Le Festival de Deauville 2015 lui rend hommage, avec la projection du film MR HOLMES et en sa présence.
an Murray McKellen est né à Burnley, dans le Lancashire peu avant la Seconde Guerre mondiale, ce qui a un impact sur son enfance : dans un entretien pour le magazine gay The Advocate, au journaliste qui lui fait remarquer son calme après les attentats du 11 septembre 2001, McKellen répond « mon cher, vous oubliez que j'ai dormi sous un couvercle en métal pendant la bataille d'Angleterre jusqu'à l'âge de quatre ans »1.
Son père, Denis Murray McKellen, d'origine écossaise, est ingénieur et prédicateur. Ses grands-pères sont également prédicateurs. Il a baigné dans un environnement profondément chrétien, mais un christianismedébarrassé de ses dogmes : on lui a appris qu'être chrétien, « c'est d'abord se comporter de manière chrétienne avec les autres »1. Sa mère, Margery Lois McKellen, meurt lorsqu'il a douze ans et son père douze ans plus tard. Lorsqu'il a déclaré son homosexualité à sa belle-mère quaker, Gladys McKellen, « Non seulement cela ne l'a pas étonnée, mais faisant partie d'une société qui a déclaré son indifférence vis-à-vis de la sexualité des gens il y a des années, je crois qu'elle était surtout heureuse que je cesse enfin de mentir »1.
Débuts
La carrière de McKellen débute alors qu'il est encore adolescent quand il joue dans plusieurs pièces de théâtre. À 18 ans, titulaire d'une bourse d'études à l'université de Cambridge, il tombe amoureux de Derek Jacobi, ce qu'il définit comme « une passion secrète et non-réciproque »2. Il fait ses débuts professionnels sur scène à Nottingham en 1961 et dans le West End en 19643. McKellen débute alors une relation avec Brian Taylor, son premier compagnon, relation qui dure huit ans, jusqu'en 1972. Ils vivent à Londres, où McKellen continue sa carrière4.
Premiers succès
En 1969, il interprète le rôle qui le rend célèbre : le roi Édouard II d'Angleterre, héros éponyme de la pièce de Christopher Marlowe, produite par la Prospect Theatre Company. Cette pièce suscite la controverse à cause des scènes de torture et de l'homosexualité latente qui s'en dégage. Il reprend le rôle plus tard pour la BBC. En 1972, il fonde The Actors' Company avec son ami Edward Petherbridge, ce qui le consacre porte-parole des acteurs et du théâtre britannique en général. Entre 1974 et 1978, il joue dans de prestigieuses productions de la Royal Shakespeare Company, telles que Roméo et Juliette (avec Francesca Annis), Macbeth (avecJudi Dench) et Othello3. Dans les années 1970 et 1980, il fait partie des comédiens les plus renommés du théâtre britannique.
En 1978, il rencontre son second compagnon, Sean Mathias, au Festival d'Édimbourg. Selon Mathias, leur histoire était tumultueuse, le succès de McKellen et ses échecs étant la cause de nombreux conflits. Mathias déclara « qu'à cette époque, les gens étaient moins tolérants », et « qu'on ne le prenait pas au sérieux, lui, le joli petit ami de Ian McKellen ». Mathias était âgé de 22 ans et McKellen 39 ans. Malgré tout, Mathias dit également de McKellen : « [il] n'a cessé de m'aider tout au long de ma carrière ». Ils se séparent en 1988.
En 1979, il apparaît dans Bent (en), une pièce qui traite des atrocités commises contre les homosexuels dans l'Allemagne nazie. À cette époque, McKellen n'a pas encore fait son coming out et il hésite même à tenir ce rôle : « J'étais impressionné par le rôle, je me demandais si j'avais le courage de le faire ». Après avoir lu le scénario, Mathias dit à McKellen qu'il a « le devoir de jouer cette pièce »1. Bent a eu une grande importance pour McKellen : après la production originelle de la pièce à Broadway, il joue la pièce (mise en scène par Mathias) au Théâtre national à Londres, puis tourne son adaptation cinématograhique en 1997 (également mise en scène par Mathias). La même année, il est fait commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique.
