"Carol" - "Je suis le peuple" - "Bang Gang" - "Creed" - "Le Garçon et la Bête" - "A second chance".
- "Carol" (Grande-Bretagne, USA) de Todd Haynes, avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Kule Chandler; Sandra Paulson, John Magaro (à surveiller, déjà très bon dans "The big short"), Jake Lacy... Tout le monde connaît le synopsis. Le grand admirateur de Douglas Sirk, après "Loin du Paradis", nous propose encore une histoire d'amour (presque) impossible dans une société corsetée. Voir un film si travaillé est un ravissement, comme le sont les deux rencontres entre Carol et Thérèse qui encadrent le film. La littérature de Patricia Highsmith qui signa sous pseudonyme son magnifique "Price of Salt", le cinéma de "Lovers et Lollipos" de Morris Engel et Ruth Orkin (1956), l'ombre de Gloria Swanson dans "Sunset Boulevard", les photographie de Saul Leiter et sa façon d'observer les femmes derrière les vitres, une image 16mm, presque poudrée (le poudrier omniprésent de Carol), des cadrages à tomber à la renverse, des sentiments brûlants sous la glace, des rencontres-évitements, un générique et une interprétation de haute volée jusque dans les seconds rôles (Kyle Chandler et Sarah Paulson nourrissent magnifiquement leurs rôles). Du très beau cinéma. Peut-être trop britannique pour rafler une pluie d'Oscar...
- "Je suis le peuple" (France, Égypte) de Anna Roussillon.
« La révolution ? T’as qu’à la regarder à la télé ! », lance Farraj à Anna quand les premières manifestations éclatent en Egypte en janvier 2011. Alors qu’un grand chant révolutionnaire s’élève de la place Tahrir, à 700km de là, au village de la Jezira, rien ne semble bouger.
Quelle prouesse que de nous faire ressentir, sur une durée longue (3 ans) mais dans un temps court (1H50), les soubresauts du Printemps Arabe en Égypte, à 700 km du coeur de l'action Place Tahrir, à travers le regard d'un simple paysan observant les secousses politiques à la télévision. Passionnant.
« La révolution ? T’as qu’à la regarder à la télé ! », lance Farraj à Anna quand les premières manifestations éclatent en Egypte en janvier 2011. Alors qu’un grand chant révolutionnaire s’élève de la place Tahrir, à 700km de là, au village de la Jezira, rien ne semble bouger.
Quelle prouesse que de nous faire ressentir, sur une durée longue (3 ans) mais dans un temps court (1H50), les soubresauts du Printemps Arabe en Égypte, à 700 km du coeur de l'action Place Tahrir, à travers le regard d'un simple paysan observant les secousses politiques à la télévision. Passionnant.
- "Bang Gang" (France) de Eva Husson à qui l'on doit "La révolution sexuelle n'a pas eu lieu".
Librement inspiré d'un fait divers survenu aux USA en 1999, transposé dans le sud-ouest de la France (à Anglet) en 2003.
Les faubourgs aisés d’une ville sur la côte atlantique. George, jolie jeune fille de 16 ans, tombe amoureuse d’Alex. Pour attirer son attention, elle lance un jeu collectif où sa bande d’amis va découvrir, tester et repousser les limites de leur sexualité, jusqu'à la sentence de la maladie sexuellement transmissible (incluse dans le fait divers, et qui l'aurait révélé ?).
Dans la réussite de son film, Eva Husson a été plus que bien épaulée par son chef opérateur Mattias Troelstrup (ses images son sublimes, retenez son nom) et ses jeunes acteurs. Vendu et promu comme sulfureux, le film ne l'est pas autant que prétendu.
Difficile de se détâcher des références, sur l'adolescence et ses troubles, que sont Wong Kar Waï, Gus Van Sant, Paul Thomas Anderson (son "Boogie Nights" de 1997 est la référence de la réalisatrice), et même Larry Clark.
