Pages

vendredi 3 juillet 2020

* MILLE FILMS DE MA VIE : QUAI DES ORFEVRES DE HENRI GEORGES CLOUZOT

Dans le cadre des Mille Films De Ma Vie, je vous propose aujourd'hui Quai des Orfèvres d'Henri-Georges Clouzot (1947) avec Louis Jouvet, Suzy Delair, Bernard Blier, Simone Renant, Pierre Larquey et Charles Dullin.
Jenny Lamour, chanteuse de music-hall douée, ne manque pas d'ambition. Elle accepte l'invitation à dîner de Brignon, homme riche et puissant qui peut l'aider dans sa carrière malgré l'opposition de Maurice, son époux. Jaloux et se croyant trompé, Maurice se précipite chez Brignon pour découvrir son rival assassiné.
Pourquoi ce film : Le film est tiré d'un auteur belge non pas de Georges Simenon même si on se trouve Quai des Orfèvres au même endroit que fréquentait son inspecteur Maigret, mais d'un autre auteur belge important dans le polar Stanislas André Steeman avec ici donc son roman Légitime Défense.
Clouzot a élaboré son film après la guerre partagé par une critique qu'il l'aimait autant qui le détestait et venait après la polémique de son film pendant la guerre "Le Corbeau" qui parlait de délation, sport très fréquenté pendant le conflit. Ici Clouzot s'intéresse au petit, au sang grade, à celle qui trompe leurs hommes, au mari jaloux prêt à tout pour laver son honneur, à la perversion d'un vieux libidineux qui fait faire des photos de femmes nues pour son simple plaisir de voyeur, préférant cela à un Picasso ou un Rembrandt, à ces petits voyous de bas étages prêt à faire un meurtre pour l'appât du gain.
Ici ce n'est qu'un inspecteur qui va mener l'enquête, un cran au-dessous de Maigret la star des romans de l'époque, un inspecteur pointilleux, qui note tout et prend son temps, sans faire de plan sur la comète , il s'immisce dans le quotidien de ces artistes en mal de reconnaissance , comme une continuité d'Entrée des Artistes de Carné, ces gens sont petits et veulent et l'inspecteur va avoir du mal à dénouer les fils de cette histoire, même si au résultat on est pas dans la grande révélation sur le coupable, le plus important pour Clouzot c'est l'âme de ces gens.
De ce mari jaloux et violent (Bernard Blier) qui a du mal à accepter le succès auprès du public et des hommes de sa femme (Suzy Delair) , faisant lui la cuisine pendant que sa femme chante au cabaret "avec mon petit tralala la" , un inspecteur seul qui n'attend qu'une pause pour voir son fils "qu’il a amené des îles comme il dit" comme d'une vulgaire marchandise ou trophée mais son absence lors de week-end le met mal à l'aise, déjà qu'il a du mal à vivre ses nuits seuls, mais pour lui la dernière image du film, lui donnera un peu de baume au cœur.
Un film ou les décors ont leurs importances, comme on en fait plus et un noir blanc presque lumineux les scènes de rues, de cour et d'arrière-cour sont magnifiques de reflets, et Clouzot eu la chance de tourner dans les vrais lieux du Quai des Orfèvres pendant 15 jours au moment même où se déroulait l'enquête sur Pierrot le Fou chère à Jean Luc Godard 20 ans plus tard.
Ce que j'aime dans ces films de cet époque ce sont ces acteurs qui eux savent articulés et qui avec soit un langage théâtrale sont d'une incroyable complexité mais bourré de talents, comme Louis Jouvet à l'aube de ses 60 ans , l'un des plus grands comédiens français de tous les temps, le jeune de 31 ans Bernard Blier qui donne déjà l'image de ces futures personnages veulent , Pierre Larquey, Charles Dullin le compagnon et ami de théâtre de Jouvet, Simone Renant la blonde platine qu'aurait aimé Hitchcock, et les éternels Raymond Bussières et Robert Dalban et puis il y a aussi la pétillante Suzy Delair , qu'il serait bon ton de lui rendre hommage à la télévision elle qui va s'offrir les 100 ans dans un mois.
Le film se passe un soir de réveillon (au départ le film devait s'appeler Joyeux Noel" , est comme dans le film Garde à Vue de Claude Miller , l'accusé s'appelle Martineau (hasard ou Miller avait ce qu'il faisait ?)
A l'arrivée un film passionnant, réalisé par un grand maître du polar mais du cinéma surtout et joué par des comédiens talentueux et plein d'énergie. Et un casting flamboyant dans le moindre second rôle ou de figuration.
Le film a obtenu le Grand Prix de la Mise en Scène au Festival de Venise
QUAI DES ORFÈVRES – Henri-Georges Clouzot (1947)Quai des orfèvres (Henri-Georges Clouzot, 1947) - Allen John's atticQUAI DES ORFÈVRES – Henri-Georges Clouzot (1947)QUAI DES ORFÈVRES – Henri-Georges Clouzot (1947)QUAI DES ORFÈVRES – Henri-Georges Clouzot (1947)Simone Renant et Charles Dullin / Quai des Orfèvres / 1947 réalisé ...Quai des Orfèvres » de H.G. Clouzot (1947)… - SKTVQUAI DES ORFÈVRES – Henri-Georges Clouzot (1947)Suzy Delair sur le tournage du film "Quai des Orfèvres", de Henri ...QUAI DES ORFÈVRES – Henri-Georges Clouzot (1947)
DISTRIBUTION

