Les années 2010 ont amené Ang Lee à explorer des nouvelles conditions pour ses tournages. Dans L’Odyssée de Pi, il s’essayait à la 3D et employait plusieurs techniques (dont le matte painting) pour construire son univers à partir de fonds verts. Son challenge suivant a été, en plus de la 3D, de tourner en 4K et en High Frame Rate 120 images/seconde pour Un Jour dans la vie de Billy Lynn. Vous le savez sûrement, la base actuelle au cinéma est le 24 images/secondes. Nous sommes donc là à une cadence 5 fois supérieure.
Des prouesses techniques qui ont joué contre le film, celui-ci ne pouvant être diffusé véritablement dans de bonnes conditions dans les salles. La plupart n’étaient pas équipées ou ne souhaitaient pas jouer le jeu, ne permettant pas aux spectateurs de découvrir le film tel qu’il a été pensé par son auteur. Sacrifié, mais sauvé par un succès d’estime et critique fort (surtout en France), Un Jour dans la vie de Billy Lynnétait peut-être trop en avance sur son temps.
Une expérience douloureuse qui n’a pas découragé Ang Lee de s’y remettre. Son Gemini Man a également été tourné en 3D et en 120 images/seconde. Si on ne sait toujours pas comment les salles vont réagir pour le montrer (ou pas) dans les conditions optimales, le film a moins de chance de se planter au box-office pour plusieurs raisons. Premièrement, Will Smith est un acteur bankable pour attirer du monde. Et deuxièmement, le pitch a plus de chances de séduire le public que celui d’Un Jour dans la vie de Billy Lynn. Gemini Man raconte comment Henry Brogan (Will Smith), un tueur d’élite, est pris pour cible et poursuivi par un autre tueur, plus jeune que lui, pouvant prédire chacun de ses mouvements.
On le comprend rapidement en découvrant la première bande-annonce, ces deux personnages ont la même identité mais pas le même âge. Avec sa dégaine de film futuriste explosif, Gemini Man peut permettre au réalisateur taïwanais de toucher les férus d’action et distiller un sous-texte plus profond. Un Jour dans la vie de Billy Lynnétait par exemple un film sur la guerre, l’héroïsme et la société de consommation américaine. On n’oserait croire que quelqu’un d’aussi intelligent qu’Ang Lee ait opté pour le 120 images/seconde juste pour se faire plaisir visuellement. Cette technologie doit lui permettre justement d’enrichir ses thèmes (l’altérité et ce qui en découle semble au centre de ce scénario), tout en rendant l’expérience formelle encore plus viscérale. Dans l’idée, le 120 images/seconde accentue la fluidité et rend la 3D encore plus agréable à l’œil.
On prie déjà pour pouvoir le découvrir en France dans les meilleures conditions possibles dès le 2 octobre prochain. Will Smith est entouré au casting de Mary Elizabeth Winstead, Clive Owen, et Benedict Wong.
Source : Ciné Séries
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