On se souvient tous de l'étonnant plan séquence de plus de
heures de son précédent film en forme de thriller Victoria, et on attendait son
nouveau film avec impatience, si le public aurait aimé le voir, les exploitants
on en décidé autrement en lui octroyant que 2 salles à Paris et dans des salles
aux conditions de vision déplorable, ici va la petite fin du cinéma en salles.
Ici Schipper change radicalement de moyen et de mise en
scène en faisant de ce road-movie une œuvre plus sensible et plus humaine que
son précédent qui lui collait aux tripes, dans un scénario qui aurait bien plus
à Philippe Lioret.
Du Maroc aux confins des camps de migrants de Calais en
passant par l'Espagne et autres contrées françaises, Schipper nous conte une
belle histoire d'amitié entre deux ados en déserrance totale physique et
humaine, cherchant plus à nous conter cette amitié naissance que les conflits
qui les croisent que ce soit familial ou humain.
Gyllen (Fionn Whitehead) un jeune garçon de 18 ans
originaire de Londres, fuit les vacances familiales au Maroc à bord du
camping-car volé à son beau-père. Sur sa route, il rencontre William (Stéphane
Bak) un jeune congolais de son âge qui souhaite rejoindre l’Europe à la
recherche de son frère disparu. Complètement livrés à eux-mêmes, ils décident
d’unir leurs forces. Ce duo improbable se fraye un chemin à travers le Maroc,
l’Espagne et la France jusqu’à Calais, poussé par la soif d’aventure. Au fil de
leur voyage, l’amitié et la confiance s’installent entre les deux adolescents.
Mais certaines décisions difficiles vont changer leur vie à tout jamais.
La justesse et la présence de ces jeunes comédiens, malgré
les faiblesses du scénario, nous fait passer un bon moment, et nous donne envie
de monter dans leurs vans et suivre leurs aventures épiques humaines et sans
tabou et pathos, une amitié naissante compliquée qui pouvait allez plus loin,
mais c'est déjà pas mal en soi.
On voit facilement que Schipper n'avait pas beaucoup de
moyens pour suivre ce road movie avec une réalisation par a coup et un montage
assez compliqué.
Bien sûr il évite le sujet politique sur les migrants de
Calais mais ce n’était pas le sujet, pour cela on ira voir les films de Lioret
;
Mais le vrai régal du film ce sont ses deux jeunes comédiens
Fionn Whitehead qu'on avait découvert dans Dunkerque de Christopher Nolan et My
Lady face à Emma Thompson, on sent dans sa façon de jouer et dans son regard un
future grand, comme d'ailleurs Stéphane Bak passant du stand-up, à Ruquier et
maintenant au cinéma, où il était excellent dans le dernier Téchiné, et son
travail de stand-up fait qu'il joue parfaitement son rôle avec talent.
Une jolie ballade sur les routes de France et de Navarre.
Mais ce qui est dommage c’est qu'il va
passer inaperçu.
NOTE : 14.20
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Sebastian Schipper
Scénario : Sebastian Schipper et Olivier Ziegenbalg
Décors : Chloé Cambournac
Costumes : Jurgen Doering
Photographe : Matteo Cocco
Montage : Monica Coleman
Musique : The Notwist
Producteur : David Keitsch et Sebastiab Schipper
DISTRIBUTION
- Fionn Whitehead : Gyllen
- Stéphane Bak : William
- Moritz Bleibtreu : Luttger
- Ben Chaplin : Paul
- Marie Burchard : Valérie
- Josué Ndofusu : Baptiste
- Guillaume Verdier : René
- Amine Aboudrar : Scar Throat
- Paul Brannigan : Alan
- Yann Ebongé : un
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