. La création récente de tribunaux spécialisés a été saluée par les entreprises occidentales, mais les effets restent mitigés. Si la légende américaine du basket Michael Jordan a récemment remporté une longue bataille contre un équipementier sportif chinois qui usurpait son nom, le géant américain de l'électronique Apple a en revanche perdu en mai une procédure contre un maroquinier commercialisant des sacs griffés "Iphone".
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