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mercredi 10 février 2021

FILMS DU PASSE : LA MEILLEURE FACON DE MARCHER DE CLAUDE MILLER (1976)


Vu La Meilleure Façon de Marcher de Claude Miller (1976) avec Patrick Dewaere, Christine Pascal, Patrick Bouchitey, Michel Blanc, Claude Pièplu, Marc Chapiteau, Michel Such (Garde à vue) Franck Ascanio Nathan Miller (le gamin blond aux lunettes)

Dans les années 1960, une jolie colonie de vacances, avec son lot de fortes têtes et de souffre-douleur, de meneurs et de suiveurs, chez les `monos' comme chez leurs ouailles. Un soir d'orage et de panne d'électricité, une fois les enfants couchés, Marc frappe à la porte de Philippe pour lui emprunter des bougies. Il le découvre habiller en femme.

Premier film d’un grand réalisateur de notre cinéma, Miller qui avait travaillé avec Truffaut et fait quelques courts-métrages a eu du mal à monté (c’est le cas de le dire pas d’argent pour le montage) ou tous les acteurs et lui-même ne sont pas fait payés comme quoi un film qui est devenu un classique ne tient pas à grande chose.

Je ne connais pas l’expérience de Claude Miller dans sa jeunesse sur les colonies , mais moi qui ai vécu 10 ans en Colonies de Vacances en été bien sur les 2 mois, l’hiver et pâques et le tout gratuit (mais ça c’est une autre histoire) et la majorité du temps en tant que Scout (Plutôt Cœur Vaillant), donc ce que raconte le film, je connais par cœur, on voyait de loin , les tensions entre monos , les rapprochements , les humiliations sur les plus faibles des enfants, des directeurs aveugles comme ici Pièplu. Pour dire que tout est bien vu. Et la chanson « La meilleure façon de marcher, c'est encore la nôtre, c'est de mettre un pied devant l'autre et de recommencer. » qu’est-ce qu’on a pu la chanter sur des kilomètres, Miller la repassera dans 2 de ses films (La classe de Neige et la Petite Voleuse).

Tous les personnages masculins sont imbuvables, le directeur du camp qui ne se mêle de rien, sauf de celui qu’il faut virer. Raoul (Blanc) jeune mec fragile monomaniaque mais avec un côté pervers surtout quant à des gosses à diriger, alors il servira de tête de Turc, mais pas sur que le défendrais plus que cela.

Les monos Gérard (Chapiteau) et Léni (Such que l’on retrouvera en mauvaise posture dans Garde à Vue la fidélité) imbuvable avec Raoul mais également avec Philippe, ce Philippe (Bouchitey) même s’il est harcelé par Marc et humilié pour Homophobie, ne respecte pas le « Non » de ce dernier, l’un n’excuse pas l’autre, mais toujours il y a des gosses autours et ont doit rester neutre. Patrick Bouchitey que je découvrais pour l’occasion fragile allait exploser plus tard avec un long fleuve.

et puis il a Marc, le personnage le plus antipathique, complètement destroy dans ses propos, n’hésitant pas à la menace verbale et physique passant même à l’acte, pour lui le monde autour de lui, et les autres doivent se mettre à son diapason. Mais Marc n’est facilement pas si sûr de ses sentiments, et le rapport sado-maso dans les sentiments entre Marc et Philippe ne fera qu’allez vers cette tendance. Homosexualité refoulée ? avec des propos et humiliations homophobes il est certain que le personnage est horrible, mais dans son corps il y a Patrick Dewaere un des plus grands acteurs français, toujours complexe et sur des complexités qui le fera partir trop tôt ; Et qu’elle présence, qu’il est sacrément sexy en homme des bois. Patrick Dewaere a du trouvé un terreau dans cette histoire qui lui rappelait ses souvenirs de jeunesse compliqué.

A L’arrivée un film troublant interdit au moins de 13 ans a sa sortie avec 7 nominations aux César et une récompense pour la Photographie, et qui permet de se poser des questions sur notre acceptabilité des autres.

Car c’est là que les choses ont changés en 45 ans, ce qu’on pouvait prendre comme de gros lourds à cette époque notamment Marc et ses deux acolytes, on peut s’apercevoir à notre époque que la visibilité de l’homosexualité de nos jours, montre comment l’homophobie est un fléau extrême, même si ici il y a de l’ambiguïté à la fin du film, ou Philippe finalement ne peut haïr Marc et Marc c’est quelque chose qui lui échappe. Autre temps autre mœurs, Miller nous laisse le temps (45 ans) pour y réfléchir sans nous imposer une quelconque position, seule la violence est ici plus présente verbale surtout et sur une tension plus qu’une autre physique, mais ni l’un ni l’autre ne doit exister, pourtant aujourd’hui notre monde est bien pire que cela.

NOTE : 14.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

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