Le temps des récompenses
Son talent lui vaut des rôles de plus en plus prestigieux. En 1980, il est Antonio Salieri dans la version de Amadeus montée àBroadway. Il est récompensé d'un Tony Award, la plus grande récompense pour un acteur de théâtre aux États-Unis. Il en obtient un second en 1982, pour son interprétation de Walter, un handicapé mental, dans une pièce enregistrée pour la télévision. Malgré cela, il reste inconnu du grand public aux États-Unis. Plus anecdotique, il joue en 1988 le rôle d'un vampire pour le clip Heart du groupe Pet Shop Boys. En 1990, il est fait chevalier commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique (KBE) pour son travail et ses contributions au théâtre.
Dans les années 1990, McKellen apparaît de façon plus régulière à la télévision et au cinéma. En 1993, il joue le rôle d'un puissant homme d'affaires Afrikaner dans Six degrés de séparation, avec Stockard Channing, Donald Sutherland et Will Smith. La même année, il apparaît dans l'adaptation télévisée des Chroniques de San Francisco (de son ami Armistead Maupin) et dans Last Action Hero, de John McTiernan. En 1995, il interprète Richard III dans le film éponyme de Richard Loncraine. Il est nommé pour ce rôle aux Golden Globes, aux BAFTA Awards et est sacré « meilleur acteur européen » par la European Film Academy.
Aux États-Unis, il connaît la notoriété en 1998 avec deux films : Un élève doué, dans lequel il campe un ancien officier nazi vivant aux États-Unis sous une fausse identité qui entretient une relation de dépendance avec un adolescent qui menace de le dénoncer s'il ne lui raconte pas son histoire ; et Ni dieux ni démons, où il interprète James Whale, le réalisateur de Frankenstein (1931) et de Show Boat (1936). Il est nommé à l'Oscar du meilleur acteur pour ce rôle.
Mais c'est à travers deux trilogies cinématographiques qu'il accède, au début des années 2000, à la célébrité : celle des X-Men, de Bryan Singer et Brett Ratner, dans laquelle il interprète Magneto, et celle du Le Seigneur des Anneaux, de Peter Jackson, où il incarne Gandalf. Son interprétation de Gandalf dans le premier volet, Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau, lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.
En 2002, suite au décès de Richard Harris, lui et Christopher Lee sont tous deux pressentis pour reprendre le rôle d'Albus Dumbledore dans la saga Harry Pottermais on leur préfère finalement Michael Gambon5. En 2006, il joue le rôle de Sir Leigh Teabing dans Da Vinci Code, de Ron Howard.
À partir de 2007, il se consacre de nouveau principalement au théâtre, jouant notamment dans Le Roi Lear et La Mouette. En janvier 2008, il est ordonnéCompanion of Honour de la couronne britannique, la plus haute distinction possible au Royaume-Uni (65 membres vivants maximum), pour services rendus au théâtre et à la lutte pour l'égalité. En 2009, il retrouve Patrick Stewart, son partenaire dans X-Men, au théâtre à l'occasion des représentations de la pièce En attendant Godot6. En 2012, il reprend le rôle de Gandalf dans Bilbo le Hobbit. En 2014, il apparaît dans le clip de George Ezra, Listen to the Man.
Combat pour les droits LGBT
Même si les partenaires à l'écran de McKellen sont au courant de son homosexualité, il en est autrement du grand public. En 1988, un projet de loi intitulé Section 28 propose l'interdiction de toutes discussions en rapport avec l'homosexualité dans les écoles britanniques. McKellen combat ce projet et, sur les conseils de son ami Armistead Maupin, fait son coming out lors d'un débat retransmis par la BBC2 : « Mon but était de faire comprendre que si je participais à ce combat, tout le monde, homo ou hétéro, pouvait le faire1. » Il plaide sa cause auprès du secrétaire à l'environnement Michael Howard. Celui-ci refuse de changer de position mais demande un autographe à McKellen, qui s'exécute en écrivant dessus : « Fuck off, I'm gay7. » La loi est tout de même adoptée et reste en vigueur jusqu'en 2003, McKellen ne cessant de se battre pour son abrogation et critiquant le premier ministre britannique, Tony Blair.
