Voilà un film dont le sujet ne va pas plaire à cette presse
autoproclamée chantre du cinéma avec des effets, des cadrages, des longs plans séquences,
comme pour certains spectateurs qui se précipitent sur des daubes
intergalactiques de comédies françaises ou de films de super-héros, mais en
oublie qu'on peut allez voir un film surtout pour son contenu et faire passer
un message à la jeunesse d'aujourd'hui à qui le film devrait être présenté avec
débat à la clef. Et très complémentaire même avec un sujet à l'opposé de la
série Skam, de faire en sorte qu'aujourd'hui que l'homosexualité ne soit plus
un sujet de société, de fait divers et d'incompréhension entre des mondes et
des religions qui s'ignorent.
Parlons tout d'abord du réalisateur Joel Edgerton dont c'est
le deuxième film après l'excellent Loving qui parlait du racisme, et pour cet
acteur/réalisateur il reste pour son deuxième film sur un autre sujet de
société, la difficulté pour un adolescent de vivre son homosexualité comme bon
lui semble, on aborde autant les sujets comme le Outing, le harcèlement, les
problèmes avec les parents surtout le père et un sujet qu'on a du mal à croire
qu'il existe encore dans un pays soi-disant civilisé des thérapies de
conversion très accès sur la religion pour guérie (!!!) le jeune homme en
question. Il parait qu'il existe encore en France ce type de conversion mais je
n’en ai pas trouvé trace.
Le film est adapté des mémoires de Garrard Conley (Jared
Eamons dans le film) "Boy Erased : A Memoir of Identity, Faith and
Family" en 2016 qui voulait sensibiliser le public sur ses thérapies de
conversion d'ailleurs toxiques comme ici ou pas.
On y suit dans ce film la famille Eamons, celle où vit un
adolescent Jared Eamons (Lucas Hedge) le fils d'un pasteur baptiste (Russel
Crown) dans une petite commune rurale des Etats-Unis où son orientation
sexuelle est brutalement dévoilée à ses parents à l'âge de 19 ans, par un de
ses propres amants qui va le dénoncer à son école. Craignant le rejet de sa
famille et de sa communauté religieuse, Jared est poussé à entreprendre une
thérapie de conversion (aussi appelée thérapie réparatrice ou thérapie de
réorientation sexuelle).
En conflit avec son père qui l'aime pourtant, il sera couvé
par sa mère (Nicole Kidman) mais si elle veut le protéger ne peut refuser
l'avis du chef de famille et religieux et les deux sont totalement liés ici.
Dans ce centre il va croiser nombre jeunes hommes et jeunes
filles , autant en conflit avec eux-mêmes qu'avec leurs familles parmi eux Jon
(Xavier Dolan), Gary (Troy Sivan) Cameron (Britton Sear) qui se réfugie
dans le suicide pour échapper à ce qu'il est, Sarah (Jesse de la Tourette) ,
Simon (Matt Burke) , mais il va surtout entrer en conflit avec le thérapeute
principal (Joel Edgerton) aidé de son affreux second Brandon (Léa des Red Hot
Chilli Peppers) , découvrant et revendiquant progressivement son identité.
Deux parties dans le film les relations entre le père et le
fils comme dans My Beautiful Boy, avec un père qui doit faire respecter les préceptes
de sa communauté, ne voulant pas de mal à son fils, il ne le met pas à la
porte, mais ne dialogue pas beaucoup avec lui et refusant de voir que son fils
a choisi une autre voix, ce qu'on appelle l'obscurantisme. Avec cette mère
protectrice mais faible par rapport à ce mâle blanc très directif aux States,
comme si cette mère au foyer ne pouvait pas avoir de l'humanité avant qu'il
soit trop tard.
De l'autre on va entrer dans cet antre de ce centre, avec
ses séances autant religieuse, qu'exorciste ou les meneurs veulent faire entrer
le diable du corps de ces jeunes gens, sans fioriture Edgerton nous plonge dans
ces moments de perversion de ces soi-disant médecin de l'âme , mais plutôt des
tortionnaires , il y a pas d'autres mots, c'est difficile les mots étant
souvent plus durs que les coups, certains de ses jeunes pensionnaires trouvant
même à accepter ces tirades humiliantes par dépit ou par persécution, mais le
plus terrible c'est beaucoup en sorte détruit comme ce jeune Cameron, la messe
qui en suit est pas des meilleurs goûts c'est bien la preuve que ces thérapies
sont scandaleuses et Edgerton montre simplement et avec simplicité sans pleurs
ni couronnes la vérité qu'on nous cache, comme d'ailleurs tous ceux qu'on met
dans des asiles pour le même principe parce qu'il gêne la société bienpensante.
Le monde va mal c'est certains et les homosexuels sont
partout dans le monde terrorisé voir plus dans certains pays ou certaines
religions, car oui la religion est un fait important dans ces haines, la haine
des homosexuels n'existent dans ce bas monde que par la création des religions
qu'elles qui soient.
C'est un film très militant évidement, car la plupart des
acteurs de ce centre sont homosexuels et le vivent bien car ils ont fait leur
coming-out assez facilement, mais combien ne peuvent pas en parler pour ne pas
faire de l'ombre dans leur carrière.
Pour notre Jared même s'il a passé un moment compliqué et
difficile et dans ce centre, arrivera grâce à sa force mentale (mais tout le
monde en a pas) arrivera à coucher sur papier ses émois et ses souvenirs,
trouvera l'amour avec un garçon de son âge et retrouvera avec son père un
semblant de dialogue.
Magnifique acteur Russel Crown et actrice Nicole Kidman
donne une force au film, les jeunes du centre sont très convaincants, mais la
star du film reste Lucas Hedges qui confirme film après film (Manchester by The
Sea, Lady Birds, Three Billboards, ou Ben Is Back) tout le bien que je pense de
lui en attendant de le voir dans 90's, Honey Boy et Waves cette année.
Comme je le dit au début, à montrer dans les écoles pour que
les jeunes comprennent que dans ce monde il y a ce genre de centre.
Ce qui est assez incroyable que celui qui dirigea ce centre a
fait son coming-out plus tard montrant que souvent certains homosexuels n'ont
rien à envié à l'homophobie ambiante, aujourd'hui 36 états aux States
préconisent encore ce type de conversion. Insupportable.
NOTE : 16.20
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Joel Edgerton
Scénario : Joel Edgerton
D'après l'oeuvre de Garrard Conley
Musique : Danny Bensi et Saunder Jurriaans
Production ; Joel Edgeron, Steve Collin, Kerry Kohansky Roberts , David Joseph Craig et Michael J.Moore
Costumes : Trish Summerville
Casting : Carmen Cuba
Décors : Chad Keith
Montage : Jay Rabinowitz
Photographie ; Eduard Grau
DISTRIBUTION
Britton Sear
Emily Hinkler
Jesse de la Tourette
David Joseph Craig
Théodore Pellerin
Madelyn Cline
William Ngo
David Ditmore
Devin Michael
Victor McKay
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