Xavier Dolan est vraiment amour, que ce soit dans ses
films, dans ses interventions mais aussi avec son public qu'il hésite à prendre
dans ses bras, on imagine bien ce garçon se précipité sur une scène pour venir
applaudir ses idoles ;
Ici ses idoles, ce sont sa bande de copains, c'est vrai
copain depuis longtemps depuis très jeune, ceux avec qui il a fait les 400
Coups (oui il y a du Truffaut en lui), ses amis, ses amours mais pas ses
emmerdes, sauf là dans ce film, qui est une fiction, et non une autobiographie
de sa bande de potes, certains moments, certains dialogues sont le reflet de
leurs jeux, de leurs joutes verbales.
Et c'est pour cela que le film fonctionne, car il arrive
dans les séances de groupe car ils se regroupent souvent à donner une telle
fluidité dans leurs rapports que j'en ressort abasourdi de simplicité car même
si Dolan nous réserve ces fulgurances habituelles qu'on attend dans sa mise en
scène, comme cette petite lucarne qui est une fenêtre sur le désir, Dolan nous surprend
une fois de plus par son intelligence de son propos et de sa vision; Il est
certain qu’en 8 Films on reconnait un film de Dolan très vite à la vision.
Chez deux frangins Matthias (Gabriel d'Almeida Freitas)
et Rivette (Pierre Luck Fronk) les soirées s'enchainent entre amitié viriles
entre cigarettes qui font mal à la tête et alcool qui n'arrange rien aux
propos, toute une bande les entourent , Maxime (Xavier Dolan) assez timide
toujours en conflit avec sa mère (Anne Dorval) (une thématique Dolanrienne) ,
Frank (Samuel Gautier), Brass (Antoine Pilon) , les bons mots, les jeux que
seuls eux comprennent sont les habitudes de ce groupe qui s'aiment comme jamais
, même quand un grain de sable peut foutre le bordel.
Lors d'une de ses soirées une de leurs copines Lisa
(Catherine Brunet) après une désaffection, demande à cette bande de potes de
jouer une scène pour elle pour un de ses films d'études, et pour ces bandes
d'hétéros à part Rivette, la scène en question va les troubler, car il s'agit
de deux garçons qui vont devoir s'embrasser sur la bouche, Maxime n'hésite pas
et se propose, alors que Matthias lui devra y allez à la suite de la perte d'un
pari, parmi leurs jeux.
Baiser soft que l'on verra à peine, va bouleverser les
deux amis, Maxime qui cache son homosexualité latente, qui ne sont fait que de
simple regard amoureux dans un bus (quelle belle scène), Matthias est plus
dérangé, n'acceptant pas cette impression qu'il a eu pendant et après le baiser
(on a l'impression qu'il y a eu déjà quelques choses entre eux bien avant).
L'amitié comme disait Freud est-elle une pulsion sexuelle
cachée, ici oui car ce qui est inévitable se passera dans une pièce au fond de
la maison, alors que ses potes continuent de délirer à quelques pas de là dans
une pièce voisine.
Les déchirements, les non-dits vont faire déchirer cette
bande de copains, mais quand on est amis, on met des pansements sur les plaies
et on se resserrent dans les bras.
Un personnage annexe dans la vie de travail de Matthias,
un jeune américain McAfee (Harris Dickinson vu dans le récent Maléfique 2) beau
comme les blés va montrer à Matthias inconsciemment qu'il s’est trompé de
route, et qu'il faudra bien attendre le bonheur aux portes d'un départ.
Oui je sais Dolan agace, même surtout ce qui n’ont pas vu
ses films (c'est un comble) mais je suis désolé pour un cinéaste qui n'a pas
étudié (peut-être ce qui le hait, parce qu’eux ont pas de talent malgré les
études) Dolan arrive même pendant deux heures à nous donner un plaisir
coupable, coupable d'aimer sa façon de voir une bande de copains, d'avoir eu
l'intelligence d'avoir pris ses copains comme stars (sic) de son film.
De sa très jolie photographie avec son fidèle André
Turpin et ses moments de piano de Jean-Michel Blais qui donne ce parfum de
mélancolie.
Un film fait avec amour, que je reçois aussi avec amour,
mais c'est Dolan.
Tous ses comédiens sont formidables dont bien sur Gabriel
d'Almeida Freitas dont c'est le premier film et il est la révélation du film et
Pier-Luc Funk plus connu au Québec (Genèse, les Démons). Et bien sûr Dolan
lui-même beau comme un scooter qui se laisse filmer avec amour un peu comme
Dorian Gray, et puis bien sur son double Anne Dorval dans le rôle de sa mère
presque de substitution.
Seule note négative, c'est la version québécoise et en
plus en langage jeune, qui peut perturber si on essaie de comprendre, mais on
suivra la VOST comme on la suivait sur Parasite ne parlant pas plus le coréen.
Excellent film et mon Dolan que je rêve de rencontrer et
de prendre dans mes bras, excelle toujours dans son univers particulier ; Et
puis quelqu'un qui voit 100 fois Titanic et qui connait par cœur les dialogues
de Titanic, Maman j'ai raté l'avion et Les Visiteurs ne peut pas être mauvais.
Love Dolan
NOTE : 17.20
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Xavier Dolan
Scénario : Xavier Dolan
Musique : Jean Michel Blais
Production : Xavier Dolan et Nancy Grant
Décors : Colombe Raby, Genevièeve Boivin, Pascale Deschênes et Marzia Pellissier
Directeur Artistique : Claude Tremblay
Montage : Xavier Dolan
Photographie : André Turpin
Etalonneur ; Jérôme Cloutier
Costumes : Pierre-Yves Gayraud et Xavier Dolan
1er Assistant Réalisateur : Matthex Jemus et Laurence Mercier
Directeur de Production : Germain Petitclerc
Maquillage : Edwina Voda
Effets Spéciaux : Mario Dumont
Montage son : Syvain Brossard, Guy Pelletier et Jean Philippe Savard
Son : Sylvain Brossard
DISTRIBUTION
Micheline Bernard : Francine
Marilyn Castonguay : Sarah
Harris Dickinson : McAFee
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