Hier soir lors des Molières 2018, l’humoriste, actrice et scénariste Blanche Gardin est montée sur scène pour remettre le Molière de l’humour (pour lequel elle était nommée avec son spectacle Je parle toute seule). Son discours d’introduction a provoqué l’hilarité de la salle entière : « L’année dernière à la même période, je suis venue remettre un Molière, et j’ai parlé de ces metteurs en scène qui touchent un peu les actrices. Et en fait je ne pensais pas que ça allait initier un mouvement d’une telle ampleur », a-t-elle commencé. « Je sens que j’ai une influence qui grandit de plus en plus maintenant, donc je voudrais faire attention ».
Et de continuer sur une petite provocation bienvenue, en hommage à Pierre Desproges : « Alors on m’a dit que des juifs s’étaient glissés dans la salle », a lâché Blanche Gardin, devant un public mi-amusé, mi gêné. « Ça me tenait à cœur de le citer Desproges pour venir remettre ce Molière de l’humour. Parce que c’est devenu un lieu commun de se lamenter, de dire ‘Desproges ne pourrait plus dire aujourd’hui ce qu’il disait’. La preuve que si, je viens de le faire, donc on arrête avec ça maintenant».
Puis d’enchaîner sur la « fameuse question brûlante au sujet de l’humour : est-ce qu’on a basculé dans le règne de la bienséance ? Si on regarde la liste des nommés pour ce Molière de l’humour, on serait tenté de dire oui. On a un noir, on a un Arabe, on a un Réunionnais, on a une femme... Ils ont quand même glissé un ‘normal’ un homme blanc de 40 ans... Autant dire que tu vas rester assis ce soir Jérôme », a-t-elle lancé à Jérôme Commandeur.
Ouvrant ensuite l’enveloppe contenant le nom du gagnant du « Molière de la discrimination positive et de l’humour », elle a fini par se remettre elle-même le prix : « Je le savais, c’était sûr (…) Attendez, je suis la seule femme nommée l’année de l’affaire Weinstein... Ça c’est tout moi, c’est l’histoire de ma vie, le jour où je reçois un prix, il n’a aucune valeur ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire