Un film étonnant passionnant avec un sujet que seul le
cinéma peut inventer, mais ici ce n'est pas du cinéma, le film est tiré de la
vie d'un déserteur allemand pendant la seconde guerre mondiale et qui va
comment dire déjanter totalement. Le film a été présenté au Festival de Toronto
2017 et a été primé au Festival Européen des Arcs en 2017.
On est en 1945, l'Allemagne nazie est en plein chaos, elle
vit ses dernières heures avant de capituler. Les troupes allemandes sont
pourchassées par les forces alliées tandis que les déserteurs se font exécuter
un par un. Massacres, viols ou encore pillages règnent sur cette Allemagne en
plein déroute. Après avoir perdu son régiment, le jeune brigadier Willi Herold
(Max Hubacher) erre pour tenter d'échapper à un commando qui veut l'abattre.
Affamé et affaibli, Herold découvre sur son chemin, dans une voiture
abandonnée, l'uniforme couvert de médailles d'un capitaine nazi mort de la
Luftwaffe. Pour échapper à sa mort programmée, il décide de le revêtir pour se
camoufler et échapper à ceux qui veulent le tuer. Un camouflage idéal,
l'uniforme étant le symbole de la puissance et surtout de l'autorité.
Sous sa nouvelle identité, le capitaine Herold constitue un
commando pour une mission qu'il a inventée de toutes parts : pour Hitler, ils
doivent établir un rapport sur l'état de l'arrière-front. Herold prend goût au
rôle qu'il s'est emparé. Sadique et fragile psychologiquement, il sème sur son
passage des centaines de victimes.
Quand on dit que l’habit ne fait pas le moine, Herold lui
nous donne l'impression que l'habit lui permet toutes les exactions que son
seul statut de brigadier ne lui permettait pas. Il est certain que le garçon
avait déjà des problèmes psychiatriques de haute volée, et peut-être considéré
comme un tueur de masse, comme l'un des pires que l'on est connue même en temps
de guerre. Terrifiant personnage que le réalisateur ne cherche même pas à
comprendre tellement il est hors norme.
Dans ce noir et blanc qui sied bien à cette atmosphère
d'apocalypse, il nous sert un film fort et ambitieux mais qui rappelle de
mauvais souvenirs.
Sur certains aspect (l'abject) le film fait penser au Ruban
Blanc de Michael Haneke avec cette même tendance à ne rien lâcher de l'horrible
quitte à choquer.
Un film glaçant qui n'est pas sans rappeler Les Bienveillantes
et même si la violence est absente mais tellement présente en sous-main, marque
le retour du réalisateur à un cinéma plus intimiste comme Heaven ou Tatoo avant
d'aller touchez des billets verts pour réaliser Divergente 2 & 3, Red et RIPD,
au moins dans sa carrière il aura réussi un film.
Au casting Frederik Lau acteur allemand de 29 ans qui a
commencé sa carrière à 13 ans et qu'on a vu dans La Comtesse de Julie Delpy.
Mais c'est surtout l'acteur principal Max Hubacher qui
marque de sa présence le film sans un sourire, l'air grave de circonstance à
faire froid dans le dos et qui tiens le film avec prestance et talent.
Max Hubacher est un jeune acteur Suisse de 36 ans qu'on
avait découvert en France dans un film LGBT "Mario" de Marcel Gisler.
NOTE : 14.40
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Robert Schwentke
Scénario : Robert Schwentke
Direction Artistique : Harald Turzer
Décors : Jurek Kuttner
Costumes : Magdalena J.Rutkiewicz Luterek
Photographie ; Florian Ballhaus
Montage : Michal Czarnecki
Musique : Martin Todsharow
Production ; Frieder Schlaich pour Filmgalerie 451 , Alfama Films et Opus Films
DISTRIBUTION
- Max Hubacher : Willi Herold
- Milan Peschel (en) : Freytag
- Frederick Lau : Kipinski
- Bernd Hölscher : Schütte
- Waldemar Kobus (en) : Hansen
- Alexander Fehling : le capitaine Junker
- Samuel Finzi : Roger Kuckelsberg
- Wolfram Koch (de) : Schneider
- Britta Hammelstein (de) : Gerda
- Sascha Alexander Gersak (de) : Sichner
- Blerim Destani (en) : Dahler-Kaufmann
- Hendrik Arnst (de) : Weyher
- David Scheller : Claasen
- Marko Dyrlich (de) : Brockhoff
- Haymon Maria Buttinger (de) : Dr Kremer
- Eugénie Anselin (lb) : Irmgard
- Alexander Hörbe (de) : Schnabel
- Harald Warmbrunn (de) : le fermier
- Rike Eckermann (de) : la femme du fermier
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