David McKenzie ne m'est pas inconnu car il avait réalisé Young Boy et Perfect Sense avec Ewan McGregor, l'affreux Toy Boy avec Ashton Kutcher mais surtout l'excellent Les Poings contre les murs avec Jack O'Connell qui démontrait déjà une mise en scène non manichéenne.
Synospis : Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. À leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint, bien décidés à les arrêter.
Je suis une nouvelle fois étonné de la traduction du titre anglais vers le français pour ce film, même si il est question d'origine de Comanche dans le film, on peut pas dire que ce soit le sujet principal , alors que la traduction du titre anglais "Hell Or High Water" qui se rapproche "Advienne qui pourra" est plus dans le ton du film que ce soit du côté des deux frères et notamment d'un et de se vieux shérif au porte de la retraite. Mais bon restons sur le titre français.
La comancheria est le nom donné à la région habitée par les Comanches avant 1860. Elle englobe l'actuel Etat du Nouveau-Mexique, l'ouest du Texas et d'autres territoires. Indiens, Latinos et Texans y cohabitent aujourd'hui. Beaucoup y souffrent de la pauvreté et d'une criminalité toujours plus impitoyable liée à la drogue.
Au scénario un autre talent de ce celui-ci qui était sur la Black List de Hollywood, signé par Taylor Sheridan acteur dans les deux premières saisons de Sons of Anarchy et surtout scénariste de l'excellent Sicario de Denis Villeneuve.
Scénario qui pourrait être dans la lignée de celui de Comancheria qui donnerait un point de vue de l'Amérique de l'Ouest actuelle.
Il est aussi dans la lignée de films comme 99 Homes sur la dénonciation du système bancaire ici, qui pousse les hommes honnêtes a commettre des actes malhonnêtes.
Malgré tout Comancheria en plus d'être un thriller plus qu'efficace, reste un western urbain comme Un Homme est Passé de John Sturges où la modernité actuelle rencontre les règles d'antan.
Depuis Cannes la rumeur enflait sur l'excellence de ce film, bon on avait des arraches sur les affiches du Thriller de l'année, mais rien que l'avis très pointu d'un fondu des films d'Howard Hawks ou John Sturges et même les films de cette époque, mon ami Frédéric Mercier critique à Transfuge et qui pose sa voix cette année dans l'Emission "Le Cercle" de Canal Plus, qui me le conseillait ma donner très envie d'allez voir ce film.
Et bien j'en suis sortis éblouis par tant de maîtrise, de hargne, d'un montage au Pepper's et d'un humour fait de punchline à éclater la dernière rate qu'il me reste.
Il y a deux points dans le film, qui ne se rencontre finalement que très brièvement, une balle pour l'un, un espoir d'une autre vie pour l'autre.
Le Shérif Marcus (Jeff Bridges) est un vieux rangers qui est dans l'entrachat de la retraite, mais qui prend un malin plaisir à reculer, pour rester un peu plus de temps dans l'action, malgré la fatique et la sueur qui le surprend parfois, mais quand il faut y allez faut y allez.
Et compagnie de so co-équipier Alberto Parker (Gil Birmingham) il préfère prendre son temps, on est dans l'ouest poussiéreux et de laissez du temps au temps.
Jeff Bridges nous livre une nouvelle fois une performance d'anthologie dans son rôle de flic râleur, attachant et plein de contradictions , Jeff Bridges est de le dernier chaînon de cet ouest américain cher à nos coeurs et de nos héros cavalant sur des chevaux dans la poussière , ici les chevaux sont dans les moteurs, mais on imagine bien un équidé attendre à la pompe de ces nouveaux aventuriers.
De l'autre nous avons deux personnages totalement opposés, deux frères hors la loi Toby (Chris Pine) qui ne fait des hold-up que pour donner une vie future à ses deux fils dont il est séparé de la mère, et son frère Tanner (Ben Foster) qui lui n'a plus d'attaches dans ce monde, hormis son frangin, et qui va faire exploser ses principes pour vivre une dernière fois l'Eldorado du plaisir, entre Casino, Fric et Femmes.
