Comme tous les avis que je donne sur les films , c'est ma vision a moi du film, pas celle du réalisateur, pas celle des critiques ou pseudo critiques, mais ma part de la façon que je vois le film
Tous les films de Dolan me parle, car même s'il n'est pas de
ma génération, il est , il fait ce que j'aurais aimé être , un homme bourré de
passions et de rêves, et le film que vient de nous présenter Dolan qui a mis
très longtemps à sortir, fait partie de ces films qu'on oublie pas et surtout
moi, il parle de plein de choses moi le fan de cinéma, qui aime les acteurs, et
qui s'imaginent qu'après un film les personnages existent encore autour de
soir. Un film sur les jolis mensonges de la vie, de la passion excessive qu'on
peut avoir vers nos idoles ;
A l'impossible je suis tenu, la phrase de Cocteau que Dolan
c'est fait tatouer sur le corps est bien le principe qui se rapproche de la
carrière du jeune homme, tout est possible avec lui, rien n'est impossible
Ce jeune homme de 30 ans a en quelques années complètement
subjugué le cinéma que certains sont au diapason devant son talent, les autres
détestent son arrogance, mais ce garçon bourré d'humour et très bavard , on
l'écoute parlé de cinéma, de la vie, des rêves que l'on doit assouvir et dans
ce film tous y est , les rêves des uns, l'arrogance d'une star qui fait
semblant d'être un personnage qu'il n'est pas et puis dans le personnage de
Ruppert (Jacob Tremblay puis Ben Schnetzer) , on a Xavier Dolan totalement, un
peu beaucoup le complément de son film le plus autobiographique qu'était J'ai
Tué ma Mère.
Dolan met beaucoup de lui dans ses personnages, un peu comme
Truffaut ou Visconti et malgré l'argent plus facile dans ce film par rapport à
ses précédentes œuvres où il tournait souvent sans avoir le budget comme ces
deux premiers films, Dolan n'a PAS vendu son âme au diable pour son premier
film en langue anglaise et c'est tant mieux ;
Dolan est un créateur dans l'urgence , comme si il n'y avait
pas d'avenir, c'est drôle cette envie de tourner vite et beaucoup, à chacun de
ses films , il est déjà sur un autre projet, après les vicissitudes de la
sortie du film ci-contre, Dolan écrivait sur le tournage de Boy Erased dont il
fait l'acteur (il est très bon aussi) son nouveau film Matthias et Maxime qui devrait
se retrouver à Cannes cette année, une boulimie de travail pour se
perfectionniste jamais content de son résultat et qui demande beaucoup à ses
acteurs, qui lui rendent bien;
Le film comme souvent chez Dolan est un rapport avec la mère,
celle de Donovan (Susan Sarandon) qui laisse son fuir la maison pour qu'il
croie en sa carrière, même s'il elle n’est pas dupe, avec cette magnifique
scène où Donovan va se réfugier chez elle après ses déboires et qu'elle s'amuse
de retrouver son fils comme avant lorsqu'il prend un bain comme quand il était
petit. Et celle de Rupert (Natalie Portman) dépassé par son gamin de 11 ans,
étouffant sur les envies de son fils, protectrice soit mais sans vraiment lui
parler car c'est lui qui décide, une belle scène également où elle regarde Rupert
avec délectation l'écran car son idole est sur l'écran découvrant chaque
nouveauté avec envie. Si l'un finit mal, Rupert sera trouvé sa voie sans
séquelles, ni par ce qui est arrivé à Donovan, ni par les questions qu'ils se
posaient sur lui-même quand il était petit.
Il y a beaucoup donc de Dolan dans ce personnage de Rupert,
comme lui est insouciant, amoureux transi, mais ne se pose pas de questions, il
est libre alors qu'autour de lui c'est le bordel, mais il en a cure
ATTENTION SPOILERS
ATTENTION SPOILERS
Un jeune acteur Rupert Turner (Ben Schnetzer) veut donner un
interview à un journal qui lui envoie une journaliste (Thandie Newton) pas très
inspiré par ce personnage qui ne lui inspire rien, Rupert à envie de parler de
lui surtout mais aussi alors que plus personne ne se souvient de lui de Jason
Francis Donovan (Kit Harington), Rupert va aborder la relation qu'il a eu par
écrit seulement avec la star de l'époque 10 ans auparavant alors qu'il avait 11
ans ;
10 ans auparavant et ce depuis 5 ans, le jeune Rupert (Jacob
Tremblay) s'est voué une passion pour Donovan , comme beaucoup d'adolescent qui
se subjugue avec des vedettes éphémères pour la plupart où qui change avec le
temps, Rupert très avancé pour son âge, écrit son amour de fan à Donovan, et
surprise en cachette de tous, même de sa famille, va lui répondre et entretenir
une relation à travers ses courriers; Rien de bien grave, mais chacun de leur
côté , ils vont raconter leur quotidien, très facile pour Rupert, mais plus
compliqué pour Donovan, car il va avouer à ce garçon qu'il aime les hommes et
que personne le sait;
Tout aurait pu en rester là si Rupert n'était pas harcelé à
l'école par ses camarades qu'ils soupçonnent d'être gay, car il est amoureux
d'un acteur, et ses courriers vont être volés et délivrés à la presse à
scandale qui va en faire ses choux gras, d'autant plus qu'un autre acteur
autour de Donovan l'accuse de harcèlement, la descente en enfer commence pour
Donovan chez qui tout le monde s'écarte jusqu'au moment fatal ou un suicide ou
une overdose va avoir raison de la faiblesse de Donovan.