SYNOPSIS

Jenny Lamour, petite chanteuse de cabaret dans le Paris de l'après-guerre, a de grandes ambitions. Elle est mariée à Maurice Martineau, un jeune bourgeois qui s'est fâché avec sa famille pour l'épouser et qui est devenu son pianiste accompagnateur. Le couple s'aime mais se querelle fréquemment à cause de la légèreté de Jenny et de la jalousie de Maurice. Leurs problèmes conjugaux commencent réellement lorsque Jenny, par arrivisme, décide de s'attirer les faveurs du vieux Brignon, un vieil homme riche et pervers, qu'elle croit pouvoir manipuler afin de se lancer dans le cinéma. Furieux, Maurice profère des menaces de mort à l'égard du septuagénaire et, lorsqu'il apprend qu'il a donné rendez-vous à sa femme à son domicile, il se confectionne hâtivement un alibi et débarque chez lui avec l'intention de le tuer. Or, il trouve le travail déjà fait, Jenny absente et sa voiture volée. Ce que Maurice ne sait pas c'est que Jenny, offusquée par les avances du vieil homme, l'a assommé avec une bouteille de champagne et s'est enfuie le croyant mort. Terrifiée, la jeune femme s'est réfugiée chez sa voisine et confidente : Dora, une photographe d'art et amie d'enfance de son mari. Dora, qui aime Jenny en secret (alors que Jenny la soupçonne de convoiter Maurice), la convainc de ne rien dire à personne et va elle-même chez Brignon effacer les empreintes de Jenny et chercher les renards que son amie avait oubliés. Peu après, Maurice se rend chez Dora et lui raconte lui aussi son « histoire ». Dora, par fidélité tant envers Jenny que Maurice, décide de se taire.
L'Inspecteur Principal-Adjoint Antoine, de la Brigade Criminelle de la Préfecture de Police de Paris —un ancien Sous-Officier de l'Infanterie Coloniale qui vit seul avec son petit garçon métis qu'il élève tendrement— est chargé d'enquêter sur le meurtre de Brignon. En fouillant dans les connaissances de Brignon, Antoine est vite amené à s'intéresser à Dora (qui photographiait pour le vieil homme des jeunes filles dénudées) mais aussi à Jenny et à Maurice. Il apprend notamment que Maurice a menacé Brignon de mort et que son alibi (il a passé la soirée au théâtre) peut facilement être démonté. Quand les présomptions de l'Inspecteur se transforment en certitudes et montrent que le jeune homme —tout comme sa femme— a menti, la vie du couple est alors prise dans l'engrenage judiciaire. Désespérée, Jenny est décidée à se dénoncer mais Dora l'en empêche.
Le soir de Noël, Maurice, convoqué à la Brigade Criminelle, est brutalement interrogé. Poussé à bout, il avoue être allé chez Brignon le soir du meurtre mais clame l'avoir trouvé mort. Comme personne ne semble le croire il est placé en garde à vue où il s'ouvre les veines dans sa geôle. Confrontée à ce drame, Jenny avoue toute l'histoire à Antoine, mais Dora, résolue à protéger son amie jusqu'au bout, affirme que c'est elle la meurtrière ; l'Inspecteur Antoine lui apprend alors que Jenny n'est pas la coupable : le vrai meurtrier est Paulo, le voleur de la voiture de Martineau qui, venu chez Brignon pour le cambrioler et pris de panique en voyant le vieil homme ensanglanté se ruer sur lui, l'a abattu. L'Inspecteur Antoine —qui a deviné l'amour de Dora pour Jenny— compatit avec fatalisme à cette idylle condamnée à demeurer secrète et, souriant avec paternalisme, lui dit que ses deux amis sont sauvés.
Le matin de Noël, Jenny rentre du Quai des Orfèvres avec un Maurice très affaibli mais qui a survécu. Leur amour est devenu plus profond et ils sont décidés à reprendre une vie normale et heureuse. Ils reçoivent cependant une dernière visite d'Antoine qui rapporte les fameux « renards » de Jenny et convoque Maurice au Quai des Orfèvres pour le lendemain mais comme simple témoin. Le couple voit alors Antoine et son fils s'éloigner dans la neige vers le fameux « casse-croûte au bistrot » que le policier lui promettait depuis longtemps. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire