Synopsis : Susan Morrow, une galeriste d’art de Los Angeles, s’ennuie dans l’opulence de son existence, délaissée par son riche mari Hutton. Alors que ce dernier s’absente, encore une fois, en voyage d’affaires, Susan reçoit un colis inattendu : un manuscrit signé de son ex-mari Edward Sheffield dont elle est sans nouvelles depuis des années. Une note l’accompagne, enjoignant la jeune femme à le lire puis à le contacter lors de son passage en ville. Seule dans sa maison vide, elle entame la lecture de l’oeuvre qui lui est dédicacée.
Dans ce récit aussi violent que bouleversant, Edwards se met en scène dans le rôle de Tony Hastings, un père de famille aux prises avec un gang de voleurs de voiture ultraviolents, mené par l’imprévisible Ray Marcus.
Après lui avoir fait quitter la route, le gang l’abandonne impuissant sur le bas-côté, prenant sa famille en otage. Ce n’est qu’à l’aube qu’il parvient au commissariat le plus proche, où il est pris en charge par le taciturne officier Bobby Andes . Un lien fort va se créer entre les deux hommes, et lier leurs destins dans la poursuite des suspects, coupables d’avoir donné vie au pire des cauchemars de Tony.
Susan, émue par la plume de son ex-mari, ne peut s’empêcher de se remémorer les moments les plus intimes qu’ils ont partagés. Elle trouve une analogie entre le récit de fiction de son ex-mari et ses propres choix cachés derrière le vernis glacé de son existence. Au fur et à mesure de la progression du roman, la jeune femme y décèle une forme de vengeance, qui la pousse à réévaluer les décisions qui l’ont amenée à sa situation présente, et réveille une flamme qu’elle croyait perdue à jamais.
Après il y a 8 ans en 2009, la surprise de voir comme réalisateur le styliste Tom Ford prendre forme sur écran interposé dans l'excellent A Single Man avec Colin Firth et qui nous avait révélé le talent et la plastique parfaite de Nicholas Hoult, Tom Ford nous donne une nouvelle fois l'occasion de montrer son talent sur écran, ou son autre métier de styliste ce confond dans le film, et le très beau également Aaron Taylor Johnson remplaçant dans l'imaginaire érotique de Tom Ford, Nicholas Hoult.
Il y a trois histoires dans le film, comme des poupées russes qui dévoilent chacune ses perversités et les doutes que chacun peut enfuir au plus profond de soi.
La première c'est celle de Susan ( Amy Adams) que l'on suit alors que la réussite professionnelle est à son apogée, mais toujours isolée par son mari aussi peu présent et comme toujours distant, Une Susan femme fatale dans ses habits de lumière de la réussite qu'on écoute à peine et qui doit affronter la solitude.
Susan a eu un ancien mari Edward Sheffield (Jake Gyllenhaal) qui s'est éloigné d'elle depuis fort longtemps, mais qui va réapparaître à travers un roman qu'il a écrit et qui lui envoie pour qu'elle soit son premier lecteur.
Et on entre dans le contenu de ce roman, ou Tony Hastings (qui semble être le double sur papier de Sheffield (toujours Jake Gyllenhaal) vit une histoire incroyable dans le cul des Etats-Unis ou le seul qui fasse la loi, c'est le pistolet que vous avez à la ceinture.
Sur la route de Hastings, on va retrouver Marcus Ray (le prodigieux Aaron Tyalor Johnson) qui va laisser aucune chance à la famille de Hastings, en enlevant la femme et la fille de ce dernier, dans un carjacking impressionnant puis en les violant, les torturant et les violant avec ses complices.
On est dans la violence extrême sans fard, sans effet de lumière ou de costumes comme Tom Ford pourrait logiquement advenir.
Il ne reste plus à Hastings avec l'aide d'un flic habituel dans ce genre de région (comme dans Comancheria) Bobby Andes (Michael Shannon) va pendant plusieurs années chassés ceux qui ont tués sa femme.
Susan Morrow va prendre de plein fouet cette histoire, qu'elle commence à comprendre que Sheffield se venge d'une ancienne situation dont il a été victime de la part de Susan, c'est violent car pervers , que ce soit à travers du papier glacé qu'il puisse exécuter sa vengeance personnelle.
La mise en scène de Tom Ford est extrêmement brillante entre le froid du comportement de Susan, et cette chaleur étouffante dans le désert aride de la douleur de Hastings, c'est excellemment mis en scène, on peut suivre ces histoires imbriqués une dans elle.
La partie du roman mis en image est extrêmement brillante avec cette violence inouïe des deux côtés des protagonistes, ou l'on sent la chaleur des corps, la poisse qu'il en ressort, comme dans un livre de Truman Capote, c'est l'autre Amérique, loin de celle des papiers glacés de Susan.
