Noël Simsolo est un de ces historiens du cinéma (bien qu’il ait de multiples cordes à son arc), qui ont eu la chance de côtoyer les plus grands cinéastes du 7éme Art. Simsolo a ainsi été un proche de Sergio Leone, et on a pu lire les conversations qu’il a eut avec ce dernier dans un ouvrage de référence : Conversations avec Sergio Leone. Il n’est donc pas étonnant de retrouver l’historien au scénario d’une bande dessinée consacrée au papa d’une poignée de chefs-d’œuvres !
Là où Lino Ventura et l’œil de verre était une balade dans les souvenirs de l’acteur, Sergio Leone version BD est un récit assez linéaire sur la vie du réalisateur. Un peu une « BD de papa » donc, formellement classique et assez bavarde. Par exemple, les personnages parlent souvent en explicitant le nom de leurs interlocuteurs dans les dialogues, ce qui sur 180 pages finit par devenir assez lourd. Étonnant, dans la biographie illustrée d’un cinéaste si visuel, que le résultat soit un peu verbeux.
Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant : au niveau du dessin, bien que classique, on est face à un trait réaliste, à l’ancienne, très efficace. Surtout, la vie de Sergio Leone est passionnante, et on apprend à mieux le connaître au fil des pages. Il faut dire que cette BD vient en quelque sorte conclure un hommage au réalisateur romain, qui s’est vu à l’honneur d’une exposition de la Cinémathèque française à la fin de l’année dernière. Les amateurs de Leone, dont l’auteur de ces lignes fait partie, ont donc eu le loisir de se replonger récemment dans sa biographie, et connaîtront sûrement déjà une bonne partie de la vie du cinéaste.
Pour autant, Sergio Leone reste toujours aussi touchant. Simsolo arrive à bien mettre en avant le rapport de celui-ci à l’enfance, et traverser certaines grandes scènes de son cinéma ne peut que rappeler de bons souvenirs. On finit bien entendu le récit avec l’incroyable Il était une fois en Amérique, et la mise en image d’un projet inachevé – une coproduction avec l’U.R.S.S. sur les 900 jours de siège à Leningrad – vient ajouter ce dernier à la liste des potentiels grands films que nous n’aurons jamais l’occasion de voir.
Au final, même si on peut regretter le côté parfois trop classique de l’exercice, cette biographie dessinée reste une lecture très intéressante, assez touchante. Difficile en conclusion de rester insensible à l’hommage que Noël Simsolo veut rendre, à travers ces pages, à son ami – surtout quand cet ami est le père de films inoubliables !
Source : Ciné Séries
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