Ce film a été présenté en compétition au
Festival de Cannes 2018 et est reparti bredouille ni même avec la Palme Queer
dont le sujet pouvait être un tremplin, mais le film d'Honoré aura se défaut
d'arriver un an après 120 Battements par Minute sur la même période 1993 et un
même sujet de fond ici , le Sida, ce qui fait que le public sauf les habitués
d'Honoré pourront se sentir absent, pourtant le film a des qualités évidentes
dans les histoires de ces personnages et si on ne connait pas la carrière du
réalisateur peut sembler abrupt.
Le titre joli sur le
fond est pas trop vrai, car à la place d'aimer (ce qui n’est pas beaucoup le
cas ici) au départ c'était "baiser" qui correspond plus à la vie de
ces garçons qui même s'ils s'entendent bien il y a pas d'amour au-delà de
tout.
Nous sommes en 1993, à
Rennes, Jacques (Pierre Deladonchamps) joli trentenaire plait et aime Marco
(Thomas Gonzalez) comme lui atteint du Sida à une époque où les traitements
n'empêchaient pas la mort, et Marco est très atteint et se meurt à petit feu ;
Jacques a un voisin Mathieu (Denis Podalydes) homosexuel cinquantenaire qui
paient ces jeunes rencontrent pour un instant de plaisir tout en conservant sa
liberté de vivre seul.
Mais un jour Jacques
va rencontrer un bel adonis Arthur (Vincent Lacoste) en co-location non sexué
dans un cinéma de province et va suivre Jacques dans ce théâtre cher au personnage lui en venant de Paris. Arthur
lui est un habitué des endroits de drague de Rennes et n'a pas l'intention de
se caser et garder sa liberté de penser.
La rencontre entre
Jacques et Arthur va permettre une relation de courte durée, mais Jacques va
permettre à Arthur de suivre sa passion de l'écriture et du théâtre et lui
faire connaitre certains écrivains de cette époque très liés à cette épidémie.
Arthur en montant à
Paris plusieurs temps après va continuer sa recherche d'un moment de sensation.
Mais ce jeune breton
comme le réalisateur à qui on pense évidemment va assister à la déchéance de
Jacques qui meurt à petit feu.
Difficile comme je
l'ai dit de passer après 120 Battements par Minute quoique qu'on en dise et si
on ne connait pas Honoré, son milieu, ses copains vivants et morts difficile de
s'y retrouver, moi je trouve peut-être à tort que ce film c'est son testament
sur le sujet, car son premier film Léo seul contre tous traitait du même sujet,
un jeune atteint de cette maladie, avec un frère qui regardait son frère se
dépérir, ici on son fils qui voit son père mourir à petit feu.
C'est parfois charmant,
cette petite musique bleutée chère a Honoré, mais parfois agaçant par la
lenteur et l'étirement des scènes, et puis un petit point noir, cette scène ou
son fils entre dans la chambre de son père en train d'avoir une relation, même
si elle n’a rien de choquante, à une époque où il est difficile pour les jeunes
couples homoparentales de sa faire entendre cette scène complique les choses.
Maintenant à part
quelques longueurs, le film reste autant touchant, charmant et instructif sur
la situation des homosexuels dans ces années-là, entre qui souffrent et ce qui
les voient mourir dont certains dans l'indifférence.
Alors que pensez de
Vincent Lacoste dans ce rôle, le petit boutonneux des Sales Gosses à bien
changé et est devenu un bien joli garçon bien fait de sa personne, mais si dans
certaines scènes il est très bien, on sent quand même ces limites dans
certaines scènes plus dramatiques et pas spécialement chaude, le réalisateur
sachant bien mettre en scène ces entrechats. Mais Lacoste malheureusement a
toujours tendance à minauder, montrant "vous voyez je suis beau
gosse" alors je ne sais pas si ce rôle sera un tournant dans sa carrière,
il faudra pour moi confirmer.
En revanche Pierre
Deladonchamps et surtout Denis Podalydes dans leurs rôles respectifs, même si
un couple Garrel/Lacoste aurait eu du chien.
En fin de compte un
bon film de Christophe Honoré pas pour tous les publics plus par son sujet que
par ses convulsions et je préfère beaucoup plus Les Chansons d'Amour.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Christophe Honoré
Scénario : Christophe Honoré
Production : Philippe Martin, David Thion et Olivier Père
Maquillage : Anne Bergamaschi
Son : Guillaume Le Braz, Agnès Ravez et Cyril Holtz
Scripte : Maxime Rappaz
Costumes : Pascaline Chavanne
1er Assistant Réalisateur : Jean François Fontanel
Directeur de Production : Christian Lambert
Casting : Mathieu Telinhos
Décors : Stéphane Taillasson
Montage : Chantal Hymans
Photographie ; Rémy Chevrin
DISTRIBUTION
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