Le cinéma c'est comme une boite de chocolat, si le réalisateur abuse des effets , on peut être vite dégoûté , surtout si tous les chocolats (effets) ont le même goût. Si on dose bien notre gourmandise par contre, et que le réalisateur propose des différents goûts , et bien on peut en redemander. C'est le cas du 2ème film de Damien Chazelle ((Guy and Madeline on a Parks Bench) en 2009 "Wiplash" avec Miles Teller, J.K Simmons, Mélissa Benoit, Paul Reiser, Austin Stowell et Jayson Blair, à ébloui le festival et offert à l'équipe la 1ère standing ovation (très méritée) du festival, et des applaudissement nourris à la fin de la séance, les choses enfin se précise.
Whiplash (qui est une composition de musique) raconte l'histoire de Andrew (19 ans) qui rêve de devenir l'un des meilleurs batteurs de Jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s'entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d'intégrer le fleuron des orchestres, celui que dirige Terence Fletcher, un professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance sous sa direction à la recherche de l'excellence et de la perfection, quel qu'en puisse être le prix.
Whiplash est d'un format classique avec l'apprentissage d'un art (Fame, Black Swan), mais ce qu'il y a en plus, c'est son énergie,que ce soit du côté du héros (batteur émérite) ou du professeur personnage exigeant et qui ne fait rien pour être sympathique.
Ces saillies verbales et même physique (des chaises ou des instruments vont voler),pourraient en faire reculer plus d'un. Fletcher voit en Andrew , ce qu'il cherche depuis toujours son Charlie Parker (Bird). Le combat est féroce de la part de ce professeur,pour obtenir ce qu'il veut (beaucoup par égoïsme) , afin d'allez au delà de l'absolu ce qu'il appelle son "Tempo".
Son obsession pour la perfection déroute ses élèves, quelques soient leurs forces mentales, et les prend de haut, voir les faire virer de son cours, pour un rien dans la construction de son ensemble. Comme ce pauvre gros,qui va se faire insulter en pensant plus au McDo qu'à la musique (oui sans concession).
On est très loin (très loin) d'un professeur Keating. J'aime bien la façon de filmer de Chazelle,avec ses longues perspectives (couloirs, salle de classe,ville de New York), comme si on était dans un prisme, ou d'un seul coup d'oeil on peut admirer l'ensemble, de plus avec une photographie très Jazz,enfumé et coloriée. Le grand point fort du film(de mon avis) c'est la façon de filmer les instruments (comme dans une cuisine qui fait mijoter ses plats),ou on voient ceux-ci suinté, transpirer , souffler, plus les doigts des musiciens collés à leurs instruments, des plans serrés précis qui donnent une force au récit.
Dans ce film, on a le droit à aucun temps mort,même avec sa relation avec sa petite amie ou avec son père. Bien sûr, c'est le tête à tête entre l'élève et le maître qui est le point d'orgue du film, pour arriver à ses 10 minutes de batteries solos, qui restent encore dans ma tête. Et j'ai même un moment fermer les yeux quand les 2 protagonistes se retrouvent dans une boite de Jazz (cher à Jonasz) pour écouter les musiciens. Il est vrai si un film parle de Jazz ou de blues, je me sens comme dans un poisson dans l'eau, plus que les histoires d'oeil.
Ici pas de politique, pas de point vue poisseux , métaphysique, tout simplement la vie et le plaisir d'avoir fini la boîte de chocolat et d'en reprendre un peu si l'occasion se présente.
J.K Simmons le professeur vu dans les 2 Spiderman de Sam Raimi, ou dans Juno est plus que parfait dans son rôle exigeant.
Miles Teller (Andrew) semble inconnu pour les jeunes en France , voir les questions de ce qu'il a fait avant se film , ce garçon de 27 ans (19 ans dans le film, c'est dire son côté juvénile), commence à être connu aux States, on a pu le voir dans le remake de Footloose, Projet X, The Spectacular Now, 21 and Over, et bien sûr dans le film à succès Divergente et il sera un des 4 fantastiques dans le film de Josh Trank l'année prochaine. A en croire sa prestation dans Whiplash, sa voie de gloire est toute tracée, on a eu la chance de le prendre ici à Deauville, avant qu'il est la grosse tête et qu'il finisse dans un Jury.
Un film que je conseille vivement , qui vous fera passer un moment magique et nostalgique de vos cours de musique.
Note ; 17.50
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