C'est toute cette difficulté que Dolan explore dans cette
dualité entre un fan et son idole, entre une star qui est obligé de mentir sur
sa sexualité pour rêver de paillettes et de lumière, combien d'acteurs connus
ont dû se cacher dans ce monde artistique qui prône la tolérance soi-disant
mais est prêt à mettre au pilori des personnes qui ont eu une autre
sensibilité.
Un film magnifique sur nos secrets quand on était enfants,
nos fantasmes, nos désirs mais nos difficultés à exister dans ce monde surfait
ou on est obligé de justifier tout, comme la dernière scène du film ou pourtant
tout est suggéré , qui me rappelle beaucoup le film My Own Private Idaho de Gus
Van Sant, Rupert quand il aura fini l'interview rejoindra son copain sur une
moto et mettra sa tête sur son épaule sous le regard de la journaliste à
travers les vitres du café; C'est beau et simple, pas de discours une évidence;
Pendant tout le film, merveilleusement filmé avec ses plans habituels
de Dolan, il nous fait entrer dans son univers, son montage serré pouvant faire
plusieurs films avec les mêmes images, et une bande originale absolument
admirable de The Verve, Adèle, Florence and the Machines, Green Day, The Life,
Pink, Cat Power et même Dalida et une superbe version de Stand By Me;
Xavier Dolan pour son premier film en langue anglaise a
réuni un casting éblouissant, il faut dire que comme en France, tout le monde
veut tourner avec lui, de Thandie Newton, Kathy Bates (l'agent de Donovan),
Natalie Portman, ou Susan Sarandon il amène cette touche féminine et juste que
Dolan amène toujours avec grâce et admiration.
Du côté des acteurs, Dolan c'est fait plaisir en invitant
Michael Gambon le narrateur, lui Dolan fan absolu de Harry Potter, Jared Keeso
dans le rôle du frère de Donovan que Taylor Kitsch a refusé e rôle, Chris Zylka
qui joue l'amant de Donovan par qui le scandale a éclaté, Ben Schnetzer jeune
homme transi dans le rôle de Rupert Turner jeune homme qu'on avait découvert
dans Pride.
Et puis il y a Kit Harington dans le rôle de Donovan, qui a
beaucoup de lien avec son personnage, star adulée dans le monde entier pour un
seul rôle Jon Snow qui en a fait une star planétaire, lui descendant du roi
Charles II, joue parfaitement son rôle de star qui se cherche qui lui n'a pas
réussi à mettre son pied dans la bonne case, pour faire un doigt d'honneur à la
connerie humaine ;
Et il y a surtout Jacob Tremblay. ce jeune ado de 12 ans
confirme film après film depuis Room qu'il peut-être la superstar de demain si
les petits cochons ne le mangent pas, car combien de Tremblay ont perdu la
bataille de la gloire (Rendfro, Haim, Osment) , protégez le , dans le film de
Dolan à l'image de son réalisateur, il éclabousse de chaque instant sa
présence, même si son personnage est insupportable, ne pensant qu'à lui , ne
regardant pas autour de lui, et même à la mort de Donovan il mettra 10 ans à
comprendre qu'il a loupé quelque chose dans sa quête d'identité, Tremblay
montre un talent rare à cet âge (il y a aussi Noah Jupe) maitrisant et
électrisant son personnage, .
Alors oui le Film de Xavier Dolan est le chef d'œuvre que
j'attendais et tant pis pour les pisses froides, et ma fidélité, mon amour, ma
passion pour ce réalisateur est intacte, comme le fan du film, à 100% séduit. Ah si les jeunes LGBT à travers le monde, puisse vivre leurs rêves et en parler sans tenir compte des vents contraires.
Le premier choc de l'année et mon coup de cœur.
NOTE : 18.10
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Xavier Dolan
Scénario : Xavier Dolan et Jacob Tierney
Musique : Gabriel ha
Production : Xavier Dolan (Sons of Manual) , Nancy Grant, Lyse Lafontaine et Peter Carlton
Photographie ; André Turpin
Casting : Carmen Cuba
Décors : Anne Pritchard et Colombe Raby
Directeur Artistique : Henrich Boraros, John El Manahi , Pierre Perrault et James Price
Montage : Xavier Dolan et Mathieu Denis
Costumes : Xavier Dolan et Elise de Blois
DISTRIBUTION
Ben Schnetzer : Rupert Turner adulte
Jared Keeso : James Donovan
Emily Hampshire : Amy Bosworth
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