Synopsis : Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.
Au vu de la prestation de la réalisatrice au Festival de Cannes 2016 au moment de recevoir sa récompense, j'ai eu du mal à accepter de voir le film, mais comme quoi la première impression peut être aussi mauvaise, je suis arrivé à la conclusion que ce film est une divine surprise, et m'a transporté de bout en bout.
Divines c'est un film qui parle de la banlieue, mais qui nous enfile pas les perles de clichés dans un sens ou dans l'autre, non Divines donne un reflet presque authentique de la situation sociale, religieux et culturelle de celle-ci.
J'ai presque envie de voir un lien avec la Haine de Kassovitz, sauf que là ce sont trois jeunes filles, les héroïnes, dont une seul est vraiment sympathique (Maimouna) alors que les deux autres jeunes filles dont l'une chef de gang (Rebecca) et sans sentiment, et Dounia l'héroïne entre envie de sortir, mais plus par n'importe quel moyen légal ou pas, mais également amoureuse comme une biche devant son mâle de cerf.
Même si c'est leurs premiers films à ces jeunes filles, ce ne sont pas des inconnues car Oulaya Amanra (Dounia) et Jisca Kalvanda (Rebecca) font partie depuis longtemps de l'Atelier théâtre que dirige la réalisatrice, donc elle les connaît bien, et à su intelligemment au bon moment prendre leur talent inné pour le film.
Il montre aussi, que les conneries se payent un jour ou l'autre, que l'on soit en banlieue, ou à l'intérieur du périphérique comme le dit un candidat de droite et sa haine provisoire des bobos parisiens.
Ici on est loin, on parle de religion (peu quand même) , de vols, d'école plus ou moins suivies (la première scène nous fait penser à Entre les murs) de vie au quotidien entre bidonville, cachette pour mater, s'éclater entre filles, les deux copines (Dounia et Maimouna) sont en fusion.
Le film est efficace, incroyable de naturel avec beaucoup de tendresse et de débrouillardise , qui nous laisse sans voix, c'est tellement limpide et heureux.
La grosse presse de cinéma (Cahiers de Cinéma ou Les Inrocks) n'aiment pas le film car pour eux c'est encore un film sur la banlieue, et pourquoi pas, si le talent est là, pourquoi on ne parlerait plus de la banlieue, elle vaut mieux d'être vue sur les écrans de cinéma ou de télévision au lieu de la Une de Journaux du monde entier, comme des villes moyenâgeuses violente.
Certains trouveront cela fleur bleue, et pourquoi pas n'a t'on pas le droit d'aimer parce qu'on a pas la même culture ou la même histoire, et on peut se demander si dans quelques mois, ce type de film pourra être produit vu les ultra conservateurs qui vont venir eux nous envahir.
Alors profitons-en de profiter de cette alchimie loin des poncifs qu'on donne sur la banlieue, tout en étant plus que réaliste.
Cette scène en Ferrari imaginaire est d'une beauté inimaginable, comme certaines de violences filmés avec Périscope , comme si on y étais.
Les trois jeunes filles sont magnifiques de justesse et de luminosité avec un faible pour Deborah Lukumuena (Maimouna) drôle et sensible, dans le rôle de la copine qui est là souvent pour consoler ou trouver les bons mots.
Avec également Kevin Mischel dans le rôle de Djigui un drôle de danseur, qui va tomber dans la toile de Dounia (premier rôle, mais vrai danseur) ou la réalisatrice voulait plus un acteur qui savait danser, qu'un danseur qui jouait, et le résultat est réussi parfaitement.
Une musique emballente d'un jeune parisien "Desmismaker" qui travaille beaucoup avec Canal, et dans la BO , le sublime morceau "212" d'Azelia Banks, jeune rappeuse originaire d'Harlem.
Donc un film à voir poétique et générationnelle qui devrait marquer la soirée des Césars, dans la catégorie Meilleur Premier Film et Jeune Espoir Féminin.
NOTE ; 17.10
FICHE TECHNIQUE
Réalisation ; Houda Benyamina
Scénario ; Houda Benyamina, Romain Compingt et Malik Rumeau
Musique ; Demusmaker et Martin Caraux
Production ; Marc-Benoit Créancier
Maquillage ; Sarah Mescoff
Chorégraphe ; Nicolas Paul
Son ; Nassim El Mounabbih
Costumes ; Alice Cambournas
1er Assistant Réalisateur : Cyril Pavaux
Directeur de Production ; Anne Claire Créancier
Casting ; Pierre François Créancier
Décors ; Marion Burger
Montage : Vincent Tricon et Loic Lallemand
Photographie ; Julien Poupard
DISTRIBUTION
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