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lundi 31 octobre 2016

DEBUT DES 27ème JOURNEES CINEMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE (Tunisie)

Les 27e Journées cinématographiques de Carthage (JCC) se sont ouvertes vendredi soir, pour leur cinquantième anniversaire, dans une ambiance festive, toutefois placées sous haute surveillance, avec un dispositif de sécurité très visible aux abords du Palais des Congrès où se déroule le festival jusqu'au 5 novembre.


"Fleur d'Alep", film d'ouverture

Ce festival réservé aux réalisateurs arabes et africains, un rendez-vous  culturel majeur en Tunisie, est très attendu par les cinéphiles. Les salles de cinéma projetant les films en compétition sont généralement prises d'assaut pendant le festival.

Vendredi soir, des acteurs vedettes comme la Tunisienne Dorra Zarrouk et  l'Egyptien Gamil Rateb ont défilé sur le tapis rouge du Palais des congrès à  Tunis.

C'est le film "Fleur d'Alep" du Tunisien Ridha Behi qui a été projeté à l'ouverture. Il relate le calvaire de Salma, une mère qui se rend en Syrie à la  recherche de son fils unique Mourad, 17 ans, parti rejoindre des jihadistes. Le sujet résonne douloureusement en Tunisie, où de nombreux jeunes gens attirés par l'idéologie extrémiste ont quitté leur pays pour aller combattre dans les rangs d'organisations jihadistes, comme le groupe Etat islamique (EI), en Irak, en Syrie ou en Libye.

es tunisiens convertis au jihad ont aussi visé leur propre pays. L'an dernier, pendant les JCC, un  kamikaze tunisien s'était fait exploser dans un bus de la garde présidentielle en plein cœur de Tunis, tuant 12 de ses agents à quelques centaines de mètres des principaux sites du festival.

"La culture joue un grand rôle dans la lutte contre l'intégrisme et le terrorisme" et "va être la priorité de nos priorités", a affirmé le chef du  gouvernement Youssef Chahed, présent à la cérémonie d'ouverture.

La compétition officielle compte 68 films, dont 18 longs-métrages. Cette année encore, des projections seront programmées dans des prisons.

Ce cinquantième anniversaire est aussi l'occasion, selon le directeur des JCC Brahim Letaief, "d'avoir un temps de réflexion". Les JCC "ont besoin d'un nouveau format, d'une nouvelle structure et d'une autre vision afin d'afficher de nouvelles ambitions", a-t-il dit, rappelant que "l'emprise de l'Etat sur cette manifestation pendant des décennies avait laissé des traces".

La Tunisie a été le théâtre en 2011 d'une révolution qui a emporté une dictature de 23 ans, suite à laquelle la liberté de parole a explosé.

Le festival a aussi besoin de stabilité, ne disposant pas "de bureaux permanents ou d'une équipe permanente". "On ne peut pas continuer à préparer un grand festival" avec les conditions actuelles, a prévenu M. Letaief.



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