A partir d'aujourd'hui, je vais me lancer un petit challenge,
en choisissant un film qui va me rester pour les 100 dernières années du
Cinéma, et j'espère que d'autres années suivront, mon challenge sera autant
pour le film qu'il me reste pour une année, un acteur ou actrice, un
réalisateur ou un genre de films
Aujourd'hui on commence donc pour fêter ces 100 ans (même si
le cinéma date de 1895) par l'année 1919 et pour cette année j'ai choisi le
film :
J'ACCUSE d'ABEL GANCE de 1919
Même si le titre du film fait penser à l'article d'Emile
Zola pour la défense du Capitaine Dreyfus en 1894 et qui avait divisé la France
dont une frange antisémite, Abel Gance c'est plus appuyé sur le fond de
l'article qui dénonçait les affres de la Première Guerre Mondiale qui venait de
se terminer à travers la vie et la mort d'un ancien poilu Jean Diaz (Romuald
Joubé) devenu pacifiste avec le temps.
Le film est muet et Abel Gance en fera une version sonore en
1938 en incorporant des séquences de son film de 1919 ;
Synopsis : Le film met en relief deux hommes que tout sépare
issus d'un même village. L'un, Jean Diaz, est poète et porte la joie de vivre,
l'autre, François Laurin, est une brute qui rend sa femme, Edith, contrainte au
mariage par son père, malheureuse. Jean et Edith tombent amoureux. La guerre
éclate. Jean et François apprennent à se connaître pendant la guerre. Edith est
déportée en Allemagne comme toutes les femmes de son village. Elle est
violée par des soldats et parvient à s'échapper et rentre chez elle. Mais
François meurt à la guerre, quant à Jean, il devient fou, il a des visions
macabres qui dénoncent et accusent les horreurs de la guerre et il finit par
mourir également.
Lors de la fameuse scène de Marche de la mort, ce sont des
vrais soldats en permission qui ont joués leurs propres rôles, beaucoup sont
mort après cette séquence en revenant sur le front, car beaucoup des séquences
du film ont été tournés sur le champ de bataille de Saint-Mihiel qui donnait la
puissance aux images, et la folie qui pouvait s'emparer des hommes à la sortie
de ce conflit, comme d'autres guerres d'ailleurs.
L'assistant réalisateur le citoyen Suisse Blaise Cendrars
qui avait incorporé la Légion avait perdu un bras pendant ce conflit, on le
voit à la fin du film.
Ce film cela fait longtemps que je l'ai vu sur ARTE avec
explication de texte à la fin et cela faisait froid dans le dos, comme le titre
"J'accuse" on voyait les stupidités des guerres pour l'ego des uns ;
Les acteurs Romuald Joubé est mort en 1949 et avait joué Le
Miracle des Loups, Mandrin et Mathias Sandorf au cinéma. Maxime Desjardins lui
est mort en 1936 et on l'a vu dans Les Mystères de Paris, Le Mystère de la
Chambre Jaune et Mimi-Trottin. Quant à Sévérin-Mars est décédé en 1921 on l'a
vu dans La Rose du Rail et L'Agonie des Aigles.
Abel Gance lui est mort en 1981 et on lui doit des grands
classiques du cinéma comme son Napoléon, Austerlitz, La Reine Margot, Mater
Dolorosa, Potiche ou La Rose du Rail.
Un film sur l’héroïsme, la douleur, la fraternité, l'honneur
et aussi la folie, folie aussi de rester devant le film pendant trois heures,
fait d’hallucinations, de partis pris mais tellement prémonitoire ou en forme
d'avertissement surtout avec sa version de 1938.
Je reconnais que le film est difficile à suivre, Gance étant
totalement mégalo comme on l'a vu avec son Napoléon, mais il est important à
voir pour comprendre comment un cinéaste de talent voyait le monde à travers sa
caméra, passionnant mais certes difficile d'accès
Le film a failli disparaître à la suite de l'incendie de la
Cinémathèque Française en 1980, brûlé en partie il sera reconstitué une
nouvelle version sera reconstruite.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Abel Gance
Scénario : Abel Gance
Photographie : Marc Bujard, Léonce-Henri Burel et Maurice Forster
Montage ; Andrée Danis et Abel Gance
Production : Charles Pathé
Assistant Réalisateur : Blaise Cendrars
Durée : 166 minutes
DISTRIBUTION
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