Synopsis : La Ciotat, été 2016. Antoine a accepté de suivre un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n'intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l'anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia, que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire.
Laurent Cantet derrière la caméra et Robin Campillo (120
Battements par Minute) c'est un gage de qualité évident, et ce n’est pas la
forme du film qui 'est pas sans rappeler la Palme d'Or "Entre les
Murs" qui me dira le contraire.
Ce qui est intéressant avec ces deux garçons c'est la façon
d'accéder à des talents qui sommeillent dans nos banlieues ou dans nos villes,
et qui sont les futurs gueules du cinéma français, et comme pour Entre les Murs
et 120 Battements par minute, le travail d'écriture et surtout ce travail avec
les comédiens en amont du tournage et une page importante dans la qualité du
film.
Dans cet atelier on a la génération black, blanc, beur cher
à la Coupe du Monde 98, ou du côté de La Ciotat on sent les vagues et les
crillons chantés tout au long du film ,en tous cas on l'imagine.
On assiste dans un premier temps, à la connaissance de ses
élèves venant tous d'horizons différents mais tous en difficultés scolaires et
si certains essaient tant bien que mal d'exister et d'accepter le principe de
l'écriture lors de cet atelier, au moins un élève lui n'a pas envie de faire
d'effort.
Et comme les deux autres films précités, la facilité des
dialogues et des punchlines entre les protagonistes , montre bien que tous sont
écrit à l'avance et que l'improvisation n'existe pas ou peu, c'est un vrai
travail de comédien que l'on assiste.
Ce qui est très intéressant dans le film, c'est qu'il y a une
vraie comédienne en face de ces jeunes comédiens, et quelle comédienne, sans
elle le film ne marcherait, elle capte l'image, elle capte l'attention, tout en
sachant écouter , comme un vrai professeur, comme certains acteurs qui jouaient
dans 120 BPM, savoir aimer et savoir être , la performance de Marina mériterait
un beau petit trophée le premier vendredi de Mars 2018.
Outre ces élèves et ce prof, il y a un autre élément
important du film, plus perturbateur , le jeune Antoine un gamin de 16 ans qui
se laisse en dehors de ce stage embrigadé par d'autres jeunes or ce son
environnement familial , qui vont lui remplir la tête d'idées nationalistes ,
qui ne comprend pas les conséquences, et petit à petit il va s'isoler de ce
groupe et de ces amis, se réfugiés près des calanques , nager vers une autre
vie. Soit-il lui-même ce qu'il veut, pas vraiment certain, il a l'âge bête et
il le confirme.
Sa prof va s'apercevoir de changement dans les expressions
d'Antoine qui 'hésite même pas à provoquer, comme ne condamnant pas les actes
de Daesh, c'est dire pour quelqu'un qui a des idées nationalistes. Antoine et
Olivia vont s'affronter, s'épier mais pas se comprendre, Olivia est-elle attirée
par Antoine, on peut se poser la question, un autre atelier se dresse devant
Olivia , convaincre Antoine qu'il se trompe.
Antoine est joué par une de ses gueules qu'on ne voit plus
beaucoup au cinéma , il s'appelle Matthieu Lucci et a été découvert lors d'un
casting sauvage comme les meilleurs souvent et il démontre pour ses premiers
pas derrière la caméra, d'une aisance assez incroyable pour cet âge. Il a un
accent chantant, mais joue merveilleusement bien son rôle de petite frappe, et
en plus mesdames il est beau. Une nomination pour ce garçon comme meilleur
jeune espoir semble mérité.
Une découverte, une actrice au talent indéniable, des
scénaristes et réalisateurs qui savent dominer leurs émotions, on ne peut que
se plonger dans les abîmes des mœurs d'aujourd'hui.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Laurent Cantet
Scénario : Laurent Cantet et Robin Campillo
Musique : Bedis Tir et Edouard Pons
Production ; Denis Freyd
Maquillage : Valérie Tranier
Montage Son !: Agnès Ravez et Antoine Baudouin
Mixage : Melissa Petitjean
Perchman : Olivier Mauvezin
Costumes ; Agnès Giudicelli
Directeur de Production : Michel Dubois
1er Assistant Réalisateur ; Delphine Dauli
Décors : Serge Borgel
Montage : Mathilde Muyard
Photographie ; Pierre Milon
DISTRIBUTION
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