Synopsis : Les retrouvailles d'un groupe d'ex-résistants, organisées par Marie-Octobre, nom de code du personnage interprété par Danielle Darrieux. Les anciens camarades ont mené leur vie durant ces années, mais ce soir ils vont devoir revivre une soirée fatidique, celle où le chef de leur réseau a trouvé la mort, trahi par l'un d'eux.
La recherche du traître met en lumière la personnalité de chaque membre du réseau, mais aussi et surtout celle de Castille, son chef, personnage fort mais différent de la légende qui s'était tissée autour de lui.
De nombreuses années après la Libération, dix anciens résistants du réseau "Vaillance" sont invités dans un château par Marie-Hélène Dumoufin, dite Marie-Octobre, aujourd'hui directrice d'une maison de couture. Jadis leur réseau fut démantelé et leur chef tué. Marie-Octobre rappelle ce drame à ses compagnons puis leur déclare qu'il y a un traitre parmi eux et que cette réunion a pour but de le démasquer.
Chacun des invités, à tour de rôle, exprime alors ses soupçons : M' Simoneau, l'avocat; Blanchet, l'ouvrier; Marinval, le boucher; l'abbé Le Gueven; le docteur Thibaud; Renaud-Picart, le commanditaire; Rougier, l'imprimeur; Vandamme, le contrôleur des contributions et Bernardi, le tenancier de boîte de nuit. Marie-Octobre et Victorine, la vieille servante, sont également suspectées.
Après maints affrontements, il s'avère que Rougier s'était approprié une somme importante destinée au réseau, avant d'abattre Castille, leur chef - à la fois par intérêt et par jaloVsie - au moment où la Gestapo investissait les lieux où se trouvaient réunis tous les membres.
Démasqué, Rougier se fait suppliant, mais Marie-Octobre, dont Castille fut le seul amour, se saisit d'un revolver et l'abat avant de se livrer à la justice...
Mis en scène en 1958, par l'un des réalisateurs "Julien Duvivier" assez méconnu aujourd'hui (ou reconnu) alors qu'il a une filmographie solide, Marie-Octobre est un Polar comme on faisait dans les années 50/60 qui parle comme le film de Clouzot "Le Corbeau", des méfaits de la seconde guerre mondiale, et aborde ici un thème toujours mystérieux dans la politique française, le rôle de la résistance et ses côtés obscures, entre eux et politiquement. On peut penser bien sur à la dénonciation du réseau de Jean Moulin.
Marie-Octobrte, c'est comme un Agatha Christie, avec 11 personnes (9 hommes et 2 femmes) enfermés dans une maison pour trouver celui qui a dénoncer le réseau 15 plus tôt, une sorte de Cluedo à l'ancienne, avec même la gouvernante qui ne dit rien, mais c'est tout.
L'évolution des mensonges et des évolutions des suspects, fera que tour à tour, chaque protagonistes dans cette maison, sera à tour de rôle, suspect, accusateur et finalement un sera coupable, par jalousie, mais aussi par cupidité. Marie-Octobre se vengera en tuant le coupable autant par justice que pour venger son ancien amant.
Ce n'est pas pour cela que la paix intérieur reviendra parmi les survivants, chacun ayant pas été si loyal dans ce groupe et même après la guerre.
La réalisation, malgré le huit-clos, est très brillante, chaque coin de la pièce étant importante, et ayant vu le film il y a très longtemps, je trouve qu'il y a rien perdu de son aura, plus par le sujet et son ambition politique tellement d'actualité aujourd'hui, sur les trahisons politiciennes et prêt à sacrifier l'un des leurs pour laissez la place à l'ambition des autres.
Dans ce huit-clos exceptionnel, on a une belle brochette de comédiens, qui nous manque tellement, qui n'en font jamais trop, aucun ne tirant la couverture à soi, et restant dans leurs attitudes, regarder les comédiens en arrière-plan qui restent dans l'action du film, même s'ils ne sont pas au premier plan. On y retrouve, Bernard Blier, Paul Meurisse, Noel Roquevert, Paul Frankeur, Lino Venture (avec une allusion délicieuse sur son ancien passé dans le catch), Serge Reggiani, Daniel Ivernel, Paul Guers, avec l'incontournable Jeanne Fusier-Gir (l'une des silhouettes les plus célèbres du cinéma français) tous aussi brillant l'un que l'autre, autour de la sublime Danièle Darrieux, qui aura le dernier mot.
Moi j'aime ce cinéma là qui nous prenait pas pour des imbéciles, et qui égayait nos Jeudi pluvieux dans notre jeunesse.
José Dayan en avait fait une adaptation en 2008 sans aucun intérêt, pour les raisons que je cite dans ma critique sur les acteurs.
NOTE : 14.70
FICHE TECHNIQUE
Réalisation ; Julien Duvivier
Scénario : Julien Duvivier et Jacques Robert
D'après le roman de : Jacques Robert
Assistant Réalisateur : Michel Romanoff
Dialogue : Henri Jeanson
Photographie ; Robert Lefebvre
Décors Georges Wakhevitch
Musique ; Roger Delpuech
Affiche ; Yves Thos
Production ; Lucien Viard
Montage : Marthe Poncin
Photographe de Plateau ; Roger Corbeau
Scripte ; Denise Morlot
Son ; Antoine Archimbaud
Costumes ; Jacques Heim
Durée : 95 Minutes
Date ; 1958
DISTRIBUTION
- Danielle Darrieux : Marie-Hélène Dumoulin dite « Marie-Octobre », directrice d'une maison de couture
- Paul Meurisse : François Renaud-Picart, industriel
- Bernard Blier : Julien Simoneau, avocat pénaliste
- Lino Ventura : Carlo Bernardi, patron d'une boîte de strip-tease
- Noël Roquevert : Étienne Vandamme, contrôleur des contributions
- Robert Dalban : Léon Blanchet, serrurier plombier
- Paul Frankeur : Lucien Marinval, boucher mandataire aux Halles
- Serge Reggiani : Antoine Rougier, imprimeur
- Paul Guers : Yves Le Gueven, prêtre
- Daniel Ivernel : Robert Thibaud, médecin-accoucheur
- Jeanne Fusier-Gir : Victorine, la gouvernante
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire