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lundi 20 avril 2015

UNE BELLE FIN DE UMBERTO PASOLINI par Critique Chonchon

Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May (Eddie Marsan, impeccablement poétique) se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c'est à lui de retrouver ses proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus ... jusqu'au jour où il atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.

En avant propos, il me faut déplorer et la traduction du titre et l'affiche, qui tous deux annoncent la fin du film dès lors qu'on fait fonctionner les méninges. Deux traductions étaient possibles "Encore la vie" ou "Vie immobile" pour faire écho à celle du protagoniste principal.
C'est hautement regrettable.

Umberto Pasolini nous propose avec "Still Life" un film subtil sur l'isolement social de plus en plus de personnes parmi nous. Toutes ces vies mobiles, justifie le choix des cadrages rigoureux, des plans fixes, de ces multiples nuances de gris qui sont au coeur du film, et dans lesquelles, à mesure que le film avance et que John May s'ouvre au monde, les couleurs s'immiscent. A ce titre, l'hommage à Yasujiro Ozu est aussi adéquat.

Il faut souligner l'immense talent de Eddie Marsan sur les épaules duquel le film repose beaucoup. Depuis la fin des années 1990, outre dans des séries TV, il promène son étrange et bonhomme bobine de seconds rôles en seconds rôles, avec un talent jamais démenti. Mine de rien, il a joué pour Scorsese, Innaritu, Isabel Coixet, Michael Mann, Terrence Malick ou Mike Leigh. Excusez du peu.

Etrange film au bout du compte, éminemment social, mais aussi incroyablement poétique. Impossible de ne pas avoir de l'affection pour ce "Still LIfe", tant ses qualités graphiques (rarement les lignes, les diagonales, les angles n'ont pas été aussi bien filmées) et tant Eddie Marsan emporte tout en refusant avec un talent remarquable de nous livrer une "performance".

Et pourtant, il manque un "je ne sais quoi" à cette vie immobile, peut-être un grain de folie, peut-être un aspect social plus abouti (c'est le sujet du film, quand même !), pour en ressortir, en ce qui me concerne, pleinement comblé.

Les divers prix que ce films à reçus sont toutefois amplement mérités.

Critique Chonchon

Une Belle fin de Umberto Pasolini avec Eddie Marsan, Joanne Froggart et Andrew Buchan

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