En dépit de mon âge avancé, je me suis retrouvé être le plus jeune spectateur dans la salle, autrement dit entouré de vieux libidineux venus voir... Pourtant, cinéma il y a. Oui, des scènes de sexe, mais pas de quoi susciter un quelconque trouble. Il vous faudra donc creuser, creuser encore, pour lire de bonne critiques.
Emmené par un impeccable Finnegan Oldfield, avant qu'il ne tourne "Ni le ciel ni la terre" de Cogitore et "Les Cowboys" de Thomas Bidegain (dont il porte toute la seconde partie sur ses épaules), et après qu'il a tourné "Géronimo" de Tony Gatlif, les dates de sorties mélangeant les repères chronologiques (difficile de s'y repérer avec précision), déjà découvert dans "Les hauts murs" de Christian Faure en 2006, et "Poupoupidou" l'excellent film de Gérald Hustache Mathieu en 2011. Suivent notamment la très bonne Daisy Broom (déjà dans "Tel père tel fille" de Olivier de Plas en 2007, puis dans "Partir" de Catherine Corsini en en 2009, qui sait si bien capter l'écran ; la "Lolita-Brigitte Bardot-Vanessa Paradis" de service qu'incarne Marilyn Lima - étrange rôle de pétasse péroxydée au mauvais goût redoutable, mais au fond romantique comme Loana, mais minuscule, sans seins, sans fesses, sans hanches - ce qui a son importance puisqu'elle est amoureuse du jeune homme le plus féminin et le plus charnel, le plein d'appétit et désinhibé Fred Hotier, et surtout, plus félin, et surtout plus charnel que tous, Lorenzo Lefèbvre, seul véritable romantique de l'histoire. Chacun son tour, parce que le spectateur, c'est évident, jugera (ce que ne fait jamais la réalisatrice Eva Husson), regardant effrontément la caméra.
Ajoutez le parti pris de la musique diégénique (on entend la même musique que les personnages, et non pas une musique d'accompagnement) signée White Sea, projet solo de Morgan Kibby (M83), qui semble nous dire que nous sommes bien là, mais dans la salle de cinéma et la salle seulement.
Je ne peux que défendre modestement ce film, même si je sais que, pipés, les dés sont jetés.
Eva Husson réussit à filmer au plus juste ces êtres humains en construction, d’une beauté, d’une pureté et d’une fragilité qui traversent le film de part en part, transcendées par la caméra subtile de Mattias Troelstrup.
Librement inspiré d'un fait divers survenu aux USA en 1999, transposé dans le sud-ouest de la France (à Anglet) en 2003.
Les faubourgs aisés d’une ville sur la côte atlantique. George, jolie jeune fille de 16 ans, tombe amoureuse d’Alex. Pour attirer son attention, elle lance un jeu collectif où sa bande d’amis va découvrir, tester et repousser les limites de leur sexualité, jusqu'à la sentence de la maladie sexuellement transmissible (incluse dans le fait divers, et qui l'aurait révélé ?).
Dans la réussite de son film, Eva Husson a été plus que bien épaulée par son chef opérateur Mattias Troelstrup (ses images son sublimes, retenez son nom) et ses jeunes acteurs. Vendu et promu comme sulfureux, le film ne l'est pas autant que prétendu.
Difficile de se détâcher des références, sur l'adolescence et ses troubles, que sont Wong Kar Waï, Gus Van Sant, Paul Thomas Anderson (son "Boogie Nights" de 1997 est la référence de la réalisatrice), et même Larry Clark.
En dépit de mon âge avancé, je me suis retrouvé être le plus jeune spectateur dans la salle, autrement dit entouré de vieux libidineux venus voir... Pourtant, cinéma il y a. Oui, des scènes de sexe, mais pas de quoi susciter un quelconque trouble. Il vous faudra donc creuser, creuser encore, pour lire de bonne critiques.
