En 2014, le ministère ouvrait une enquête sur un blanchiment d’argent potentiellement gigantesque : 3,5 milliards de dollars auraient été détournés du fonds 1 Malaysia Development Berhad (1MDB, attention à ne pas confondre avec le site de cinéma de référence), créé en 2009 et présidé par le Premier ministre malaisien Najib Razak. Via des sociétés écrans, plusieurs personnalités proches du pouvoir auraient empoché de grosses sommes, notamment Riza Aziz, le beau-fils du Premier ministre, à travers son studio Red Granite Production, qui a co-produit Le Loup de Wall Street. Elles se sont alors offert des villas de luxe aux Etats-Unis, des tableaux de Van Gogh et Monet hors de prix ou encore un jet privé estimé à 35 millions de billets verts.
L’intéressé aurait en tout empoché 238 millions de dollars en faisant transiter de l’argent de 1MDB à sa firme. Et les 100 millions déboursés par Red Granite en 2013 pour financer Le Loup de Wall Street viennent directement de ces fonds douteux, estiment les autorités américaines. "Bien sûr, la population malaisienne n'a pas perçu un centime des bénéfices réalisés par ce film", s’énerve Leslie Caldwell, la ministre adjointe de la justice. "Cet argent est allé dans les poches des parents et associés des responsables corrompus de 1MDB". Elle compte bien réparer le tir et a précisé que pour rembourser ces détournements, la justice allait saisir les futurs revenus générés par le film (c’est trop tard pour ses recettes au cinéma, mais il continuera de se vendre en DVD et en VOD).
Le porte-parole du studio a assuré que "le financement du Loup de Wall Street n’avait rien d’illégitime". Le scandale bat son plein. Le Premier ministre malaisien n’est en revanche pas nommé dans la plainte américaine. Pour l’instant ? En tout cas, le rapport du ministère de la Justice précise qu’il s’agit du cas de remboursement d’argent détourné le plus important de son histoire…
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