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dimanche 18 juin 2017

TOUT LE MONDE S'AIME : ELIZABETH BANKS vs STEVEN SPEILBERG

À l’occasion de la soirée des Crystal + Lucy Awards, orga­nisée par Women in Film, qui veillent à récompenser la gent féminine dans le cinéma, Elizabeth Banks a appelé les grands réalisateurs à mettre plus en avant les femmes dans leurs films. À l’heure où de plus en plus de voix féminines (et pas seulement) s’élèvent pour dénoncer le manque de réalisatrices et appellent à une réflexion autour de la représentation des sexes au cinéma, cette prise de position ne semblait pas dénuée de sens. Mais Elizabeth Banks a bel et bien loupé sa cible.
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Durant son discours de remerciement militant, l’actrice américaine de 43 ans a particulièrement pointé du doigt les réalisateurs reconnus, dont l’influence pourrait faire basculer les choses plus rapidement : « Il n’est pas question de suggérer aux réalisateurs de cocher les cases d’une liste de représentants de la diversité, mais il ne serait pas irraisonné de demander aux cinéastes de la stature de Spielberg de penser un peu plus à quelle sorte de rôle les femmes et les gens de couleurs jouent dans leurs films ». La comédienne a ensuite ciblé le réalisateur légendaire, assénant : « J’ai vu Indiana Jones et Les dents de la Mer et chaque film de Steven Spielberg, et le fait est qu’il n’a jamais réalisé un film avec une femme dans le rôle principal. Désolé, Steven. Je ne veux pas insinuer que vous ne vous bougez pas, mais c’est vrai. ».
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Au milieu des applaudissements, une pointe de malaise se fait alors immédiatement ressentir. À cet instant, un membre de l’assistance s’adresse à l’actrice et crie « La couleur pourpre ! », porté par l’interprétation de Whoopi Goldberg, souligne Deadlinenommée à l’Oscar en 1985. Pour mémoire, ce film adapté du roman éponyme d’Alice Walker avait suscité un tollé à sa sortie aux États-Unis pour son parti pris résolument féministe et la violence de son récit. Par ailleurs, rappelons que Sugarland Express (1974), premier long métrage du réalisateur, avait pour tête d’affiche Goldie Hawn. 

Malgré un rattrapage en catastrophe et non moins foireux, la bévue de l’actrice a engrangé une multitude de réactions et de critiques sur les réseaux sociaux, et en particulier auprès de la communauté afro-américaine. Cette dernière regrette ainsi la négligence de la comédienne envers un des rares films mettant en avant une héroïne noire, mais aussi le fait qu’elle n’est pas élargie son discours aux gens de couleurs, victimes des maux similaires dans le cinéma américain.
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Clouée au pilori pour ses « fausses » accusations, Banks s’est excusée ce matin sur son compte Twitter, reconnaissant sa responsabilité, pour les erreurs prononcées et a réaffirmé ne pas avoir voulu minimiser l’importance de La couleur pourpre. Un événement malheureux et non moins dommageable pour l’actrice dans Hunger Games et productrice de la saga Pitch Perfect, dont le discours sensé et engagé aurait mérité d’avoir un tout autre écho. 

Source / CinéChronicle.Com


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