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lundi 27 avril 2015

EVERY THING WILL BE FINE DE WIM WENDERS par Critique Chonchon

Après une dispute avec sa compagne Sara (Rachel McAdams), Tomas Eldan (James Franco), un jeune écrivain en mal d'inspiration, conduit sa voiture sans but sur une route enneigée. En raison de l'épaisse couche de neige et du manque de visibilité, Tomas percute mortellement Nicolas, un jeune garçon qui traversait la route tandis que son frère Christopher est à peine blessé.

C'est le coeur sincèrement meurtri qu'il prévient lui-même et immédiatement la mère des deux gamins, Kate (Charlotte Rampling), qui habite dans une jolie maison rouge, à 200 mètres du lieu de l'accident.
Après plusieurs années, et alors que ses relations volent en éclats et que tout semble perid, Tomas trouve un chemin vers la rédemption : sa tragédie se transforme en succès littéraire, avec l'appui inconditionnel de son éditeur (Peter Strormare) et son adjointe Ann (Marie-Josée Croze) avec laquelle il refait sa vie.
Par ailleurs, presque imperceptiblement, il se rapproche de son père (Patrick Bauchau). Mais au moment où il pensait avoir passé ce terrible événement , Tomas apprend à ses dépens que certaines personnes n'en ont pas fini avec lui .... notamment Christopher, le gamin qui a survécu, et qui a désormais 16 ans (Robert Naylor) qui tente de l'approcher ...
En premier lieu, il faut saluer et la direction d'acteurs, et l'interprétation. Chacun, dans se film ébloui par la musique "Moderato cantabile" d'Alexandre Desplat (sa composition pour The Grand Budapest Hotel était sublime), joue sa participation d'une vois douce et calme, à commencer par James Franco et Charlotte Gainsbourg. Cette espèce de demi-ton est aux antipodes de toutes les hystéries actuelles.


En second lieu, puisque tout le monde semble devoir se demander pourquoi Wim Wenders a opté pur la 3D, il faut dire son admirable travail. Depuis les paysages jusqu'au larges jusqu'aux plus petits objets, tout est minutieusement posé et filmé, en s'inspirant du travail du peintre américain Andrew Wyette pour la lumière et les couleurs. Ce qui est proche, ce qui est loin... comme si l'instropection et le calme des protagonistes cachaient l'introspection de chacun après ce drame de la vie ordinaire.

En troisième lieu, j'invite chacun à observer tout le travail qui est fait sur les portes vitrées, les fenêtres, les pare-brise, les vitres des voitures... c'est admirable. James Franco et Charlotte Gainsbourg, notamment, ne sont jamais loin d'une vitre, comme si besoin de chercher de la force en soi nécessitait un regard vers l'extérieur.

Every Thing Will Be Fine, peut faire penser à un conte de fées (à commencer par le titre) et à une fin "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", le film retrace tout de même le long processus de guérison suite à un traumatisme, très ancré dans le réel. Au processus de guérison s'ajoute la thématique , non pas du deuil comme on pourrait s'y attendre, mais de la paternité (un thème essentiel au cinéma selon moi), Tomas se rapprochant de son père (superbe scène ou James Franco serre Patrick Bauchau dans ses bras). Christopher se rapprochant de Tomas, comme pour être son fils.
Enfin le processus de création, tant pour Tomas l'écrivain que pour Ann l'illustratrice, est intelligemment décrypté. Wim Wenders en miroir, avec une grande discrétion, sans égotisme, et ce d'autant plus que le scénario n'est pas de lui, mais du jeune Bjorn OLaf Johannessen.

Le film est Allemand, canadien, norvégien, français et suédois, ce qui le don d'agacer au plus haut point Hollywood, et qui explique au moins en partie les mauvaises critiques, puisque l'industrie cinématographique étasunienne tend à considérer la 3D comme sa propriété, tout en ne sachant pas en faire grand chose d'intelligent hormis Martin Scorsese dans son admirable Hugo Cabret.

C'est un drame superbe, qui m'a frappé pour sa simplicité, pour la pureté du récit de Wim Wenders, qui pour marquer la fuite des années, use de simples cartons : deux ans plus tard, quatre ans plus tard. L'égale empathie que témoigne Wenders pour l'écrivain , la mère et l'enfant , sa manière de faire progressivement connaissance avec chacun est prenante. Elle j'ai été impressionné autant que charmé par sa maîtrise de la 3D.

Un récit magnifique qui sonde admirablement des âmes endolories.

PS; Savoureuses délices que de constater que, dans le sillage de TF1 (!) rien de moins que France Télévision, Les Inrocks, Chronic'art, les cahiers du cinéma, et Libération honnissent ce film, et hennissent en choeur leur assassinat de Wim Wenders.
Critique Chonchon

Every Thing Will Be Fine de Wim Wenders avec James Franco, Charlotte Gainsbourg, Noah Naylor et Rachel McAdams.

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