Tout d'abord un conseil qui n'engage que moi,
le film est interdit en salles au moins de 12 ans et même avec avertissement,
le film ne doit pas être montré à vos adolescents de moins de 15 ans, c'est une
question d'éducation non pas morale mais l'accès à la violence sexuelle qu'elle
que soit sa nature n'est pas obligée d'être mis à leurs vues aussi jeune.
Le film a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2018 et a obtenu depuis le Prix Jean Vigo 2018.
Pour la première partie du film il faut être accroché, la preuve
en est dans ma séance aux Halles à Paris, 18 personnes plutôt âgées ont quittés
la salle en 20 minutes, c'est dire que le réalisateur ne fait pas semblant.
Nous sommes en 1979, ou Anne (Vanessa Paradis) est productrice et
donc réalisatrice à l'occasion de porno gay dans le gay Paris de l’époque, on
assiste donc dans cette première partie au tournage d'un petit film mal joué et
mal filmé (manque de moyens) avec des acteurs pornos gays qui y croient autant
que la réalisatrice, c'est à dire pas du tout, ils prennent leurs frics et
basta, sans âme sans plaisir. Parmi ces acteurs on retrouvera Félix Maritaud vu
dans 120 Battements par Minute et bientôt dans Garçon Sauvage.
Monde interlope ou la misère humaine côtoie la misère social, Anne
va mal, car sa monteuse Lois et également compagne l'a quittée et finie le film
et basta, alors entre deux bouteilles d'alcool et des errances nocturnes Anne
ne s'apercevra pas qu'un Sérial Killer tue tous les comédiens de son film a
coup de godemichet avec un couteau à l'intérieur qui transperce ses proies
masculines, comme une vengeance préparée et magasiner depuis longtemps.
Interroger par la Police (Yann Colette), Anne se comprend pas ce
qui se passe, au bout donc d'une demi-heure entre saillie du film en train
d'être tourné et celle du tueur, on a en a pour notre dose, avec une Vanessa
Paradis perdue qui ne fait que réciter son texte, à l'opposer de Archibald
(Nicolas Maury) qui lui appuie sur l'excès dans ces scènes.
Si le tout était à l'avenant, il est sûr que ce serait difficile à
suivre, mais l'histoire parallèle de Lois (excellente Kate Moran) qui n'est pas
sans rappeler l'histoire d'une réalisatrice de l'époque Anne Marie Tensi (sous
le pseudo Anthony Smalto) qui tournait des pornos gays avec sa compagne Lois Koenig
Werther. Mais il réussira grâce à la fantasmagorie du tueur (Jonathan Genet)
qui a ces raisons bien palpables de commettre ses meurtres donnent dans la
deuxième partie, un air plus sain mêlant poésie, fantasmes et réalités, qui
sauvent le film du coup de grâce.
On pense à du Guiraudie, à Argento la fille comme le père et
autres figures de l'underground français et américains, en tout cas c'est bien glauque,
le personnage du tueur pouvant être assimilé de l'arrivée du Sida, tuant tout
sur son passage.
Donc il faudra le voir en entier pour en comprendre son sens, mais
il reste quand même que regarder un film de Gonzales c'est compliqué, abrupt et
sans état d'âmes comme la réalisatrice qu'il a pris pour modèle, qui avait une
vie peut-être encore plus borderline que la Anne du film.
Au générique aussi Romane Bohringer tout droit sortie de
l'imaginaire du réalisateur pour le film les Nuits Fauves de Cyril Collard dans
la même génération. Un Jacques Nolot très connu dans ce milieu voir La Chatte a Deux têtes.
Un film entre Fantasme et réalité
Un film entre Fantasme et réalité
Pour public averti quand même, même si montrer ses époques sans ce
type d'image c'est compliqué.
NOTE : 11.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Yann Gonzales
Scénario : Yann Gonzalez et Cristiano Mangione
Musique ; M83
Production : Charles Gillibert, Julio Chabezmontes, Consuelo Frauenfelder
Son : Jean Barthelemy Velay, Damien Boitel et Xavier Thieulin
Scripte : Caroline Deruas
Costumes ; Pauline Jacquard
Assistant réalisateur : Renaud Gast
Casting ; Constance Demontoy et Marlène Serour
Décors : Sidney Dubois
Montage : Raphael Lefèvre
Photographie ; Simon Beaufils
DISTRIBUTION
Yann Collette
Jacques Nolot
Bertrand Mantico
Romane Bohringer
Jules Ritmanic
Pierre Pirol
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