En 1994, McKellen monte un one-man-show en faveur des droits LGBT, A Knight Out, qui connut un grand succès et qu'il joue toujours. Toujours en 1994, il crée l'évènement lors de la cérémonie de clôture des Gay Games en déclarant « Je suis Sir Ian McKellen, mais je vous en prie, appelez-moi Serena »1. Au xxie siècle, McKellen est toujours un acteur des combats pour les droits de la communauté LGBT ; il est en particulier un cofondateur de Stonewall, un groupe de lobbyisme pro-LGBT au Royaume-Uni (cette association tire son nom des émeutes de Stonewall, à New York). En 2011, il traite le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, de « couard flattant l'extrême droite », celui-ci ayant refusé de laisser s'organiser une Gay Pride à Moscou8. Il critique en 2013 la décision du Comité international olympique de tolérer les lois homophobes promulguées par le gouvernement russe, dans le cadre des Jeux olympiques d'hiver de 20149.
FILMOGRAPHIE
- 1981 : Priest of Love de Christopher Miles : D. H. Lawrence
- 1981 : Pillar of Fire[Qui ?] : narrateur
- 1982 : Walter[Qui ?] : Walter
- 1983 : La Forteresse noire : Dr Théodore Cuza
- 1985 : Plenty : Sir Andrew Charleson
- 1985 : Zina : Kronfeld
- 1989 : Scandal : John Profumo
- 1993 : Six degrés de séparation : Geoffrey Miller
- 1993 : The Ballad of Little Jo : Percy Corcoran
- 1993 : Last Action Hero : La Mort
- 1993 : Les Soldats de l'espérance : Bill Kraus
- 1994 : To Die For de Peter Mackenzie Litten : narrateur
- 1994 : The Shadow : Dr Reinhardt Lane
- 1994 : I'll Do Anything de James L. Brooks : John Earl McAlpine
- 1995 : Le Don du roi (film) : Le Don du roi : Will Gates
- 1995 : Richard III (film, 1995) : Richard III : Richard III
- 1995 : Jack et Sarah : William
- 1997 : Au cœur de la tourmente : Dr James Kennedy
- 1997 : Bent : oncle Freddie
- 1998 : Ni dieux ni démons : James Whale
- 1998 : Un élève doué : Kurt Dussander
- 2000 : X-Men : Erik Lehnsherr/Magnéto
- 2001 : Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau : Gandalf
- 2002 : Le Seigneur des anneaux : Les Deux Tours : Gandalf
- 2003 : Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi : Gandalf
- 2003 : Emile de Carl Bessai : Emile
- 2003 : X-Men 2 : Erik Lehnsherr/Magnéto
- 2004 : Eighteen de Richard Bell : narrateur
- 2005 : Neverwas : Gabriel Finch
- 2005 : Asylum de David Mackenzie : Dr Peter Cleave
- 2005 : Pollux : Le Manège enchanté : Zébulon (voix)
- 2006 : Souris City : The Toad (voix)
- 2006 : X-Men : L'Affrontement final : : Erik Lehnsherr/Magnéto
- 2006 : Da Vinci Code : Sir Leigh Teabing
- 2007 : Stardust : Narrateur
- 2007 : À la croisée des mondes : La Boussole d'or : Iorek Byrnison (voix)
- 2012 : Le Hobbit : Un voyage inattendu : Gandalf
- 2013 : Wolverine : Le Combat de l'immortel : Erik Lehnsherr/Magnéto âgé
- 2013 : Le Hobbit : La Désolation de Smaug : Gandalf
- 2014 : Miss in Her Teens de Matthew Butler : le Prologue
- 2014 : X-Men: Days of Future Past : Erik Lehnsherr/Magnéto âgé
- 2014 : Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées : Gandalf
- 2015 : Mr. Holmes : Sherlock Holmes
- 2017 : La Belle et la Bête : Big Ben
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