Dans ces plaines de ce Far-West ou les indiens deviennent des shérifs et ou les blancs deviennent des hors la loi c'est aussi tut l'antagonisme de l'ouest, ne prenant jamais le spectateur pour un imbécile.
Tobie et Tanner sont comme l'eau et le feu, l'un réfléchi et l'autre bouillant , mais l'un suivant l'autre dans son délire parce qu'il est son frère, et qu'après la mort de leur mère, c'est une des dernières attaches qui lui reste.
Les deux acteurs sont d'une justesse impeccable , dans ce désert brûlant, ou l'argent pourrait faire leur bonheur pour racheter l'hypothèque de la maison de leur mère , tout en cambriolant comme des pieds nickelés (ou comme des Dalton) la banque qui a mis sur la paille et la misère leur famille, comme je l'ai dit plus haut dans la lignée de 99 Homes avec cette crise immobilière qui a atteint les limites de l'ouest.
Dans les deux couples de cette histoire, une vraie histoire d'hommes (c'est pour cela que je le classerai en Western urbain) , la femme est absente ou dans des rôles de femme au foyer, cher à l'Amérique puritaine. Mais ces deux couples finalement comme des siamois ne peuvent pas se séparer se lançant des punchlines cinglantes comme "Un cochon aveugle peut trouver des truffes" entre les deux shérifs.
Comancheria c'est plein de genre à la fois, une fable sociale, un thriller pour finir comme un western ou peut être le shérif va se laissez attendrir par le hors la loi, on croirait se croiser James Stewart, Lee Marvin et John Wayne et a quelques mois des élections américaines une dénonciation des pouvoirs des banques, de l'importance d'un champ de pétrole qui va dérouter notre cher shérif.
Intéressant de voir qu'un réalisateur Britannique puisse avoir autant de passion pour l'ouest américain, et nous donnez des scènes magiques de paysage, d'ambiance, de poursuite en voitures digne des meilleurs westerns avec leurs diligences avec la dernier hold-up complètement farfelu qui restera dans les mémoires de cinéphile, complètement orgiaque de plaisir.
Outre toutes ses qualités que dire de la Bande Originale exceptionnelle menée par le plus qu'excellent Nick Cave avec Warren Ellis et des chansons dans l'ambiance du film et de la région de Ray Willie Hubbard, Billy Joe Shaver, Waylon Jennings, Gillian Welch et en ouverture "Dollar Bill Blues" de Townes Van Zandt qui sait de quoi il parle dans l'Ouest.
Si vous avez besoin de vous libérerez les neurones des blockbusters infâmes de cet été, ou des remakes comme Ben-Hur, allez vite vous faire un peu de Texas Rangers et installer vous dans votre fauteuil, et priez que Tanner (non pas celui de retour vers le futur) n'est pas besoin d'argent.
La fin du film nous laisse un peu d'espoir de ce qu'est le monde, entre cactus, champ de pétrole, poussière et guitare sèche.
A Deauville, j'ai eu le plaisir de poser avec David McKenzie, et il est redoublé après avoir vu le film
Note : 17.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : David McKenzie
Scénario : Taylor Shéridan
Musique ; Nick Cave et Warren Ellis
Production ; Peter Berg, Carla Hacken, Sidney Kimmel, Julie Yorn
Cascades : Al Goto
Effets Visuels ; Daniel Holt
Scripte ; Jean Paul Chreky
Costumes : Malgosia Turzanska
1er Assistant Réalisateur : Nicolas Duchemin-Harvard
Casting : Jo Edna Boldin et Richard Hicks
Décors ; Wihlem Pfau et Tom Duffield
Directeur Artistique : Steve Cooper
Montage : Jakes Roberts
Photographie ; Giles Nuttgens
Coiffure : Mary Hedges Lampert
Maquillage : Karla Muenze
DISTRIBUTION
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire