La cinématographie de
Dupieux est à géométrie variable dans la qualité, très bonne (Rubber, Wrong,
Steak) mais beaucoup plus compliqué avec Réalité et en attendant Le Daim avec
Dujardin.
Dupieux nous a toujours présenté de l'absurde dans son cinéma et
il ne fait pas défaut ici, et il sait s'entourer d'acteurs dans le même domaine
comme Éric Judor, Benoit Poelvoorde ou Alain Chabat, ce dernier nous gratifiant
d'une voix dans le film.
Il faut donc accepter sa façon de présenter son histoire, car ce
n’est pas dans la qualité technique que l'on va retrouver des choses à dires
d'excitant, on va donc s'occuper de l'histoire et de ses acteurs.
Nous sommes dans un commissariat miteux de province dans les
années 70 à la mode en ce moment, qui pourrait se retrouver dans n'importe quel
pays entre deux frontières, la scène très théâtrale met face à face le
commissaire Buron (Benoit Poelvoorde) qui interroge le sieur Fugain (Grégoire
Ludig) pour donner suite à un événement ou Fugain à trouver le corps d'un homme
en bas de son immeuble dans une cité triste et suspicieuse.
Buron va interroger méticuleusement ce qu'il considère comme un suspect,
qui ce dernier ne comprend rien à l'affaire, remontant l'histoire point par
point, à partir d'un palier ou la voisine a des yeux dans l'escalier.
Et là l'absurde va s'inviter dans ce commissariat entre un morceau
de Mars qui date de la conquête spatiale, et un adjoint aussi bête que borgne
(l'exceptionnel Marc Fraize) qui va finir sa carrière dans le placard sans
y sortir (enfin presque) et Fugain devra se débrouiller avec un vrai cadavre
cette fois.
Tout est ces situations ubuesques chère au nul ou à l'univers de
Platane ou Problèmos d’Éric Judor, pourquoi j'insiste avec Judor qui n'est pas
dans le film, tout simplement c'est lui qui impose depuis quelques années Marc
Fraize comme chez Ruquier dans On ne demande qu'à en rire et qui rendait fou
les jurés avec son aire de pas y toucher, et ici il trouve sa place excellement
et pas son expression minimaliste nous fait bien rire, et quand on rajoute un
Benoit Poelvoorde excellent comme toujours dans la lignée de l'absurdité des
films de Benoit Mariage.
Comme le film est très court (73 minutes) on ne s’ennuie pas et
même si certaines scènes sont bien longues, si on prend le film dans son
ensemble on passe un agréablement moment avec des bonnes vannes, et puis on a
ce cliffhanger final inattendu, ou on y retrouvera même Michel Hazanavicius de
passage (à tabac bien sûr).
NOTE / 13.10
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Quentin Dupieux
Scénario : Quentin Dupieux
Production : Thomas et Mathieu Verhaeghe
Photographie ; Quentin Dupieux
Montage : Quentin Dupieux
Décors : Joan Le Boru
Costumes : Isabelle Pannetier
Son : Guillaume Le Braz
DISTRIBUTION
Alain Chabat
Pedro Winter
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