Le film Black a été tourné dans le quartier Molenbeek, de terrible réputation, à Bruxelles. Réalisé par les Marocains Adil El Arbi et Bilall Fallah, adapté de Black et Back de Dirk Bracke, ce film belge atterrit chez nous après les attentats de Bruxelles, quoique réalisé en amont.
L’oeuvre possède le mérite d’éclairer un lieu où la pauvreté, le chômage endémique, la criminalité et la suprématie des gangs de rue suscitent les pires dérapages. Avec un côté Roméo et Juliette, façon West Side Story, Black n’aborde pas le djihadisme, mais les amours d’une jeune fille d’origine congolaise (Martha Canga Antonio) et d’un Marocain (Aboubakr Bensaihi), membres de groupes rivaux, dans un microcosme où la violence est le pain quotidien des adolescents pris dans sa spirale infernale.
Entre moment de tendresse et scènes d’extrême violence, Black intéresse surtout par la pulsation de Molenbeek, entre boîtes de nuit, scènes de vol à la tire, de viols, de passages à tabac, mais aussi quotidien des jeunes dans les familles, et policiers plus présents qu’on pourrait le croire, à travers les rues animées où l’action se pose beaucoup.
Sinon, le scénario et le jeu des acteurs, tous non professionnels, montrent ici et là des failles. Restent une énergie, une musique de pulsion, des scènes d’action féroces et bien montées, un désespoir sans retour pour des jeunes qui semblent ne voir nulle autre voie que cette plongée dans un monde qui les broie.
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