Difficile pour les
auteurs de BD américains présents au Comic-Con de Paris, samedi 22 octobre en
fin d’après-midi, de poursuivre leurs séances de dédicaces et leurs
conférences. Un peu plus tôt, ils ont appris la mort, le jour même, du
dessinateur britannique de comics Steve Dillon, connu notamment pour son
travail salué par la critique sur les séries Preacher et Hellblazer.
La nouvelle a été annoncée par le scénariste Warren Ellis,
puis confirmée par le frère cadet de Steve, Glyn Dillon, lui aussi auteur de
comics. Le dessinateur de 54 ans s’est éteint à New York ; les causes de sa
mort ne sont pas connues.
Originaire du Bedfordshire, au nord de Londres, Dillon
commence sa carrière adolescent dans la branche britannique de Marvel. Dans les
années 1980, il collabore au Doctor Who magazine et à 2000 AD, un hebdomadaire
britannique de bande dessinée de science-fiction à qui l’on doit notamment
Judge Dredd. A la même époque il cofonde un magazine réputé : Deadline, qui
publiera de nombreux artistes, notamment Jamie Hewlett, bassiste et auteur de
tout le graphisme du groupe Gorillaz.
Dix ans plus tard, Dillon commence une carrière dans les
comics américains chez Vertigo, le label de science-fiction indé de DC Comics.
C’est à cette époque qu’il rencontre son compatriote le scénariste Garth Ennis.
Ils collaborent sur la série Hellblazer, qui conte les aventures d’un détective
du paranormal et de l’occulte, John Constantine.
De 1995 à 2000, toujours chez Vertigo, le duo crée
l’insolent chef-d’œuvre Preacher, série BD dans laquelle un pasteur
blasphématoire doté de pouvoirs surnaturels vit dans une Amérique white trash
(« raclure blanche », terme qui désigne la population blanche pauvre). Vingt
ans plus tard, cette série a été adaptée à la télévision.
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