C’est l’un des producteurs hollywoodiens les plus puissants. Oscarisé à plusieurs reprises, Harvey Weinstein, qui a notamment lancé Quentin Tarantino et Steven Soderbergh, a présenté ses excuses, jeudi, et déclaré se mettre en « congé » à la suite d’une série d’accusations de harcèlement sexuel révélées dans une enquête du New York Times. Selon DeadLine, le conseil d'administration de The Weinstein Company a convoqué une réunion d'urgence et devrait décider du sort de son fondateur.
C’était un secret bien connu à Hollywood. Mais jusqu’à présent, personne n’avait témoigné. Et le Times révèle qu’Harvey Weinstein a payé huit femmes, des actrices et des employées, notamment, dans des règlements à l’amiable pour éviter des poursuites. En 2015, Weinstein avait été accusé d’agression sexuelle par un mannequin italien mais l’affaire avait été classée, faute de preuve.
Le puissant producteur de Gangs of New York, qui lui a valu une nomination à l’Oscar du meilleur film, ou de Shakespeare in love, lauréat de ce prix prestigieux en 1999, est accusé par une série de femmes.
L’actrice vedette Ashley Judd affirme notamment qu’il y a vingt ans, alors qu’elle était venue le voir pour un petit-déjeuner de travail, il l’a fait monter dans sa chambre d’hôtel où il l’a reçue en peignoir. Il lui aurait alors demandé s’il pouvait la masser ou si elle pouvait le regarder prendre une douche, d’après le quotidien. Selon le Times, Weinstein a versé 100.000 dollars à l’actrice Rose McGowan (Scream, Charmed) en 1997 pour éviter des poursuites.
« Je réalise que la façon dont je me suis comporté avec des collègues par le passé a causé beaucoup de douleur, et je m’en excuse sincèrement », a déclaré Weinstein dans un communiqué adressé au New York Times à la suite de la parution de cette enquête jeudi. « Bien que j’essaie de faire mieux, je sais que le chemin sera long. (…) Mon chemin sera maintenant d’apprendre à me connaître et maîtriser mes démons. (…) Je prévois de prendre un congé de ma société et de m’occuper de ce problème en priorité », ajoute-t-il.
« J’ai grandi dans les années 60 et 70, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différentes », poursuit le producteur de 65 ans. « C’était la culture à l’époque. J’ai appris depuis que ce n’est pas une excuse, au bureau ou ailleurs », semble-t-il justifier.
Passé sous silence pendant des années, ce type de comportement est aujourd’hui révélé au grand jour. Si Donald Trump a réussi à passer entre les gouttes, des accusations similaires ont forcé vers la sortie l’ancien journaliste de Fox News Bill O’Reilly et le directeur de la chaîne – depuis décédé – Roger Ailes.
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