Le film est adapté d'un Fait Divers l'Affaire Viguier qui
est accusé d'avoir tué sa femme, seul problème pour la justice il n’a jamais
avoué et on n’a jamais retrouvé le corps, et dans ce dossier rien ne va dans le
sens de l'accusé, de son comportement, de l'amant dans le placard, de la
présence d'un avocat médiatique et pour le film un personnage central qui est
aussi flippant que l'accusé.
Jacques Viguier fréquentait les festivals de Cinéma et c'est
là qu'il a rencontré le réalisateur Karim Dridi (Pigalle), qui fait part à une
de ses connaissance Antoine Rimbault, qu'il pense que Viguier est innocent,
Rimbault va assister au premier procès et va se convaincre que Viguier n'est
pas coupable et il va convaincre le très médiatique Éric Dupont-Moretti de le
défendre lors du procès en appel.
Le film est basé sur des faits réels ou le réalisateur gardé
le nom des personnages, avec pour seul pied de nez à la vérité, le personnage
de Nora (Marina Fois) qui s'il n'a pas existé, est un mix entre le réalisateur
et son implication réel et la deuxième compagne de Viguier.
On suit donc Nora qui assiste au procès de Jacques Viguier,
accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence ; Craignant
une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau Éric Dupont Moretti
(Olivier Gourmet) de le défendre pour son procès, en appel. Ensemble, ils vont
mener un combat acharné contre l'injustice. Mais alors que l'étau se resserre
autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora vire à
l'obsession.
Le film a plusieurs degré d'analyse de l'intime conviction,
celle des jurés du premier procès qui même sans preuve matériel (on a jamais
retrouvé le corps) condamne Jacques Viguier à cause du comportement de ce
dernier qui refuse de répondre clairement aux questions du Juge, conviction de
Nora qui est persuadé de l'innocence de Viguier plus pour son honneur personnel
de peur de ne pas avoir raison faisant même des choses illégales qui pourraient
coûter cher , mais aussi des enfants de Viguier persuadé de l'innocence de leur
père, ce qui sous-entend une mésentente avec leur mère (les jeunes qui jouent
les gamins sont parfait dans leur comportement, pas de dialogue , mais leur
présence est parfaite) et celle de Dupont-Moretti convaincu non pas de
l'innocence de Viguier, mais convaincu que les mots qu'ils va employer lors de
sa plaidoirie sont les meilleurs pour innocenter Viguier;
C'est un grand film pour essayer de comprendre où est la
conviction des uns ou des autres dans le jugement ou le persuasion, ou comment
dans le droit français ici l'intime conviction est le passage indéfectible de
la justice plus que la vérité, alors que le doute devrait plus profiter à
l'accusé, bien sur certains dans la salle seront convaincus de la culpabilité
de Viguier, mais moi je n'ai pas de persuasion ni dans un sens ou dans l'autre,
ce qui devrait amener à privilégier l'innocence de l'accusé, maintenant on
s'aperçoit vite que la justice française manque de moyens, mais par rapport à
d'autres pays elle n'est pas expéditive.
Dans le rôle Jacques Viguier, Laurent Lucas tout en silence
et introspection qui ne donne aucun indice de sa culpabilité ou non. Dans le
rôle de Dupont-Moretti, un très bon Olivier Gourmet (mais le contraire serait
presque impossible) qui ne fait pas d'imitation des grands gestes et de la
grande éloquence de l'original, mais amène à sa façon un avocat crédible
faisant oublier l'aura de l'autre.
Et puis il y a Maria Fois dans le rôle de Nora, qui de plus
en plus s'impose comme une comédienne indispensable au cinéma français
(indispensable tout court de notre vie au quotidien) , qui à travers son
personnage nous fait flipper grave, tellement il est toujours bizarre de voir
quelqu'un s'impliquer comme son personnage dans une histoire qui ne la regarde
pas ni à travers son métier , ni à travers ses liens avec l'accusé ou les
familles , elle est terrifiante et Fois montre une fois de plus qu'elle impose
de sa présence à chaque scène et surtout à chaque confrontation (j'appelle cela
comme çà) avec Olivier Gourmet.
Le film est un délice du savoir-faire du cinéma français
quand elle ne s'embrouille pas dans la comédie débile et vulgaire, le style
d'Une Intime Conviction est à la hauteur des grands films de procès que faisait
André Cayatte, c'est dire l'urgence que vous avez pour aller voir le film sans
attendre, vous allez assister à du grand cinéma et de la prestation de grands
acteurs.
Bouleversant et intimidant pour un premier film parfait.
NOTE : 15.20
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Antoine Rimbault
Scénario : Antoine Rimbault et Isabelle Lazard
D'après une idée : Karim Dridi et Antoine Rimbault
Musique : Grégoire Auger
Production :Caroline Adrian
Son : Frédéric Meert et Alek Goosse
Costumes : Isabelle Pannetier
1er Assistant Réalisateur : Pierrick Vautier
Directeur de Production : Stéphane Bouchard
Casting : Richard Rousseau et Isabelle Ribis
Décors : Nicolas De Boiscuillé
Photographie : Pierre Cottereau
DISTRIBUTION
Sophie Garagnon : Carole Viguier
Alexandre de Caro : Guillaume Viguier
Adrien Rogé : Nicolas Viguier
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