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jeudi 10 septembre 2015

LIFE DE ANTON CORBJIN

LIFE de Anton Corbjin avec Robert Pattisson, Dan DeHaan et Ben Kinsley.

Il y a des films, qui nous parle, par le sujet, ou la façon d'en parler, et quand un photographe raconte l'histoire d'une ou de photos parus en Mars 1955 dans le magasine Life, on ne peut être que sensible, surtout quand le sujet central est l'une des icônes du Cinéma en l'occurrence James Byron Dean.

Le réalisateur Anton Corbjin n'est pas un inconnu dans le milieu de la photo, il a côtoyé les plus grands au niveau du rock à commencer par U2, et surtout Ian Curtis, à qui il avait consacrer son premier film "Control", c'est donc un vrai moment de magie, quand un photographe, s'intéresse à un autre photographe et aux photos qu'il a prise de James Dean, encore inconnu du grand public, dans un moment de détente aux confins du cul des Etats-Unis, dans l'Indiana, dans la ville de Fairmount ou est né James Dean, aux côtés de sa famille, très religieux et croyants , bien au contraire de James et du Photographe et bien loin des coups de gueules de Jack Warner le patron des studios du même nom.

Non, Life n'est pas un Biopic de James Dean (et c'est tant mieux), ni du magazine, et encore moins de Dean Stock, le photographe, non simplement, un moment d'histoire dans l'histoire (un sujet que j'adore, car les personnages sont plus dépouillés dans ce cas, que dans une grande saga).

En ne filmant pas James Dean, comme une icône, qu'il n'était pas encore, Corbjin entre dans son sujet avec des pas de loup, sans juger et sans raconter les travers et les sujets tellement abordés de sa personnalité, ici jamais Corbjin aborde la bisexualité de James Dean, car le sujet ne s'y prêtait pas, des scènes avec Pier Angeli, sa maîtresse plus que que sa compagne, oui peut être on peut penser une biographie autorisée, mais honnêtement, la relation entre Stock et Dean, ne se prêtait pas à cela.

Dean Stock était un photographe secondaire de tapis rouge , qui après avoir rencontré un jour James Dean dans un bar, eu l'idée saugrenue pour l'époque de mettre en avant et en évidence un jeune acteur inconnu (uniquement vu dans des séries Télé au fond de l'écran et sur les planches de New York) qui n'avait jamais à ce jour qu'un film avec un rôle important "A l'est d'Eden" de Elia Kazan (et pas sorti en salles) et attendait d'être pris par Nicholas Ray pour la Fureur de Vivre (où plutôt choisi par Jack Warner qui décidait de tout).

Il est certain, vu le caractère et la façon de vivre de James, devait donner des boutons à Warner, et l'histoire reste à raconter au cinéma.

Dean Stock fasciné par la personnalité de James Dean, lui propose de faire des photos de lui, pour la suite de sa carrière, et pour Stock de lancer la sienne, car il est plus que persuadé qu'il a devant lui une future star, et il ne s'était pas trompé.

Mais Stock ne veut pas de photos traditionnelles d'une star en promotion, mais d'une future star dans son univers personnel, les rues de New York et surtout sa famille et ses origines dans l'Indiana, en prenant quelques parts banal (avec un tracteur, chez un coiffeur, avec son Bongo, dans une fête local, qui vont faire le tour du monde et devenir mythique surtout après la mort de James Dean fin 1955.

Est ce que ces photos auraient été aussi célèbres, sans cet événement tragique, pas si sur, mais en tous cas elles sont uniques, et dont tous les fans de James Dean (dont je suis) les connaissent par coeur, et grâce au film de Corbjin on sait comment elles ont été crées et conçues.

D'ailleurs à la fin du film, au générique, on a le droit de comparer les photos d'origines et celles du film, c'est hallucinant de symbiose.

Seul petit défaut au film, c'est que le réalisateur aime trop son sujet, pour le salir et donner une envie de plus de se poser de questions.

Côté acteur, Ben Kingsley est hallucinant dans le rôle de Jack Warner et Robert Pattisson fait bien son boulot, même si ce n'est pas un acteur de grand acteur.

Mais voilà dans ce film, il y a un nouveau génie, pas inconnu (ce qu'en dise les télévisions françaises) , en l'occurrence Dan DeHaan, un jeune acteur américain avec un talent monstrueux, qui ne fait confirmer, il est vrai pas ressemblant au héros , mais Dan DeHaan (qui ressemble plus à Léonardo post-Gilbert Grape) est d'une efficacité simplement magique.

Pour défier la ressemblance pas frappante, Dan DeHaan a joué sur le travail d'interprétation et de composition, jouant sur les tics, les mimiques , la voix et les allures du héros de notre jeunesse.

Il est juste , tout au long du film, et rend une carte de grande qualité, qui mérite qu'on s'y attarde en allant voir le film, tout en apprenant à voir une histoire dans une histoire, qui n'a pas fini d'être écrit.

On remarquera aussi, une très bonne bande originale faite de Jazz.

Pour les amateurs de vrai histoire, avec un point de vue neutre, et une interprétation exceptionnelle digne de son héros.

Pour anecdote, et pour ceux qui était présent à Deauville, Dan DeHaan portait les lunettes de James Dean dans le film et dans la vie, pro jusqu'au bout ou beaucoup de dérision.

Note : 17.10

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Anton Corbjin
Scénario : Luke Davies
Direction Artistique : Anastasia Masaro
Décors : Kimberley Zaharko
Costumes : Gersha Philips
Montage : Nick Fenton
Photographie : Charlotte Bruus Christensen
Production : Iain Canning, Christina Piovesan et Emile Sherman

DISTRIBUTION

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