CINEPHAGEMANIAC: LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT de JACO VAN DORMAEL ( MA PALME D'OR)

mercredi 2 septembre 2015

LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT de JACO VAN DORMAEL ( MA PALME D'OR)

LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT de Jaco Van Dormael.

Voilà qui va bouleverser les habitudes des spectateurs français lambda, mais pas ceux qui apprécie le cinéma belge dans la veine des Bouli Lanners ou bien sur des films de Benoit Mariage, mais très loin, très très loin des films des frères Dardenne.

Le film est anticonformiste, anti-clérical mais à aucun moment on ne sent une quelconque insulte vers la religion de ceux qui croient en Dieu, car le film est tolérant, car en détruisant l'image idyllique de Dieu, on en oublie qu'ils laissent faire pour toutes les catastrophes qui ont lieu dans le monde depuis son avènement.

Ici Dieu est méchant (joué par le génial Poolvorde) , et enfermé dans ces certitudes dans un appartement hors du temps et de la réalité, s'amuse à emmerder ces brebis terrestres, faire sonne le téléphone quand vous entrez dans votre bain, ou allez dan une queue au supermarché qui n'avance pas, alors que celle d'a côte avance plus vite.

Il est seul à gérer son grand bazar, malgré la présence de sa femme (l'icône Yolande Moreau) qui ne pense qu'à faire des ménages, et une petite fille soeur de qui on s'est, qui s'emmerde comme un rat mort dans ce ciel qui lui n'est pas ouvert et qui subit les violences de son père, Dieu est méchant on vous le repête.

Un jour par idnavertance de son père, elle réussit à avoir accès à l'ordinateur qui décide de tout, et appuie par erreur (ou volontairement) sur la touche de toutes les dates de décés des humains et leur envoie leurs temps à vivre sur le portable. Dieu qui a déjà eu du mal à s'occuper de son fils quelques années auparavant , doit subir les affres de sa fille, qui descend sur terre, pour trouver 6 nouveaux apôtres, car une équipe de Hockey sur Glace comprend 18 joueurs.

Entre poésie et onirisme, on va passer par la quête de ses apôtres tout plus déjanté les uns que les autres, surtout quand on sait ce qu'il nous reste à vire, et on a plus d'obligation d'avoir peur du doigt de Dieu qui ne maîtrise plus rien, et ces humains qui savent ce qui va leur arriver de suite ou bien plus tard, ce qui donne des scènes digne du Net que l'on trouve sur YouTube.

Jaco Van Dormael le réalisateur de Huit Jours, Toto le Héros ou le méconnu à tort de M.Nobody reste dans sa veine poétique qu'il nous livre à chaque film, avec des réflexions sur la condition humaine bien frappée comme la plupart des personnages. On y voit un poisson chanté La Mer de Trenet, parce qu'il veut y retourner à la mer.

Dans ce film, malgré la longueur , nous donne le vertige d'invention et de poésie qui me plait beaucoup et qui donne un des films le plus étonnant de cette année.

J'en ferais même ma palme d'or.

Tous les acteurs sont formidables : Benoit Poolvorde en Dieu méchant, Yolande Moreau (sa femme qui ne sert à rien) , Pili Groyne (sa fille formidable) Catherine Deneuve (amoureuse d'un gorille, si si , scène étonnante) François Damiens (dans le rôle d'un assassin maladroit très maladroit), Serge Rivière (en obsédé sexuel) et Romain Gelin (qui du jour au lendemain veut devenir une fille) , et le plaisir de revoir Pascal Duquenne.

Mais la vrai vedette du film c'est Jaco Van Dormael, qui nous a inventé une galerie de personnages loufoques et poétiques et des morceaux de bravoures intelligents.

Finalement Dieu habite Bruxelles et cela ne me surprend pas.

Note : 17.90

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Jaco Van Dormael

Scénario : Jaco Van Dormael et Thomas Gunzig

Photographie : Christophe Beaucarne

Montage : Hervé de Luze

Décors : Sylvie Olivé

Costumes : Caroline Koener

Musique : An Pierlè

Production : Jaco Van Dormael, David Claikens, Jérôme de Béthune, David Grumbach, Philippe Logie, Daniel Marquet, Olivier Rausin, Frank Van Passel, Patrick Van Den Boschn Alex Verbaere et Arlette Zylberberg

DISTRIBUTION