Florence (Cécile de France) aurait voulu devenir pianiste, mais elle a raté un concours, et décide d'abandonner son rêve devenir une grande soliste. Elle mène une vie paisible avec son époux Julien (Patric Mille) et travaille dans les assurance. C'est elle qui est chargée de s'occuper du dossier de cet homme brisé, dans le but de ne pas trop l'indemniser; Cette brève rencontre va bouleverser leurs équilibres.
Denis Dercourt est un réalisateur qui propose des films avec une patte particulière, avec une forme de lenteur et de sensibilité plutôt rare. Nous lui devons en autres , "Luc et André" en 2000, La Tourneuse de Pages en 2006, Demain l'aube en 2008 son meilleur film selon moi porté par un Jérémie Renier sublime, Pour ton anniversaire en 2013. Musicien de formation, ce réalisateur prend un soin particulier à sélectionner les morceaux qui font les BO de ses films.
En Equilibre est l'adaptation libre du roman "Sur mes 4 jambes" de Bernard Sachsé. L'auteur a d'ailleurs été conseiller technique et artistique "Chevaux" du film.
Intelligent, le cinéaste ne se focalise pas sur les blessures de Marc. Car dans le film, Marc n'est en réalité pas le personnage, le plus blessé du film. En effet, si lui ne peut plus marcher mais se bat pour garder sa passion et sa force de vivre? Florence, envoyée par l'assurance, a perdu toute envie de poursuivre son rêve : être musicienne professionnelle. Au contact de Marc, celle-ci guérira ses blessures.
Il en résulte un film qui ne joue pas sur la carte de la sensiblerie qui ne mettrait le focus que sur la paralysie de Marc, puisque dans juger, en face d'elle, il évoque avec une grande subtilité la blessure de Florence. C'est art du contrepoint est très bien mis en scène.
Denis DErcourt a pu compter sur les excellentes interprétation d'ALbert Dupontel, de Cécile de France, de Patric Mille et de Maria Baumer. Chacun joue en petites touches délicates, comme des petites notes de musique presque imperceptibles.
Chose rare, et donc a souligner dans un cinéma français souvent "moche", l'image est ici impeccable. La Bretagne (région de Saint-Malo) est magnifique, le cheval aussi retors que son cavalier chu n'est pas humanisé, les cieux jouent de l'humeur des protagonistes, les lainages et cotonnades de Cécile de France sont filmées au plus près, Albert Dupontel diminué reste hautement charnel et désirable.
Avant toute chose : Albert Dupontel. Formidable. Qui confirme film après film son incroyable palette de jeu. Face, ou a côté de lui, Cécile de France, toujours aussi magnétique, envoi des ondes de sincérité totale. Ils ont là grâce, interprètent avec beaucoup de sensualité ces êtres écorchés qui, sur le fil de leurs émotions, reprennent goût à la vie avec sobriété et élégance.
Pari osé, d'avoir voulu faire d'un mélodrame une leçon de vie. Alors certes, c'est peut-être parfois "appuyé" mais le pari est tenu. Notamment grâce à Albert Dupontel et Cécile de France.
Critique Chonchon
En équilibre de Denis Dercourt avec Albert Dupontel, Cécile de France et Patrick Mille
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