Emmené par un impeccable Finnegan Oldfield, avant qu'il ne tourne "Ni le ciel ni la terre" de Cogitore et "Les Cowboys" de Thomas Bidegain (dont il porte toute la seconde partie sur ses épaules), et après qu'il a tourné "Géronimo" de Tony Gatlif, les dates de sorties mélangeant les repères chronologiques (difficile de s'y repérer avec précision), déjà découvert dans "Les hauts murs" de Christian Faure en 2006, et "Poupoupidou" l'excellent film de Gérald Hustache Mathieu en 2011. Suivent notamment la très bonne Daisy Broom (déjà dans "Tel père tel fille" de Olivier de Plas en 2007, puis dans "Partir" de Catherine Corsini en en 2009, qui sait si bien capter l'écran ; la "Lolita-Brigitte Bardot-Vanessa Paradis" de service qu'incarne Marilyn Lima - étrange rôle de pétasse péroxydée au mauvais goût redoutable, mais au fond romantique comme Loana, mais minuscule, sans seins, sans fesses, sans hanches - ce qui a son importance puisqu'elle est amoureuse du jeune homme le plus féminin et le plus charnel, le plein d'appétit et désinhibé Fred Hotier, et surtout, plus félin, et surtout plus charnel que tous, Lorenzo Lefèbvre, seul véritable romantique de l'histoire. Chacun son tour, parce que le spectateur, c'est évident, jugera (ce que ne fait jamais la réalisatrice Eva Husson), regardant effrontément la caméra.
Ajoutez le parti pris de la musique diégénique (on entend la même musique que les personnages, et non pas une musique d'accompagnement) signée White Sea, projet solo de Morgan Kibby (M83), qui semble nous dire que nous sommes bien là, mais dans la salle de cinéma et la salle seulement.
Je ne peux que défendre modestement ce film, même si je sais que, pipés, les dés sont jetés.
Eva Husson réussit à filmer au plus juste ces êtres humains en construction, d’une beauté, d’une pureté et d’une fragilité qui traversent le film de part en part, transcendées par la caméra subtile de Mattias Troelstrup.
- "Creed" (USA) de Ryan Coogler, avec, notamment, Michael B. Jordan, Silvester Stallone, Tessa Thomson...
"Adonis Johnson n'a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed, décédé avant sa naissance. Malgré tout, il a de toute évidence la boxe dans le sang et il se rend donc à Philadelphie, là même où Apollo Creed a affronté un adversaire ambitieux, Rocky Balboa..."
Je sais que le film marche sur une trame classique, la boxe, la transmission, la revanche, la paternité... que d'aucuns ont jugé sublime dans "Million dollar baby" de Clint Eastwood que je ne pas beaucoup aimé. C'est comme ça.
Depuis "Chronicle" de Josh Tank (2012) qui m'avait enchanté, j'ai prêté une attention particulière ) Dans DeHaan, Michael B. Jordan et Alex Russel.
Pour Dane DeHaan j'ai eu "Life" de Anton Corbin avec satisfaction, pour Alex Russel, j'attends encore ("Chronicle 2" ?), quant à Michael B. Jordan, dont il est question ici, j'ai eu l'excellent "Fruitvale Station" du même Ryan Coogler, que je continue de recommander.
Pas déçu, même dans un rôle "classique", le jeune acteur s'en sort très bien, parfaitement coordonné avec le jeu assez fin de Silvester Stallone chez qui transpire toujours sa "fibre sociale". Il sait se mettre en retrait (ce n'était pas le cas, et ça ne l'est toujours pas, de Clint Eastwood), et sa paupière paralysée qui lui a toujours donné un air de chien battu, à 70 ans, fait merveille. Une sorte de mélancolie permanente, comme dans l'excellent "Cop Land" de James Mangold (1997).
Cordes classiques certes, mais avec lesquelles savent très bien jouer Ryan Coogler, Michael B. Jordan et Sylvester Stallone. Que demander de plus ?
"Adonis Johnson n'a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed, décédé avant sa naissance. Malgré tout, il a de toute évidence la boxe dans le sang et il se rend donc à Philadelphie, là même où Apollo Creed a affronté un adversaire ambitieux, Rocky Balboa..."
