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mercredi 5 août 2020

EN LIBRAIRIE L'EMEPREUR DE PARIS DE FRANCOIS SAUTERON SUR CHARLES PATHE

Tout au long de cet ouvrage, deux récits s’entrecroisent. Il y a d’abord ce projet de film inachevé que François Sauteron, ancien directeur de la DRH de Kodak-Pathé, conférencier, romancier, historien et scénariste pour BD, voulait consacrer à Charles Pathé. De ce projet, il reste des bribes d’idées, des images fantasmées, une mise en scène couchée sur papier et qui prendra finalement la forme de cette instructive biographie. Avec un style romanesque, l’auteur nous raconte donc la vie de ce génial aventurier industriel du cinéma. Souffreteux, Charles Pathé compensera les lacunes de sa santé physique par un insatiable appétit de découvertes. Celles-ci s’orientent vers les nouvelles techniques de diffusion qui émergent au sein de la civilisation occidentale sous l’impulsion du célèbre sorcier de West Orange, l’américain Edison. C’est en effet par le biais de ses phonographes, puis de son kinétoscope que Charles Pathé pose les bases de son empire. Avec cette ingéniosité toute particulière qui faisait le prix des grands hommes du siècle passé, le futur Empereur du cinéma français marchande, troque, embauche, perfectionne, suit son instinct pour mener à bien ses affaires. D’ambition, Charles Pathé n’en manque pas. Epaulé par son épouse, Marie, l’industriel a l’intuition que les images en mouvement s’imposeront comme le grand divertissement de l’avenir. Si l’écriture de Sauteron procure le plaisir d’un bon roman, l’auteur prend soin de respecter l’exactitude historique quémandée par le récit biographique. L’histoire de Charles Pathé est aussi celle d’une époque qui vit les Lumière, les Méliès, les Gaumont, les Zecca et autres Feuillade vivifier l’imaginaire du public par de nouvelles formes aussi étonnantes dans leur aspect que complexes dans leur conception. De fait, Sauteron s’attarde sur les différentes problématiques techniques et commerciales qui accompagnèrent les débuts du cinéma marquées par la rencontre décisive entre l’art et l’industrie. De l’engagement des opérateurs à la conception de nouveaux matériels (le célèbre Pathé-Baby), l’auteur prend soin de décrire avec minutie les débuts technologiques du Septième art. Cette approche historique se concrétise encore par la présence d’annexes proposant de courtes notules biographiques relatives aux grands (et petits) noms mentionnés dans le corps du texte.

Source : Ciné Chronicle

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