Comme on le voit difficile de classer ce film sur la mappemonde du cinéma.
"En 1931, fraîchement éconduit par Hollywood et sommé de rentrer en URSS, le cinéaste Sergueï Eisenstein (Elmer Back) se rend à Guanajuato, au Mexique, pour y tourner son nouveau film. Que Viva Mexico ! Chaperonné par son guide Palomino Canedo (Luis Alberti), il se brûle au contact d'Eros et de Thanatos. Son génie créatif s'en trouve exacerbé et son intimité fortement troublée. Confronté aux désirs et aux peurs inhérents à l'amour, au sexe et à la mort, Eisenstein vit à Guanajuato dix jours passionnés qui vont bouleverser le reste de sa vie".
Etant inculte !!!! sur le cinéma Russe et n'étant pas né au moment de la carrière de Eisenstein, n'ayant pas eu l'occasion de voir toute l'oeuvre, je me suis contenté de voir Le Cuirassé Potemkine, Que Viva Mexico et Octobre, ce qui pour un inculte est déjà pas mal.
Je ne savais pas que ce réalisateur Russe était Homosexuel et avait écrit des poèmes érotiques sur ses goûts très prononcés.
Que Viva Eisentsien n'est pas finalement un Biopic, mais sur la vie d'un cirque (sic) ou Eisenstein va se produire au milieu de sa sexualité, pour en apporter plus à son oeuvre. Le rôle principal est presque le "pénis" de Eisenstein à qui il parle tout le temps. On est dans un Mexique loin des clichés de Spectre, avec une mise en scène de bande dessinée, avec au centre du décor principal du film, comme une cage sexuel qui donne une impression visuelle étonnante, ou chaque cadrage à son importance, Eisenstein tournant dans cette pièce, et la caméra suit ses mouvements.
Pour une fois le numérique est utilisée comme un art, comme si les personnages d'un tableau se réveillait et se mouvait dans les cadres et hors cadres.
Car avant d'être un film sur Eisenstein, c'est sur l'oeuvre de Peter Greenaway (La ronde de nuit, Le ventre de l'architecte, Meurtre dans un jardin anglais, qu'il faut se focaliser, en tout cas pour moi, pauvre esthète inculte.
Le film c'est l'hommage d'un réalisateur et artiste à un autre artiste et réalisateur, comme l'avait fait Attenborough avec Chaplin. Comme pour Eisenstein ce qui est important pour Greenaway c'est le contenu, ces images folles et ce montage excitant après une dose de viagra, toujours bandant le bougre.
On pensait que Greenaway avait perdu son âme; et bien ce film montre qu'il est toujours vivant et qu'il invente à chaque seconde un mouvement dans l'image exultante.
On retrouve dans beaucoup de séquences la folie des deux metteurs en scènes avec ses incrustations, des travelling latéral et ce triple split screen, qu'il n'a pas inventé , on l'a déjà vu dans le générique de Dallas. On est obsédé par les mêmes obsessions de Eisenstein.
Oh bien sur pour certains, à force cela peut-être usant, c'est la force du cinéma architectural que de nous proposer ce genres d'expériences.
C'est la différence du cinéma, entre Eisenstein étant le maître du montage, Greenaway préférant la mise en scène avec des effets visuels.
Les deux comédiens sont très bon, Luis Alberti vu dans Rêves d'Or en 2013 et surtout Elmer Back (acteur finlandais) que je ne connais pas qui bouffe toutes les scènes et qui se met à nu intellectuellement comme physiquement. C'est une vrai révélation, et certainement pas facile à jouer, car au bord de la folie pendant tout le film.
Certains reprocheront au film de ne parler de l'oeuvre de Eisenstein, c'est vrai qu'on ne voit aucune image du tournage du film , et ce n'est pas cela qui a intéressé Greenaway, mais le personnage Eisenstein en dehors de son métier et sa propre folie, c'est pourquoi que l'oeuvre je la considère modestement en tant qu'inculte, comme un film de Greenaway, que comme un Biopic sur Eisenstein.
Il faut pas choqué non plus, car les nus sont frontales, et les scènes de sexe explicite, un peu comme dans le Saint Laurent de Bonnelo, un artiste vu par un artiste.
Note ; 14.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation ; Peter Greenaway
Scénario ; Peter Greenaway
Production : Bruno Félix, Femke Wolting, San Fu Maltha et Cristina Velasco
Photographie ; Reinier Van Brummelen
Montage : Elmer Leupen
Directeur Artistique ; Ana Solares
Costumes ; Brenda Gomez
DISTRIBUTION
- Stelio Savante : Hunter S. Kimbrough
- Lisa Owen : Mary Sinclair
- Jakob Öhrman : Edouard Tisse
- Rasmus Slätis : Grisha Alexandrov
- Raino Ranta : Meierhold
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