Synopsis : À Paris, Jenny Lamour, (Susy Delair) issue d’une famille modeste, est une jeune chanteuse de music-hall mariée à un mari jaloux, Maurice Martineau (Bernard Blier), lui-même pianiste-accompagnateur.
Ils partagent un appartement situé au-dessus d’un studio
photo, spécialisé dans le « nu artistique » et tenu par une amie du couple, la
blonde, Dora (Simone Renant).
Jenny accepte un rendez-vous avec Brignon (Charles Dullin),
un banquier fortuné qu’elle rencontre chez Dora. Par bravade, Jenny révèle ce
rendez-vous à son mari qui se rend, à l’insu de sa femme, au restaurant
convenu, chez Lapérouse en cabinet particulier, et menace de mort Brignon.
Rentrant un soir chez lui, Maurice ne trouve pas Jenny— elle s’est rendue au chevet
de sa grand-mère, sans que Maurice ne soit parvenu à la joindre au téléphone —
mais ce dernier découvre sur un bout de
papier, l’adresse de Brignon, « villa Saint-Marceau».
Il s’y précipite, armé, non sans avoir fait un détour par un
music-hall dont il est l’habitué pour se constituer un alibi. : prendre un
ticket pour la soirée, déposer son pardessus au vestiaire et rejoindre sa
voiture par la sortie des artistes. Arrivé au domicile de Brignon, il le trouve
assassiné. Epouvanté, il se précipite à l’extérieur et s’aperçoit qu’on lui a
volé sa voiture. Il repasse par le music-hall pour récupérer son pardessus et
se montrer juste avant la fermeture.
Le lendemain, les journaux relaient l’assassinat de Brignon.
Jenny, bouleversée, explique alors à son amie Dora, que
Brignon ayant été insistant et lubrique, elle l’assomma avec une bouteille de
champagne.
Dora s’en va rechercher chez Brignon les « renards » que
Jenny avait oubliés. Maurice à son tour raconte sa nuit à Dora, et parvient
enfin à joindre à sa femme au téléphone, chez la grand-mère.
L’Inspecteur principal-adjoint Antoine (Louis Jouvet) est
chargé de l’enquête. Il entend les différents suspects, et l’on apprend qu’un
cheveu blond a été retrouvé sur les lieux du crime et qu’un chauffeur de taxi a
chargé une femme blonde. Ses soupçons s’orientent également vers Maurice dont
il découvre la fragilité de son alibi. Mais Dora est formellement reconnue par le
chauffeur de taxi, tandis que le voleur de la voiture de Maurice, un
ferrailleur dénommé Paulo dont la maîtresse est également blonde, est
activement interrogé par la Police judiciaire. Maurice est placé en détention
préventive. Il tente de se suicider, tandis que Jenny, pour sauver son mari,
avoue le meurtre. Puis Dora tente à son tour d’endosser le crime.
Mais l’Inspecteur Antoine, grâce à son intuition et à un
interrogatoire « poussé », parvient à démontrer la culpabilité de Paulo (Robert
Dalban).
Mon avis ; Voici une œuvre
que je connaissais mais que je n'avais jamais vu, comme quoi il y a encore dans
la mémoire des films des trous à remplir.
Le film est tiré d'un auteur belge non pas de Georges
Simenon même si on se trouve Quai des Orfèvres au même endroit que fréquentait
son inspecteur Maigret, mais d'un autre auteur belge important dans le polar
Stanislas André Steeman avec ici donc son roman Légitime Défense.
Clouzot a élaboré son film après la guerre partagé par une
critique qu'il l'aimait autant qui le détestait et venait après la polémique de
son film pendant la guerre "Le Corbeau" qui parlait de délation,
sport très fréquenté pendant le conflit. Ici Clouzot s'intéresse au petit, au
sang grade , à celle qui trompe leurs hommes, au mari jaloux prêt à tout pour
laver son honneur, à la perversion d'un vieux libidineux qui fait faire des
photos de femmes nues pour son simple plaisir de voyeur, préférant cela à un
Picasso ou un Rembrandt, à ces petits voyous de bas étages prêt à faire un
meurtre pour l'appât du gain.
Ici ce n'est qu'un inspecteur qui va mener l'enquête, un
cran au-dessous de Maigret la star des romans de l'époque, un inspecteur
pointilleux, qui note tout et prend son temps, sans faire de plan sur la comète
, il s'immisce dans le quotidien de ces artistes en mal de reconnaissance ,
comme une continuité d'Entrée des Artistes de Carné, ces gens sont petits et
veulent et l'inspecteur va avoir du mal à dénouer les fils de cette histoire,
même si au résultat on est pas dans la grande révélation sur le coupable, le
plus important pour Clouzot c'est l'âme de ces gens.
De ce mari jaloux et violent (Bernard Blier) qui a du mal à accepter
le succès auprès du public et des hommes de sa femme (Suzy Delair) , faisant
lui la cuisine pendant que sa femme chante au cabaret "avec mon petit tralala
la" , un inspecteur seul qui n'attend qu'une pause pour voir son fils
"qu’il a amené des îles comme il dit" comme d'une vulgaire
marchandise ou trophée mais son absence lors de week-end le met mal à l'aise,
déjà qu'il a du mal à vivre ses nuits seuls, mais pour lui la dernière image du
film, lui donnera un peu de baume au cœur.
Un film ou les décors ont leurs importances, comme on en
fait plus et un noir blanc presque lumineux les scènes de rues, de cour et d'arrière-cour
sont magnifiques de reflets, et Clouzot eu la chance de tourner dans les vrais
lieux du Quai des Orfèvres pendant 15 jours au moment même où se déroulait
l'enquête sur Pierrot le Fou chère à Jean Luc Godard 20 ans plus tard.
Ce que j'aime dans ces films de cet époque ce sont ces
acteurs qui eux savent articulés et qui avec soit un langage théâtrale sont
d'une incroyable complexité mais bourré de talents, comme Louis Jouvet à l'aube
de ses 60 ans , l'un des plus grands comédiens français de tous les temps, le
jeune de 31 ans Bernard Blier qui donne
déjà l'image de ces futures personnages veulent , Pierre Larquey, Charles
Dullin le compagnon et ami de théâtre de Jouvet, Simone Renant la blonde
platine qu'aurait aimé Hitchcock, et les éternels Raymond Bussières et Robert
Dalban et puis il y a aussi la pétillante Suzy Delair , qu'il serait bon ton de
lui rendre hommage à la télévision elle qui va s'offrir les 100 ans dans un
mois.
A l'arrivée un film passionnant, réalisé par un grand maître
du polar mais du cinéma surtout et joué par des comédiens talentueux et plein
d'énergie.
Le film a obtenu le Grand Prix de la Mise en Scène au
Festival de Venise
NOTE : 16.40
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Henri-Georges Clouzot
Scénario ; Henri-Georges Clouzot et Jean Ferry
D'après : Légitime Défense de Stanislas André Steeman
Décors ; Max Douy
Costumes ; Jacques Fath
Photographie , Armand Thirard et Lucienne Chevert
Opérateur ! Louis Née
Son : William Robert Sivel
Montage , Charles Breitneiche
Musique ; Franis Lopez et Albert Lasry
Chansons ; Chantée par Suzy Delai d'André Hornez et Albert Lasry
Production : Majestic Films
DISTRIBUTION
Claudine Dupuis
Robert Dalban
Henri Arius
Charles Blavette
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