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samedi 2 janvier 2016

LA SEMAINE CINEMATOGRAPHIQUE DE CRITIQUE CHONCHON


Les trois films qui ont clos mon année cinématographique 2015.
- "Tangerine" de Sean Baker - à qui l'on doit "Starlet" dans le milieu de la pornographie - est le petit bijou venu de Sundance, co-écrit avec Chris Bergoch, et qui nous plonge dans le bonde LGBT de Los Angeles, entre Santa Monica et Highland (que vous reconnaîtrez si vous avez vu le génial "Hustler White" de Rick Castro avec Bruce LaBruce). Réalisé avec la technique déjà proposée par Jafar Panahi pour "Taxi Téréhan", à savoir filmé avec des smartphones équipés de caméras anamorphiques, on suit Kikana Kiki Rodriguez et Mya Taylor (des militantes LGBT rencontrées après l'écriture du scénario), deux Trans Afro-Américaines, dans un rythme endiablé - osant des cadrages improbables, très réussis - toutes deux débitant des dialogues au rythme de la mitraillette. C'est chaotique, énervé, militant... et passionnant. Un des meilleurs films de l'année.
- "Joy" de David O. Russel ("Happiness Therapy", "American Bluff" entre autres. Un film inspiré de la vie de Joy Mangano (qui co-produit le film), jeune femme vivant dans une famille complètement barrée, mais qui réussira à construire un empire d'1 mlilliard € en inventant un balai avec une serpillère qui s'essore sans qu'on y mette les mains (!), le Magic Map, incarnée avec brio par Jennifer Lawrence. Alors oui, c'est l'habituel rêve américain, c'est la sempiternelle success strory, mais, et la description de cette famille déjantée, et la distribution et l'interprétation sont remarquable. Jennifer Lawrence est entourée de "vieilles peaux" tonitruantes : Virginia Madsen (sa mère collée à sa télévision), Diane Ladd (sa grand-mère), Isabella Rossellini (sa belle-mère), totalement débridées. Plus en retrait, mais très bons aussi, Robert De Niro (son père), Edgar Ramirez (son ex-mari, qui vit toujours chez elle, à la cave !), et Bradley Cooper, l'homme qui lui ouvrira les portes du télé-achat à la télévision et quilui permet de faire fortune. Du cinéma loufoque, comme il y en a trop peu aux USA.
- "Hector" de Jake Gavin. Comme pour chaque Noël, Hector McAdam (Peter Mullan) prend la route entre l’Ecosse et Londres pour retrouver un peu de chaleur dans un refuge qui offre aux SDF un bon diner de fête. Depuis qu’il vit dans la rue Hector a appris à accepter les gens et les choses comme ils viennent : amitié et douceur, déception et cruauté, peine et joie. Sentant que c’est peut-être son dernier voyage, Hector prend des chemins de traverse et tente de se raccrocher à son passé et ce qu’il a laissé derrière lui. Ce qu'il y a de bien, c'est que le film assume complètement ses bons sentiments, son côté "petit conte de Noël", le réalisateur sachant se mettre en retrait pour lâcher la bride à l'immense acteur qu'est Peter Mullan. On sent clairement l'influence de Ken Loach, mais sans sa rage politique, ce qui toutefois ici n'était pas le propos. Dommage que le film lâche en chemin certains seconds rôles qu'on aurait aimé connaître davantage.
Par Critique Chonchon


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