Je sais que le film marche sur une trame classique, la boxe, la transmission, la revanche, la paternité... que d'aucuns ont jugé sublime dans "Million dollar baby" de Clint Eastwood que je ne pas beaucoup aimé. C'est comme ça.
Depuis "Chronicle" de Josh Tank (2012) qui m'avait enchanté, j'ai prêté une attention particulière ) Dans DeHaan, Michael B. Jordan et Alex Russel.
Pour Dane DeHaan j'ai eu "Life" de Anton Corbin avec satisfaction, pour Alex Russel, j'attends encore ("Chronicle 2" ?), quant à Michael B. Jordan, dont il est question ici, j'ai eu l'excellent "Fruitvale Station" du même Ryan Coogler, que je continue de recommander.
Pas déçu, même dans un rôle "classique", le jeune acteur s'en sort très bien, parfaitement coordonné avec le jeu assez fin de Silvester Stallone chez qui transpire toujours sa "fibre sociale". Il sait se mettre en retrait (ce n'était pas le cas, et ça ne l'est toujours pas, de Clint Eastwood), et sa paupière paralysée qui lui a toujours donné un air de chien battu, à 70 ans, fait merveille. Une sorte de mélancolie permanente, comme dans l'excellent "Cop Land" de James Mangold (1997).
Cordes classiques certes, mais avec lesquelles savent très bien jouer Ryan Coogler, Michael B. Jordan et Sylvester Stallone. Que demander de plus ?
- "Le Garçon et la Bête" (Japon) de Mamoru Hosoda.
Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes... C'est l'histoire d'un garçon solitaire et d'une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés. Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d'une aventure qui dépasse l'imaginaire...
Comme dans "Creed", voici des thématiques classiques : initiation, transmission, sport, choc des milieux "sociaux", vieux bourru... sujets inusables.
Mamoru Hosoda est un très grand, et il ne faut pas le résumer aux Pokémaon. Nous lui devons, notamment, les très bons ""La traversée du temps", "Summer Wars", "Les enfants Loups".
J'ai beaucoup aimé les hommages rendus à "La Belle et la Bête" de Jean Cocteau, avec l'idée que la Bête peut s'adoucir, comme à "Le Livre de la Jungle" de Disney. Cette ouverture d'esprit est très souvent un bon augure.
Le réalisateur parvient à proposer un film protéiforme qui, loin de jouer sur les antagonismes entre les mondes, fait se rejoindre l’imaginaire et le réel, la magie de l’enfance et les contradictions de l’adolescence, dans une fable somptueuse sur l’altérité et l’entrée dans l’âge d’homme.
Après presque deux heures de chamailleries comiques, de pics d'émotion et de duels homériques, une chose est sûre : le règne absolu de Miyazaki terminé, l'animation japonaise a trouvé un nouveau seigneur.
Un chef-d’œuvre du cinéma d’animation et un très grand film d’apprentissage.
Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes... C'est l'histoire d'un garçon solitaire et d'une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés. Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d'une aventure qui dépasse l'imaginaire...
Comme dans "Creed", voici des thématiques classiques : initiation, transmission, sport, choc des milieux "sociaux", vieux bourru... sujets inusables.
Mamoru Hosoda est un très grand, et il ne faut pas le résumer aux Pokémaon. Nous lui devons, notamment, les très bons ""La traversée du temps", "Summer Wars", "Les enfants Loups".
J'ai beaucoup aimé les hommages rendus à "La Belle et la Bête" de Jean Cocteau, avec l'idée que la Bête peut s'adoucir, comme à "Le Livre de la Jungle" de Disney. Cette ouverture d'esprit est très souvent un bon augure.
Le réalisateur parvient à proposer un film protéiforme qui, loin de jouer sur les antagonismes entre les mondes, fait se rejoindre l’imaginaire et le réel, la magie de l’enfance et les contradictions de l’adolescence, dans une fable somptueuse sur l’altérité et l’entrée dans l’âge d’homme.
Après presque deux heures de chamailleries comiques, de pics d'émotion et de duels homériques, une chose est sûre : le règne absolu de Miyazaki terminé, l'animation japonaise a trouvé un nouveau seigneur.