La séquence qu"on va appeler "popo" ou Aaron Taylor Johnson dans une position ou il le plus démuni qu'il soit face à ses accusateurs et d'une grande vitalité, comme une scène d'ouverture d'un film de Leone ou de Tarentino.
Le Texas à travers les yeux de Tom Ford est toujours aussi sombre, et ce pouvoir blanc de la violence n'est pas près de s'arrêter.
Nocturnal Animals est l'adaptation du roman de Austin Wright "Tony and Susan" qui est passé dans les mains de plusieurs studios comme Universal, HBO, ou Warner Bros, mais Tom Ford en a fait une adaptation plus que libre, mettant en image ce que lisait ou se souvenait Susan.
Focus Features a acheté les droits de distribution du film, 20 millions de Dollars au dernier Festival de Cannes.
Il est a noté, que dans le film et notamment dans la vie professionnelle de Susan, aucun costumes ne sont de la marque de Tom Ford.
Comme dans le premier film du réalisateur, il y a une forme de sensualité masculine, de chaleur profonde et ici il nous fait croiser, Hitchcok, De Palma ou les Frères Coen et la chaleur des films de Cuaron.
Tous les acteurs sont formidables, de Jake Gyllenhaal dans un double rôle, d'une double vengeance à temps perdu, Michael Shannon toujours aussi transcendant comme si son rôle de 99 Homes se convertissait en shérif dans une vie future, de Amy Adams qui montre depuis le début de l'année son grand talent (loin des princesses et des roses) après Premier Contact, et puis que dire de Aaron Taylor Johnson dans un rôle de pervers violent sans état d'âmes, qui nous vide les tripes avec son regard acides dans le confins de yeux bleu ou on pourrait se noyer.
Pour ce dernier ou j'avais fait un article, il y a quelques jours prémonitoires, car il vient d'obtenir le Golden Globes du Meilleur Second rôle Masculin pour sa performance dans ce film, qui confirme qu'on va maintenant entendre parler de lui et laisser ces rôles de super-héros de Kickass a Avengers dans le placard, pour montrer le talent qu'on avait déceler dans Nowhere Boy.
J'adore ce type de film poisseux, comme ceux des années 70 ou des bouquins des meilleurs du genre ou c'est à nous de faire son opinion et d'imaginer une suite à la fin du mot sur l'écran.
Reste une énigme au film, c'est la séquence d'introduction, ou on voit des femmes généreuses de formes se dévoilés et danser dans une sorte d'exposition contemporaine complètement nues devant l'indifférence des visiteurs. Qu'a voulu dire Tom Ford cela est un mystère , sauf s'il veut souligner qu'il n'y a pas de de beauté idéale que celle qu'on a dans l'esprit dans la tête, la séquence est plus intrigante que choquante, mais je pense que certains spectateurs critiques ont été bouleversés par celle-ci et peut-être dévier leur vision du film après.
NOTE : 17.10
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Tom Ford
Scénario Tom Ford
D'après l'oeuvre de : Austin Wright "Tony et Susan"
Musique ; Abel Korzniowski
Production : Tom Ford et Robert Salerno
Décors , Shane Valentino, Meg Everist, Paul Pastorelli, Xavier Corby, John Betancourt
Directeur Artistique Christopher Brown II
Montage , Joan Sobel
Photographie ; Seamus McGarvey
Casting ; Francine Maisler
Directeur de Production ; Jennifer Lynn Campbell
1er Assistant Réalisateur : Jason Blumenfeld
Costumes ; Brenda Lorimer, Arianne Philipps et Donna O'Neal
Son . Kris Frenke
Effets Spéciaux Robert Bell et eric Franzier
Maquillage ; Donald Mowat, Malanie Romero, Keith Sayer, Ruth Haneu et Elaine Offers
Effets Visuels : Casey Schatz et Stephen Boucher
Cascades , Jack Gill
DISTRIBUTION
- Robert Aramayo : Turk
- Laura Linney : Anne Sutton
- Andrea Riseborough : Alessia
- Michael Sheen : Carlos
- India Menuez : Samantha Morrow
- Imogen Waterhouse : Chloe
- Franco Vega : Conducteur
- Zawe Ashton : Alex
- Evie Pree et Beth Ditto : Voix féminines à la télé
- Graham Beckel : Lieutenant Graves
- Neil Jackson : Christopher
- Jena Malone : Sage Ross
- Lee Benton : Chef de bureau
- Kristin Bauer van Straten : Samantha Van Helsing
- Sydney Schafer : Hôtesse
- Evan Bittencourt : Liftier
- Janet Song : Infirmière
- Michele Dunn, Lori Jean Wilson, Peggy Richardson et Piper Major : Femmes filmées
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