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jeudi 24 septembre 2015

OSCAR 2016 : MUSTANG REPRESENTERA LA FRANCE

OSCARS 2016: la France a choisi son candidat

La France (dont le comité est constitué cette année du délégué général de Cannes Thierry Frémaux, du réalisateur Michel Hazanavicius, des actrices Mélanie Laurent et Nathalie Baye et du directeur de la Cinémathèque Française Serge Toubiana) a choisi son candidat pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Cinq films avaient été présélectionnés: Dheepan de Jacques Audiard, Marguerite de Xavier Giannoli, Mustang de Deniz Gamze Ergüven, La Loi du marché de Stéphane Brizé et La Belle saisonde Catherine Corsini.
C'est Mustang qui a été choisi, ce qui constitue une demi-surprise. La logique aurait été du côté de la Palme d'or Dheepan, par un réalisateur déjà nommé aux Oscar (avec Un prophète). Mais à l'époque,Un prophète avait déjà été battu par un challenger et crowd-pleaser (le Japonais Departures), et le traitement thriller de ce sujet social n'est, sauf exception, pas vraiment dans les petits papiers de l'Académie. Le mauvais buzz français qui a entouré sa sortie ainsi qu'un box-office légèrement décevant ont-ils joué en sa défaveur ? Toujours est-il que le choix de Mustang, un film moins segmentant, qui correspond plus aux goûts de l'Académie dans cette catégorie et qui jouit d'un très bon accueil critique, peut se révéler judicieux. De là à trouver cavalier que la France s'approprie un film certes co-produit par la France et réalisé par la cinéaste franco-turque Deniz Gamze Ergüven, mais tourné en Turquie, en turc, avec un cast turc et un "sujet" turc, il n'y a qu'un pas.
Si The Artist, coproduction franco-américaine, ou Amour de Michael Haneke (qui représentait l'Autriche) ont été sacrés ces dernières années aux Oscars, la France n'a plus remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère depuis Indochine en 1992. Les candidats de ces deux dernières années, Renoir de Gilles Bourdos et Saint Laurent de Bertrand Bonello, ont été largement ignorés durant toute la saison des prix. La dernière nomination française remonte à 2009, pour Un prophète de Jacques Audiard. C'est la première fois depuis Orfeu Negro en 1959 que le candidat français est intégralement tourné dans une autre langue.

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