Un chef-d’œuvre du cinéma d’animation et un très grand film d’apprentissage.
- A second chance" (Danemark) de Suzanne Bier.
Andreas (Nicolaj Coster Waldau) est un inspecteur prometteur qui gère, en plus de son travail, les crises et déboires de Simon (Ulrich Thomsen, très grand acteur que nous verrons dans le prochain Thomas Vinterberg), son coéquipier. Quand il rentre de son service, il a le bonheur de retrouver sa femme Anna (Maria Bonnevie) et leur nouveau-né. Un matin, Andreas et Simon sont appelés pour une violente dispute chez un couple de junkies (Nicolaj Lie Kaas & Lykke May Andersen). Ils découvrent nourrisson dans sa merde caché dans un placard. Par identification avec son propre enfant, Andreas est en état de choc. Il retourne plus tard chez lui perturbé par cette intervention. En pleine nuit les cris de sa femme le réveillent : leur fils est mort. Face à l'impensable, Andreas va prendre une décision au-delà de toute raison, il va échanger son fils mort contre le gamin du couple de junkies.
Suzanne Bier nous a déjà proposé de bon films, tels "Brothers" en 2004, "After the wedding" en 2006 (mon préféré), "Revenge" en 2010, et "Serena" en 2014. Mais là, même si le film ne manque pas de certaines qualités, ce n'est pas à la hauteur de son travail précédent.
Le sujet est plutôt bien trouvé (peut-on considérer qu'une femme, parce qu'elle est junkie, sera une mauvaise mère ?), la réalisation est très honnête, mais j'ai été gêné par deux éléments importants : les ficelles du "thriller" me semblent bien épaisses, et j'ai compris trop tôt que l'épouse du policier avait tué son nourrisson ; quatre comédiens, en dehors de Ulrich Thomsen, autrement dit le policier, son épouse et le couple de junkies, semblent avoir été recrutés dans un agence de mannequins, ce qui n'est pas désagréable en soi, mais qui nous extrait de toute crédibilité. Or, le film ne se veut pas une fable onirique. Dommage.
Andreas (Nicolaj Coster Waldau) est un inspecteur prometteur qui gère, en plus de son travail, les crises et déboires de Simon (Ulrich Thomsen, très grand acteur que nous verrons dans le prochain Thomas Vinterberg), son coéquipier. Quand il rentre de son service, il a le bonheur de retrouver sa femme Anna (Maria Bonnevie) et leur nouveau-né. Un matin, Andreas et Simon sont appelés pour une violente dispute chez un couple de junkies (Nicolaj Lie Kaas & Lykke May Andersen). Ils découvrent nourrisson dans sa merde caché dans un placard. Par identification avec son propre enfant, Andreas est en état de choc. Il retourne plus tard chez lui perturbé par cette intervention. En pleine nuit les cris de sa femme le réveillent : leur fils est mort. Face à l'impensable, Andreas va prendre une décision au-delà de toute raison, il va échanger son fils mort contre le gamin du couple de junkies.
Suzanne Bier nous a déjà proposé de bon films, tels "Brothers" en 2004, "After the wedding" en 2006 (mon préféré), "Revenge" en 2010, et "Serena" en 2014. Mais là, même si le film ne manque pas de certaines qualités, ce n'est pas à la hauteur de son travail précédent.
Le sujet est plutôt bien trouvé (peut-on considérer qu'une femme, parce qu'elle est junkie, sera une mauvaise mère ?), la réalisation est très honnête, mais j'ai été gêné par deux éléments importants : les ficelles du "thriller" me semblent bien épaisses, et j'ai compris trop tôt que l'épouse du policier avait tué son nourrisson ; quatre comédiens, en dehors de Ulrich Thomsen, autrement dit le policier, son épouse et le couple de junkies, semblent avoir été recrutés dans un agence de mannequins, ce qui n'est pas désagréable en soi, mais qui nous extrait de toute crédibilité. Or, le film ne se veut pas une fable onirique. Dommage.
Par Critique Chonchon
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