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mardi 21 avril 2015

ENFANT 44 DE DANIEL ESPINOSA par Critique Chonchon

Hiver 1952, Moscou.
Leo Demidov (Tom Hardy comme toujours impeccable) est un brillant agent de la police secrète soviétique, promis à un grand avenir au sein du Parti.
Lorsque le corps d'un enfant (le fameux enfant 44 du titres), celui de son meilleur ami et collègue, est retrouvée sur une voie ferrée, il est chargé de classer l'affaire. Il s'agit officiellement d'un accident, Staline ayant décrété que le crime ne pouvait exister dans le parfait état communiste.
Mais peu à peu, le doute s'installe dans l'esprit de Léo et il découvre que d'autres enfants ont été victimes d'accidents similaires.

Tombé en disgrâce, soupçonne de trahison d'autant plus que son collègue Vassily Nikitin , veut prendre sa place. Léo est contraint à l'exil à Voualsk avec sa femme Raissa (Noomi Rapace, d'une ambiguité très subtile). Prenant tous les risques, avec l'aide de son niveau supérieur le Général Nasterov (Gary Oldman) Léo va se lancer , soutenu par Raissa dans la traque de ce tueur en série invisible, qui fera d'eux des ennemis du peuple.
Reviendront-ils en grâce au terme de leur combat, tant intérieur que politique ?

"Enfant 44 est l'adaptation cinématographique du roman homonyme, premier voler d'une trilogie à succès, rédigée sous la plume de l'écrivain britannique Tom Rob Smith. A l'instar du film, la trame du livre se déroule sous le régime de l'Union soviétique et retrace les aventures de Léo DEmidov (incarné ici par Hardy), agent du MGB (la police secrète russe) intègre et dévoué, chargé d'élucider le mystère qui entoure une série de meurtres d'enfants. Le livre, lui même, s'inspire de tristes faits réels : les crimes commis par Andrei Tchikalito, le fameux monstre de Rostov).

Le livre (et donc le film) "Enfant 44" est inspiré de la vie réelle et la traque du sérial Killer Andrej Chikatilon, surnommé "l'éventreur de Rostov" qui ne fut arrêté qu'en 1990 et exécuté en 1994 après avoir été reonnu coupable du meurtre et de la mutilation de 52 femmes et enfants en URSS au début de années 1950. Autrement dit, avec l'appui de faits réels servis par un livre admirable , tout partait bien ..... sur le papier.

Je sais très bien qu'on ne retrouve jamais dans un film les qualités d'un livre, que la fiction qu'induit un film autorise davantage de réflexion que les faits réels stricts. Mais à ce point de manque de sérieux et d'imagination, j'ignorais que c'était possible. Vous me direz, produit par Ridley Scott et ses gros sabots, mieux valait ne rien attendre... indigence dans l'étude psychologique des personnages, indigence aussi dans la critique politique.

A tout moment, on cherche " l'âme risse" dans ce film. D'évidence, ni Daniel Espinosa (Easy Money, Sécurité Rapprochée) ni Ridley Scott n'ont lu une seule ligne de Pouchkine, Tolstoi, Dostoievki, Gogol, Tourgueniev, Pasternak.... Et pour faire russe, le réalisateur condamne tous les acteurs à parler avec un pseudo accent russe qui tuerait tous les compositeurs russes tant il fait mal aux oreilles !

Les interrogations les plus profondes, et les plus légitimes, de Leo Demidov, sont rabaissés à des tourments de puceau boutonneux. Daniel Espinosa ne fait pas de quartiers, il filmes "les méchants" et ce pourraient être des Yakusas, des Nazis, des Japonais, des Fondamentalistes religieux islamistes.... l'essentiel est qu'on comprenne que ce sont les méchants dans un pays monstrueux, ici l'URSS. Pourtant des film et des sériel sur les sérial killers, les USA savent faire !

La reconstitution de Moscou à Prague, des costumes, de Vouask... tout est impeccable. Les efforts de Tom Hardy, de Noomi Rapace, de Gary Oldman, de Fares Fares, et même Vincent Cassel (en  lieu et place de Philip Seymour Hoffman) pour ne pas trop cabotiner (il se contente de faire les gros yeux et la grosse voix) sont indéniables.

Vouloir décrire l'horreur du système soviétique, les atrocités commises par le MGB, la paranoia généralisée à cause de la surveillance et fichage de tous par tous .... par le prisme des crimes d'un sérial killer dont Staline avait décrété l'impossible existence dans le monde soviétique parfait n'est pas une bonne idée.

On est carrément dans le ridicule, quand après une longue traque, Demidob retrouve enfin, et affronte Andrei Tchikatilo : c'est dans un bain de boue digne des pites match de catch made in USA, que tout ça se règle.

Excellent sujet, toile de fond politique passionnante, questionnement humains universels, décorateurs et costumiers orfèvres, acteurs excellents ... mais il aura fallu un réalisateur manchot et un producteur inculte pour faire de tout ça une je ne sais quoi qui n'a rien de cinématographique.

Oui, le régime soviétique de Staline, a été une abomination, mais même Clint Eastwood mal réveillé ou Steven Spielberg alcoolisé, avec un tel fait divers et un tel livre pour bases, avec de tels techniciens et de tels comédiens en auraient tiré quelque chose de nettement supérieur.

Quel gâchis ! mais quel Gâchis

Critique Chonchon

Enfant 44 de Daniel Espinosa avec Tom Hardy, Noomi Rapace, Gary Oldman et Paddy Considine.

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