L'histoire véridique raconte le parcours de la journaliste
Christine Chubbuck dans une petite télé locale de Sarasota en Floride.
Femme assez solitaire et prenant son métier avec perfection
jusqu'à la lie, elle a eu un parcours tout à fait normal à l'Université de
Boston jusqu'à son incorporation à la chaîne de TV WWSB une des antennes en
Floride de la chaîne nationale ABC.
Sans vraiment de relation amoureuse et enclins à subir les
affres de ces collègues masculins surtout, elle va se perdre dans les affres de
son métier entre le besoin de résultat de sa chaîne et sa conception de la
vérité et du non sensationnel, Christine va devoir affronter sa conscience qui
n'est pas solide quand elle présente ses petits reportages mais sans grande
envie.
Le réalisateur de American School et Simon Killer prend son
temps (deux heures) pour nous amener à ce qui a fait l'histoire de Christine
Chubbuck et hélas ne juge pas ni ce qu'elle a fait, ni pourquoi ni la réaction
de ces employeurs ce qui est dommage, car peut-être le plus important est ce
qui va se passer.
En effet le 15 Juillet 1974, la jeune femme de 29 ans qui
est à son travail sur le Suncoast Digest le journal de 17 heures, va parler à
l'antenne d'un fait divers sanglant lors d'une fusillade , elle va profiter
d'un petit incident technique de mise en image elle prend la parole, alors que
ces chefs ne peuvent plus rien faire et dire à l'antenne "“En accord
avec la politique de Channel 40, qui vous offre quotidiennement – et en
couleurs – votre dose de sang et de brutalité, vous vous apprêtez à assister au
premier suicide en direct.”
Elle sort alors de son sac, une arme à feu, la pointe sur
son oreille et presse la détente, pour être fidèle à la conception de l'audimat
de sa chaîne.
Elle décédera quelques heures plus tard à l'hôpital après
que ses collègues soient sous le choc sans comprendre, on retrouvera sur elle
des notes montrant qu'elle avait tout prévu, comme cette intervention a été
filmé, le film circulera sous le manteau comme les snuff movies, il parait que
le film existe toujours.
Ce scénario vous dit quelque chose, oui c'est sur ce fait
divers que c'est basé Sidney Lumet pour son film Network qui avait permis à
Peter Finch dans le rôle de Christine d'obtenir l'Oscar du Meilleur Acteur en
1977.
Les rôles obscurs entre la télévision, le scoop, le stress
et la dépression est très étroit et on s'aperçoit aujourd'hui encore plus que
toute les chaînes tentent de faire du buzz notamment sur les chaînes infos en
continu dans le style du film qui n'existait pas en France, alimentés et
déformés et amplifiés par les réseaux sociaux.
On aurait aimé une suite à cette histoire, mais on a
l'impression que l'Amérique a mis un grand mouchoir sur ce fait divers et
encore plus les chaînes de TV, à noter et ce n’est pas innocent que cette
histoire se passe pendant l'affaire du Watergate.
Le film outre son sujet tient sur la performance tout en
finesse de Rebecca Hall, parfaite jusqu'au mimétisme.
On sera pas surpris vu le buzz que les TV font au quotidien qu'on est un jour un événement de ce genre en direct ou dans les victimes des médias.
NOTE : 12.40
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Antonio Campos
Scénario : Craig Shilowich
Musique : Danny Bensi et Saunder Jurriaans
Production : Melody C.Roscher et Craig Shilowich
Costumes ; Emma Potter
Casting : Douglas Aibel et Stephanie Holbrook
Décors : Jess Royal et Scott Kuzio
Directeur Artistique ; Molly Bailey
Photographie ; Joe Anderson III
DISTRIBUTION
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