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lundi 19 décembre 2016

DECES A 99 ANS DE LA LEGENDE SULFUREUSE ZSA ZSA GABOR

La légende hollywoodienne d’origine hongroise Zsa Zsa Gabor, connue autant pour sa vie sentimentale que sa carrière cinématographique, est morte dimanche à l’âge de 99 ans d’une crise cardiaque, a annoncé son neuvième mari, Frederic von Anhalt.

Le prince von Anhalt a indiqué que Zsa Zsa Gabor était décédée à son domicile de Los Angeles, entourée de sa famille et de ses amis. « Tout le monde était là. Elle n’est pas morte seule », a-t-il dit. L’actrice l’avait épousé en 1986, son plus long mariage. 

En dépit de son grand âge et du semi-oubli qui l’entourait, la flamme de l’intérêt médiatique que cette modeste actrice mais grande mondaine et croqueuse d’hommes avait su ménager autour de sa personne n’avait pas faibli. Jusqu’à son dernier souffle, cette femme à la vie tumultueuse, vivant dans sa somptueuse villa de Bel Air à Los Angeles comme un papillon de nuit sous les feux de Hollywood et de la jet-set internationale, aura donc attiré sur elle la lumière.

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Elle est née Sari Gabor, le 16 février 1917 à Budapest, en pleine première guerre mondiale, dans ce qui était encore, plus pour très longtemps, l’Empire austro-hongrois. Elle est la cadette d’une fratrie qui comporte deux sœurs, l’aînée Magda et la benjamine Eva, qui deviendront comme elles actrices de modeste envergure et inextinguibles consommatrices de l’institution sacrée du mariage. Aucune des deux n’atteindra toutefois le degré superlatif de renommée et de frasques mondaines conquis par la future Zsa Zsa.
Faute de conquérir par sa carrière ce statut de célébrité, Sari Gabor, dotée d’un esprit vif et d’un pétillant cynisme, avait très tôt compris que l’autre voie d’accès au rêve hollywoodien consistait à construire sa propre légende, à faire de sa vie un objet de célébrité par la mise en scène scandaleuse et feuilletonesque de son intimité. Blonde à l’accent exotique, aux bijoux voyants et aux décolletés plongeants, elle incarna dès les années cinquante le mythe dévoyé d’un Hollywood en perte de vitesse, où la chronique des mœurs et l’appartenance ostentatoire au gotha se substituait à l’inaccessible aura des stars de la belle époque. Elle est à ce titre une devancière des icônes et du glamour contemporains.

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Autant dire, à l’heure où la mort exige qu’on dise en vérité ce qu’il en fut de sa vie, que la part des choses est difficile à faire, là où l’affabulation, la mythomanie et le goût invétéré de la publicité tiennent lieu de vérité. La première étape de cette ascension a lieu en 1936, lors de son élection au titre de Miss Hongrie. Dans une Europe où la montée des périls se fait de nouveau sentir, la reine de beauté saisit sa chance et prend son ticket pour Hollywood. Elle y réussira moins par la nature des rôles qu’elle décroche que par le nombre et la qualité des maris qu’elle va successivement prendre dans ses filets.

Parmi les premiers, excepté une prestation de premier plan chez le truculent John Houston (Moulin rouge, 1952), on note surtout une litanie d’apparitions mineures, dans Histoire de trois amours (1953) de Vincente Minelli ou La Soif du mal (1959) d’Orson Welles, pour ne citer que les auteurs les plus mémorables. Assez rapidement d’ailleurs, le cinéma et la télévision ne l’emploieront plus que pour interpréter son propre rôle. Chuk Russel lui demandera ainsi, non sans quelque humour, de n’être qu’elle-même dans le film d’horreur Freddy 3 (1987). La liste de ses conjoints, qui fonde avec celle de ses divorces sa sulfureuse réputation, mérite en revanche d’être citée in extenso.

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Elle épouse en 1937 Buhran Asaf Belge, un journaliste et diplomate turc ; en 1942, Conrad Hilton, le fondateur de la célèbre chaîne hôtelière avec lequel elle aura son unique fille Constance Francesca Hilton ; en 1949, l’excellent acteur britannique George Sanders, qui épousera plus tard sa sœur Magda avant de sombrer dans l’alcool ; en 1962, le banquier Herbert L. Hutner ; en 1966, Joshua S. Cosden, un magnat du pétrole ; en 1975, Jack Ryan, le designer de la poupée Barbie ; en 1976, Michael O’Hara, un avocat ; en 1983, Felipe de Alba, un acteur mexicain ; en 1986, Frederic Prinz von Anhalt, fils adoptif de la comtesse Marie-Auguste d’Anhalt, de son vrai nom Hans Robert Lichtenberg. Deux records dans ces unions successives : celui de la plus courte durée avec Felipe de Alba, le mariage ayant été déclaré invalide le lendemain de la cérémonie, et celui de la plus longue avec son dernier et actuel conjoint.

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Passons rapidement sur la longue liste d’amants et de hauts faits (elle prétend notamment avoir été déflorée non par son premier mari mais par Kemal Atatürk en personne, déclare que la naissance de sa fille est le fruit d’un viol commis par son deuxième mari, évoque les comportements sexuels de ses amants…) dont elle se targue dans une autobiographie voluptueuse et venimeuse à souhaits. Certains voudront voir dans cette manière de retourner comme un gant le règne aliénant de la domination masculine la marque d’un féminisme émancipateur. La chose reste grandement discutable. Car cette vie sentimentale mouvementée s’agrémente d’épisodes qui défraient régulièrement la chronique et ne dépareraient pas un soap opera.

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Incarcération pour avoir giflé un policier qui la verbalise au volant de sa Rolls Royce Corniche, procès contre sa propre fille qu’elle accuse de vol, soupçon de séquestration par son dernier mari en date. En un mot, Zsa Zsa Gabor, par ailleurs Républicaine convaincue et soutien indéfectible de l’ex-président Ronald Reagan, était très en avance sur son temps en matière de « peopolisation ». Interrogée sur les mœurs de l’arrière-petite fille de son deuxième mari, l’ineffable Paris Hilton, elle n’en jugeait pas moins que la jeune milliardaire en faisait un peu trop, illustrant la peur qui nous saisit parfois devant l’apparition de notre propre reflet. 

FILMOGRAPHIE

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