Bruno Barde le Directeur Artistique de la plate-Forme qui a ouvert ses portes le 1er Décembre avec le film de Takeshi Kitano a répondu au Journal Première de ce qu'est cette plate-forme et qu'elle en sera ces objectifs.
En quoi e-cinema.com se démarque des autres offres de VOD ou SVOD ?
Bruno Barde : D’abord, il y a une ligne éditoriale. Nous avons la prétention de ne mettre que des bons films. Ca ne veut pas dire des chefs d’œuvre. Des bons films, comme disait Truffaut, ce sont des films qui ont à la fois un point de vue sur le monde et sur le cinéma. Là où la mise en scène n’est pas, le cinéma n’est pas. Donc on a une ligne éditoriale assez radicale, au sens étymologique du terme c’est-à-dire le retour aux racines du cinéma. Ensuite, les films qu’on achète sont totalement inédits. D’un seul coup, on devient le plus gros distributeur français parce qu’on va sortir 52 films par an (un par semaine). Enfin, on veut faire du e-cinema un rendez-vous hebdomadaire (tous les vendredis à 14h) qui va être le plus court chemin entre le cinéma et le public. Ce nouveau film que nous sortons le vendredi sera exploité pendant douze semaines.
Comment choisissez-vous les films ?
Je m’appuie beaucoup sur le travail des festivals. C’est là que sont découverts les plus grands cinéastes dans le monde. Cannes, Venise, Locarno, Sundance, Toronto. Il y a 700 films qui sortent en France, mais il y en a 6 000 qui sont produits dans le monde. Comme directeur de festival (à Deauville, Beaune et Marrakech, ndlr), j’en vois 1 000 chaque année. J’ai vu des films couronnés à Marrakech par Martin Scorsese qui ne trouvent pas de distributeur. Ca me faisait de la peine. Mais je comprends la frilosité des distributeurs car il est difficile d’investir dans un film s’il tient à peine deux semaines l’affiche. Avoir une salle de cinéma digitale, ça permet de ne pas être à la merci du programmateur qui va décider de retirer le film de la salle parce qu’il ne fait pas assez d’entrées. "Ca ne marche pas !", ça n’existe pas chez nous.
Quelles sont vos perspectives ?
Je nous vois comme un mini studio. On s’autorise à acheter des films qui ont deux ans maximum et on les achète tous droits pendant dix ans. On va produire dans deux ans. On va défendre les œuvres et tenter de redonner à la France sa notoriété de plus grande cinémathèque du monde. Jusqu’au début des années 2000, on accueillait des cinéastes du monde entier dans nos salles. Aujourd’hui, les futurs maîtres du cinéma ne sortent plus en salles. Nous voulons construire le patrimoine de demain.
Source : Première
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